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Romain Duris tient la vedette de Populaire, un film qui raconte que taper à la dactylo fut un sport, jadis
Crédit: Un film de sport, une comédie romantique, un hommage aux années 50 et 60 et à son esthétique: Populaire, de Régis Roinsard, c’est tout ça à la fois.

Un film de sport, une comédie romantique, un hommage aux années 50 et 60 et à son esthétique: Populaire, c’est tout ça à la fois. Mettant en vedette le charmant Romain Duris et la délicieuse Déborah François, cette première réalisation de Régis Roinsard nous plonge dans la Normandie de 1958. Pour garder son poste de secrétaire dans un cabinet d’assurance, une jeune fille, Rose, devra se soumettre à des concours de vitesse dactylographique. Le patron s’improvisera alors entraîneur personnel et développera une relation ambiguë avec sa protégée.

NIGHTLIFE.CA s’est entretenu avec le réalisateur lors de son récent passage dans la métropole.

Vous avez eu l’idée d’écrire Populaire après avoir vu un documentaire sur l’histoire des machines à écrire. Qu’est-ce qui vous a tant fasciné dans l’art de la dactylo?
C’est l’objet en tant que tel qui m’a tout d’abord fasciné. Dans la machine à écrire, on peut voir les évolutions techniques et sociales de toute une époque. Il y avait aussi un segment sur les concours de vitesse dactylographique dans ce documentaire qui m’a vraiment impressionné. J’ai découvert que c’était un vrai sport à l’époque; les filles frappaient sur les touches comme des dingues! J’ai trouvé ça très cinématographique, et j’ai donc décidé de faire un film autour de ça. De plus, j’aime le sport et je trouvais que le film de sport était un genre très peu exploité en France.

C’est d’ailleurs assez fascinant dans votre film de voir comment les compétitions de vitesse dactylographique étaient populaires!
Durant les cinq années de recherche que j’ai faite sur le sujet, il a été assez difficile de trouver des archives sur ce sport, car il a disparu très vite. J’ai tout de même découvert qu’il y avait une championne canadienne qui était une vraie petite star! À l’époque, le métier de secrétaire était très prisé; aujourd’hui, il n’est plus vraiment à la mode. J’avais envie de montrer dans mon film qu’il n’y a pas de «petits» métiers, et pas de «petits» sports. Quand on y pense, le tennis consiste à taper sur une balle en caoutchouc avec une grande tapette à mouches!

 
Images du film «Populaire»

L’esthétique rétro a la cote en ce moment et votre film en est un exemple de plus. Que pensez-vous de cette mode?
Il y a des choses très belles qui se sont faites à cette époque dans le design, l’architecture, la musique, la mode et la coiffure, même. C’est comme si, après la guerre, les gens s’étaient sentis plus légers, avaient eu envie de faire des choses folles et d’exploiter à fond certaines formes et certaines gammes chromatiques. Les années 50 et 60 sont des décennies très gaies et dans le monde sombre d’aujourd’hui, elles fascinent. Ces décennies sont aussi le synonyme du début de beaucoup de choses comme l’émancipation des femmes et du début de l’ère de la surconsommation. Ça ne veut pas dire que c’était mieux avant, mais on était dans l’ordre du rêve et du fantasme!

Populaire est votre premier long métrage. Il est d’ailleurs nommé comme Meilleure première œuvre au César. Bravo! Comment avez-vous réussi à intéresser des comédiens de la trempe de Romain Duris et Déborah François à votre projet?
Ça a été une belle histoire qui a débuté quand je suis allé voir le producteur Alain Attal (Polisse, Le Concert, Ne le dis à personne). Il a été le premier producteur que je suis allé voir avec mon scénario, et il est tout de suite tombé amoureux du projet. Quand il m’a dit qu’il allait produire mon film, ça a été magique, j’ai marché pendant cinq heures dans Paris, j’appelais tous mes potes, je n’y croyais pas! Le conte de fées s’est poursuivi avec Romain. Il a été le premier acteur à qui on a proposé le rôle de Louis, et après notre première rencontre, il a accepté. Pour le rôle de Rose, j’ai vu 150 jeunes femmes, et Déborah s’est imposée avec son énergie et sa candeur.

Populaire
En salles dès le 8 février