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Les 20 meilleurs films de 2013: Positions 20 à 11

Ceux qui suivent assidument les Oscars savent qu’il existe une catégorie de films qui plait particulièrement à la gang grisonnante chargée de remettre les précieuses statuettes. Ce qui peut rendre l’expérience d’autant plus prévisible, voire déplaisante pour bon nombre de cinéphiles. Bien que notre équipe de collaborateurs cumule une multitude de points de vue, il y a de très fortes chances que vous ne soyez pas d’accord avec certains choix de notre liste. Même au sein de l’équipe, on vous assure qu’il n’existe aucun consensus!
 
C’est ce qui fait la richesse d’une bonne liste de fin d’année, selon nous: l’occasion d’entamer des discussions passionnantes, de (re)découvrir des films qu’on a ratés en cours de route et surtout de ne pas se cantonner au rôle du critique arrogant se prenant trop au sérieux. On conviendra tous que l’idée de classer dans un ordre quelconque l'écrasant fait vécu d’un homme libre devenu esclave, une comédie subversive de collégiennes qui s’éprennent d’un gangster-rappeur au cœur tendre et une science-fiction terrorisante à propos d’ingénieurs-astronautes est entièrement subjectif. On l’assume. Sur ce, bonne lecture et bon cinéma! 

  – Marine Anaïs, Crystal Chan, Paul Conge, Michael-Oliver Harding, Sarah Lévesque, Dustin Segura-Suarez et Geneviève Vézina-Montplaisir 
 

20. Only God Forgives (Nicolas Winding Refn)
Ryan Gosling
en anti-héros qui assume le destin tragique que lui impose son chemin de vie perdu. Nicolas Winding Refn (Drive) pousse son exploration de la vengeance dans un trip violent à odeur incestueuse. Julian (Ryan) devra assouvir la soif de vengeance de sa mère Crystal (Kristin Scott Thomas) après que son frère ainé se soit fait tuer pour un paquet de conneries. S'affronteront sans pitié deux clans prêts à tout pour défendre leur honneur. Univers visuel où tous les plans sont trop bien travaillés, bonne musique, odeur de cigarette, regards contemplatifs de Ryan Gosling… (Dustin Segura-Suarez)
Notre critique du film
 
19. 20 Feet From Stardom (Morgan Neville)
You’ve heard them a thousand times. The unsung heroes of the music industry are the ones who do all the singing. Morgan Neville’s 20 Feet From Stardom finally puts backup singers centre stage. We hear their side now, about their tragedies and triumphs, about their Grammys and jobs cleaning toilets. Famous counterparts, including Stevie Wonder, Sting and Bruce Springsteen, also make an appearance. This is a truly thought-provoking documentary; it explores why and how people chase a life in the biz—and how gender, race, religion and class get mixed up in it all. (Crystal Chan)
 
18. The Place Beyond the Pines (Derek Cianfrance)
Ryan Gosling, qui nous avait habitué à des occurrences détestables, franchit là un petit cap. Planté dans un décor de fête foraine, il incarne un motard de foire, affecté, un peu creux, délavé par l’âge, et autour duquel les gyrophares de police gravitent comme des mouches. Fracturé en deux, le film brille de pleins feux durant la 2e partie, qui évacue Ryan, et cède la place à son fils, mi-Œdipe, mi-vendetta, qui va, à la recherche de carburant passionnel, puiser ses inspirations dans le passé (criminel) du père. A la clé: mécanique de garage, décors évocateurs et escapades entre les pins. Malgré l’enrobage (sur)contemplatif, le brio poétique coagule bien. Car, oui: les pins ont leur poésie. (Paul Conge)
 
17. Behind The Candelabra (Steven Soderbergh)
Michael Douglas se glisse dans la peau de l'extravagant Liberace et Matt Damon porte le string pour jouer le jeu du boy toy au corps huilé. S'ajoute à ça, Rob Lowe en chirurgien au visage plastique horrible. Le tout dirigé par Steven Soderbergh (Ocean's Eleven, Side Effects) qui explore les dernières années de vie du particulier personnage jusqu'à sa mort, en passant par ses prestations kitsch, à la transformation chirurgicale de son beau pour lui ressembler. (Dustin Segura-Suarez)
 
16. Dallas Buyers Club (Jean-Marc Vallée)
Dallas Buyers Club is a sentimental story. Okay, so it’s not exactly your usual feel-good fare, seeing as it’s about a foul-mouthed redneck who, dying of AIDS, starts an illegal drug operation—but Jean-Marc Vallée’s (C.R.A.Z.Y., Café de Flore) film is heartbreaking, inspirational, and funny to boot. It’s based on a true story; to prepare for the part of Ron Woodroof, Matthew McConaughey read Woodruff’s diaries. He also lost a ton of weight, as did his co-star Jared Leto, who plays his transvestite sidekick; they’re joined by Jennifer Garner as a sympathetic doctor. McConaughey and Leto’s gutwrenching performances carry the film. Who could have guessed a movie starring McConaughey and Garner could be so… gritty? (Crystal Chan)
Notre entrevue avec Jean-Marc Vallée
 
15. Mud (Jeff Nichols)
Occupé à changer son image de beau gosse de comédies romantiques depuis quelque temps, Matthew McConaughey semble être sur le point de réussir avec son rôle dans Dallas Buyers Club. Mais avant, cette année, il y a eu Mud, un film fleuve de Jeff Nichols. McConaughey y campe un fugitif qui se cache sur une île du Mississippi, et se lie d’amitié avec un jeune garçon qui a découvert sa cachette et a accepté de lui donner un coup de main pour regagner le cœur de sa belle. Le jeune garçon en question est interprété par Tye Sheridan, qu’on avait découvert en 2011 dans The Tree of Life. Celui-ci tient une bonne partie du film sur ses épaules, McConaughey et la fascinante ambiance sudiste font le reste du travail. (Geneviève Vézina-Montplaisir)
 
14. L'Inconnu Du Lac (Alain Guiraudie)
Film noir homosexuel aux images érotiques explicites, l'histoire tordue nous amène autour d'un lac. Un meurtre a lieu au crépuscule. Un témoin voit la scène. Le témoin tombe amoureux de l'assassin. S'entremêlent des scènes de cul, de baignade, de discussions entre amis. Un détective mènera une enquête. Le meurtier est fou. Son amoureux le deviendra. Dans une mise en scène soignée, signée Alain Guiraudie, on se lance dans une histoire de meurtres cachés bientôt révélés, brouillés par le regard aveugle de l'amour. (Dustin Segura-Suarez)
Notre critique du film
 
13. Short Term 12 (Destin Daniel Cretton)
Set in a foster home for at-risk teens, the powerful Short Term 12 follows the intense trials and tribulations of its caretakers, mainly dedicated “house mother” Grace (the luminous Brie Larson), whose compassion for kids with tortured pasts knows no bounds. The storyline easily could have veered into predictable melodramatic garbage, but writer-director Destin Daniel Cretton (we presented his I Am Not A Hipster earlier this year) grounds the story in his own caretaker experiences to deliver one of the most authentic depictions of social work I’ve ever seen. Not unlike Catimini (in our top 10 Quebec films of 2013), this intimate indie drama explores what happens when emotionally bruised and battered kids keep getting reshuffled to new homes and are expected to hit the ‘reset’ button at a moment’s notice. (Michael-Oliver Harding)
 
12. This is the End (Evan Goldberg et Seth Rogen)
Notre comédie déjantée de l’année, c’est This is the End! La distribution est impressionnante: Seth Rogen, Jay Baruchel, James Franco, Jonah Hill, Danny McBride, Craig Robinson. Ces derniers jouent tous leur propre rôle et cela contribue à la réussite de l’aventure, qui pousse dans tous les sens. Cet «éparpillement» aurait pu gâcher la sauce, mais la performance des acteurs réussit à sauver la mise et à nous plonger dans cette aventure complètement absurde de fin du monde. On embarque dans la folie des réalisateurs et scénaristes Seth Rogen et Evan Goldberg, ou pas! (Geneviève Vézina-Montplaisir)
 
11. No (Pablo Larraín)
Octobre 1988, référendum au Chili: Pinochet remet en jeu la présidence. Si le « oui »  l’emporte, le président putschiste court un nouveau mandat. No retrace cet épisode à la lumière de la campagne du « non », pilotée par le groupe d’opposition qui, pour faire pencher la balance, parie sur les talents de René Saavedra (Gael García Bernal), un jeune publicitaire à la pointe. Photographiée avec des caméras d’époque, bardée d’images d’archives, l’intrique politique trouble de No sent bon l’authentique. C’est, au fond, le lent combat de la créativité et du compromis contre l’oppression : ils choisissent, l’éthique de côté, le langage publicitaire pour se débattre dans un monde liberticide. (Paul Conge)

La suite: Nos dix meilleurs films de 2013

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