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Les 20 meilleurs films de 2013: Positions 10 à 1

Ce qui fait la richesse d’une bonne liste de fin d’année, selon nous? L’occasion d’entamer des discussions passionnantes, de (re)découvrir des films qu’on a ratés en cours de route et surtout de ne pas se cantonner au rôle du critique se prenant trop au sérieux. On conviendra tous que l’idée de classer dans un ordre quelconque l'écrasant fait vécu d’un homme libre devenu esclave, une comédie subversive de collégiennes qui s’éprennent d’un gangster-rappeur au cœur tendre et une science-fiction terrorisante à propos d’ingénieurs-astronautes est entièrement subjectif. On l’assume. Sur ce, bonne lecture et bon cinéma! 

 
– Marine Anaïs, Crystal Chan, Paul Conge, Michael-Oliver Harding, Sarah Lévesque, Dustin Segura-Suarez et Geneviève Vézina-Montplaisir

 
 
10. Blue Jasmine (Woody Allen)

Difficile pour un cinéphile de demander mieux que la première collaboration entre un scénariste vénéré et une actrice impeccable. Caméléon du grand écran, Cate Blanchett (Elizabeth, The Aviator) nous revient dans un rôle à l’opposé de la quiétude qu’elle dégage. Incarnant un personnage anxieux et agité, Blanchett valse entre tragédie et comédie sous l’œil attentif de son chorégraphe Woody Allen. Lyrisme, répliques acérées et scènes absurdes ne sont pas en reste, aux habitudes du maître new-yorkais de la pellicule. Un immanquable de 2013 qui fera assurément parler de lui en 2014… (Marine Anaïs)
Notre critique du film 
 
9. Upstream Color (Shane Carruth)

– 1 part enigmatic lyricism of Terrence Malick
– 1 part transcendental visuals of David Lynch
– 1 part hallucinatory horror of David Cronenberg
– Lots of mesmerizing WTF storytelling
Self-taught wunderkind Shane Carruth (2004’s Primer) writes, directs, produces, stars in and distributes this sensual, gorgeously esoteric psycho-thriller. It’s perhaps a trippy meditation on life, addiction, or extrasensory perception, but that’s just my clumsy reading. After Kris (Amy Seimetz) and Jeff (Carruth) are separately kidnapped, brainwashed and drugged with a psychotropic worm, they meet and fall in love as their memories begin to blur – disturbing memories that might hold the key to their fragmented paranoia. Oh, plus there’s a creepy pig farmer who performs sinister surgeries and composes synth music… An experimental marvel, Upstream Color’s labyrinthine odyssey is bound to aggravate some, spawn cultish adoration from others. Like its head scratching riddles and mystical maggots, this one really gets under your skin. (Michael-Oliver Harding)
 
8. Frances Ha (Noah Baumbach)

Le New Yorkais Baumbach est tout sauf un nouveau venu. Comme scénariste, il a brillé auprès de Wes Anderson (Fantastic Mr. Fox, The Life Aquatic with Steve Zissou). Comme réalisateur, il se fait réaliste, figure établie du cinéma indépendant américain. Inspiré des films de la Nouvelle Vague française, Frances Ha suit la recherche identitaire d'une femme dans la vingtaine avec humour. On parle beaucoup, on rit, on sympathise et surtout, on se reconnaît dans ces nombreux moments de malaise vécus par Frances, magnifiquement jouée par Greta Gerwig. (Sarah Lévesque)
 
7. Gravity (Alfonso Cuarón)

On ne peut pas parler de Gravity sans parler de l’expérience visuelle que le film d’Alfonso Cuarón offre. Les images et les effets spéciaux sont spectaculaires et nous ont permis de se sentir en orbite nous aussi. C’est ce qui fait que Gravity se retrouve dans cette liste, ainsi que la performance de Sandra Bullock, très crédible dans le rôle d’une ingénieure qui se retrouve pour une première fois en mission dans l’espace, et qui devra affronter ses plus grandes peurs afin de tenter de regagner la Terre. On ne retiendra pas de Gravity de grandes réflexions métaphysiques servies habituellement dans les films de science-fiction, mais on se souviendra longtemps de ses impressionnantes prouesses techniques. (Geneviève Vézina-Montplaisir)
 
6. La vie d'Adèle (Abdellatif Kechiche)

Kechiche et Léa Seydoux ont beau avoir affirmé de manières inélégantes leurs désaccords en public – ce qui finira manifestement en cour, semble-t-il – La vie d'Adèle reste une œuvre magistrale. Ce lauréat de la Palme d'Or à Cannes tire pourtant toute sa puissance dans cette symbiose, voire une confiance aveugle entre deux comédiennes et un réalisateur. Le résultat est d'une fraîcheur désarmante. D'un réalisme troublant. D'une simplicité universelle. Malgré sa longueur (3 heures et demi), on suivrait Kechiche pour de nouveaux épisodes de la vie d'Adèle. (Sarah Lévesque)
Notre entrevue avec Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos 
 
5. (ex æquo)
Inside Llewyn Davis (Joel and Ethan Coen)
& The Wolf of Wall Street (Martin Scorsese)

Two reliable moviemaking powerhouses (the Coen Brothers and Scorsese). Two New York-set stories loosely based on real people (the former a snapshot of the early ‘60s Greenwich Village folk scene, the latter depicting the upper echelons of ‘90s Wall Street). Two wildly ambitious, debilitatingly stubborn protagonists, who can’t quite bring themselves to overcome their Achilles’ heel. Two fantastic December 25th releases that, aside from those parallels, couldn’t be more different.
 
Both films explore how their respective protagonist’s talent and ambition play out according to a number of variables: the glass-half-empty Llewyn Davis (Oscar Isaac) crashes on friends and foes’ couches as he tries to break out as a solo folk musician. Jordan Belfort (Leo DiCaprio) is a Wall Street stockbroker determined to lead a life of conspicuous consumption and relentless hedonism (piles of cocaine, hookers, office dwarf tossings!). While Llewyn’s crabby, curmudgeonly behaviour might spell career suicide, Belfort’s charisma propels him to the top rungs of power. The Coens’ Llewyn is understated, idiosyncratic and spiked with dark humour, whereas Wolf is hyperbolic and ferociously, giddily outrageous. DiCaprio in particular outdoes himself in a role that requires Chaplin-style physical comedy while tweaking out on Quaaludes (a total hoot!). In sum: three storytellers at the top of their game, directing magnetic actors who get us to care about the insensitive jerks they play. Two awards season frontrunners, indeed. (Michael-Oliver Harding)

4. Before Midnight (Richard Linklater)

18 ans après Before Sunrise, Ethan Hawke et Julie Delpy renouent avec leurs personnages. Toujours dirigé par Richard Linklater, ce troisième volet suit les dernières heures des vacances du couple en Grèce. On retrouve alors ces discussions intellectuelles et romantiques qui nous avaient séduites à l’époque. Cette fois par contre, on se heurtera au réalisme de la vie quotidienne. Celui où nos corps vieillissent, où la garde partagée complique la situation géographique, où les perceptions sont déformées par l’amertume. Une rencontre attendrissante de vérités, qui trouvera écho chez les invités à sa table. (Marine Anaïs)

 
3. Spring Breakers (Harmony Korine)

Les opinions ont été très divergentes concernant le dernier film de Harmony Korine, Spring Breakers, sorti plus tôt cette année. Certains y ont vu seulement un ramassis de scènes où de jeunes femmes exhibaient leurs attributs dans des partys où l’alcool et la drogue coulaient à flots. D’autres y ont vu un objet cinématographique fascinant traitant du désir de rébellion et de paradis artificiels de jeunes adultes en quête de sens à leur vie. En gourou-rapper-gangster, James Franco est excellent. Ses partenaires de jeu Selena Gomez, Vanessa Hudgens, Ashley Benson et Rachel Korine se révèlent quant à elles être de surprenantes nymphettes! (Geneviève Vézina-Montplaisir)
 
2. The Act of Killing (Joshua Oppenheimer)

The premise is so shocking and twisted that you won’t initially register it as documentary: Indonesia’s most notorious death squad leaders – responsible for the mass slaughter of over 500,000 people in the mid-60s as part of an anti-communist purge – gleefully reenact their merciless torture techniques for Oppenheimer’s camera in the style of their favourite American Westerns, musicals and gangster films. How this actually took place (with the participation of terrified survivors, no less) is beyond me, and how these entirely remorseless killers can now be celebrated by Indonesia’s ruling class is beyond chilling. Executive produced by Werner Herzog, Oppenheimer’s potent film peers into the psyche of aging executioners “reminiscing” about the good ol' torture days with a twinkle in their eyes, fully aware that this film will further incriminate them and cement their “bad guy” status. An unsettling, explicit and important history lesson. (Michael-Oliver Harding)
 
1. 12 Years A Slave (Steve McQueen)

Dans la tendance récente des productions sur la servitude des Noirs américains, le nouveau Steve McQueen a adroitement su se distinguer grâce à sa capacité à nuancer les rapports humains. L’écrasant sujet s’incline alors devant une subtile complexité. De l’homme libre devenu esclave (Chiwetel Ejiofor) aux maîtres aux apparences trompeuses (Michael Fassbender et Benedict Cumberbatch), en passant par la cruauté et les blessures des femmes, la toile inspirée de faits vécus s’insinue parmi toutes les relations jusqu’à l’implosion. Un film dont la violence littérale n’a d’égale que son habile suggestion, par une note de musique dérangeante ou une simple expression du regard, et qui survira au temps avec finesse. (Marine Anaïs)

À noter: Nous avons seulement tenu compte des films sortis en salle au Québec en 2013. 
 
La première partie de nos 20 meilleurs films de 2013 (positions 20 à 11)

Nos 10 meilleurs films québécois de 2013
  
D’autres films qu’on a aimés en 2013:
– 5 Reasons To Love Crystal Fairy & The Magical Cactus 
– 5 raisons d’aller voir The Hunger Games: Catching Fire
– Notre critique de Wrong Cops
– Notre critique de Main dans la main
– Notre critique de To The Wonder
– Notre critique de The We and the I
– Notre critique de Warm Bodies
Joseph Gordon-Levitt interview (Don Jon)
Guy Maddin: entrevue (Séances)
Michael C. Hall interview (Kill Your Darlings)
Régis Roinsard: entrevue (Populaire)
Joe Swanberg: entrevue (You’re Next)
Andy Capper interview (Reincarnated/Snoop Lion)