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Victime de la porn: 200e chronique à coup de baguette magique
Crédit: Catherine Normandeau

Ça fait déjà quelques semaines que j’ai franchi la fameuse ligne des 200 chroniques, et comme pour la 100e où j’avais décidé de tester des fausses boules aux danseuses, j’avais l’intention de faire une chronique un peu spéciale. Tester des faux seins, c’est une idée que j’avais eue au tout début de cette chronique, mais me rendre à 200 chroniques et continuer à dire autant de conneries pendant quatre ans, ce n’était pas vraiment dans les plans.

Question d’essayer quelque chose en dehors de ma ligne de confort (tout en bustant solidement mon budget), j’ai demandé sur ma page Facebook de me suggérer des trucs. C’est là que je me suis rendu compte de combien vous êtes hardcore, et combien je suis wuss. Pour une raison évidente, je ne vais pas tourner une scène avec James Deen. (Il m’énerve trop.) Et tester un salon de massage, c’est un peu too much. (Et un peu trop Pierre Curzi.) Finalement, j’ai opté pour un geste d’ouverture envers mon ennemi de toujours : le vibro.

J’ai déjà une chronique de 2010 (qui me fait encore rire trois ans et demi plus tard) où je me défoulais sur ces objets du diable voués à remplacer le pénis. Je me suis dit que la guerre avait assez duré et que je pourrais tenter un rapprochement. Pour me motiver un peu, j’ai choisi de prendre le jouet qui m’intrigue le plus : le Hitachi.

C’est surprenant à quel point peu de gens savent de quoi l’on parle lorsqu’on utilise le terme Hitachi. Il faut dire que le sex-toy ne s’appelle plus comme ça depuis que la célèbre compagnie d’électronique a pris ses distances avec son meilleur produit ever. Le produit est maintenant connu sous le nom de Magic Wand.

Le Wand représente le jouet le plus intéressant parce que dans la porn, c’est l’ultime outil de plaisir. Même quand la pornstar n’est pas dedans ou qu’elle semble épuisée, si on lui colle ce truc entre les cuisses, elle finit par atteindre un orgasme aussi percutant que convaincant. Et dans la porn, des vrais orgasmes percutants et convaincants, c’est pas mal ce qu’on recherche. D’ailleurs, le Wand était en vedette dans ma chronique sur la porn la plus adorable du monde. Ça les achève toutes! (Je suis à veille de demander une commission.)

Plus personnellement, ce que j’aime avec le Wand, c’est qu’il s’attaque principalement au clitoris et donc, il ne menace pas directement mon pénis. En fait, ces deux jouets du bonheur peuvent même être utilisés en même temps! Mais bon, si le Wand t’accote trop longtemps sur le scrotum, tu risques de te ramasser avec un ou deux testicules d’engourdis. (Et possiblement des bébés flous.)

Un avantage pour les gars homophobes, c’est que se faire pogner avec un Wand dans son tiroir envoie un message moins ambigu que se faire pogner avec un énorme dildo. (Ou des boules chinoises.) Mais bon, même si c’est un jouet clairement féminin et que la forme n’est pas trop phallique, j’étais trop timide pour l’acheter en magasin. Mais juste avec la lecture des reviews sur les sites web, l’achat en ligne en aura valu la peine. Une autre belle preuve que toutes les femmes ont un vadge différent.

Une femme trouvait que l’objet était beaucoup trop fort et elle était gênée du bruit que devaient entendre ses voisins alors qu’une autre femme chialait que ce n’était vraiment pas assez puissant pour elle. (Elle doit vraiment trouver ça plate avec un vrai pénis de gars, elle.) Le meilleur review revenait toutefois à un gars parfaitement louche qui avait commandé le Wand avec un adaptateur pour se plugger ça sur la schlong. (L’anonymat fait dire des trucs incroyables sur le web!) Le client beaucoup trop satisfait racontait que son combo lui apportait un plaisir extrême, au point où il s’était mis à venir de façon vraiment intense encore, encore et encore, et tout ça… en pissant partout!

Je ne sais pas si vous avez l’imagination aussi fertile et immature que la mienne, mais l’image du gars tellement ivre de plaisir qu’il en perd le contrôle de son boyau est assez magique dans ma tête. J’espère tellement que ce review soit vrai!

Mais le désavantage de l’achat en ligne, c’est que le truc peut prendre une éternité à arriver de la Suède. (Et en conséquence, faire que ta 200e chronique soit célébrée à la 206e.) Il paraît que c’est normal et fréquent que le colis reste pogné aux douanes quelques semaines. Si un jour vous tombez sur une douanière qui arbore un grand sourire, ne vous posez pas de questions.

La première chose qui frappe en déballant tout ça, c’est le nombre d’avertissements dans le petit livret d’instructions. Sérieusement, c’est pire que le vieux sketch SNL de la Happy Fun Ball. Je comprends quand on prévient de ne pas trop forcer la machine ou de ne pas s’en servir trop longtemps, mais quand on demande de le « tenir loin de la peau mouillée », ça fuck un peu le concept.

D’ailleurs, je ne sais pas si c’est le cas pour tous les jouets sexuels, mais ils ne semblent vraiment pas assumer que leurs clients vont se crosser avec ce truc. Regardez le schéma avec la petite madame où l’on pointe tous les endroits plaisants à se faire masser avec le Wand.

On pointe vraiment à TOUTES les parties du corps sauf le coin pelvien. On précise quand même dans le guide d’éviter le spot de la thyroïde en dessous de la pomme d’Adam qui est dangereux pour vrai. En fait, il y a tellement de trucs dangereux avec ce truc que j’ai dû vérifier quelques fois dans la boîte si je n’avais pas commandé un Taser par erreur.

Pour l’expérience labo, j’avais la parfaite complice : hawt, clitoridienne et Magic-Wand-virgin. En fait, elle était tellement vierge de la fameuse baguette qu’à ma grande surprise, elle en avait peur! Pourtant, qui n’a pas envie de venir fort et non-stop au point de pisser partout? (Ahah!) Peut-être que les filles sont plus prudentes avec leur entrejambe. Je pense qu’un gars pourrait baiser un muffler plein de vitre si tu lui disais que le feeling est le fun. D’ailleurs, tout le trip du glory hole démontre assez bien combien les gars sont prêts à faire n’importe quoi pour un infime pourcentage d’avoir un plaisir quelconque.

Toujours est-il que la clitoridienne réticente s’est finalement prêtée à l’épouvantable supplice de la baguette magique. Et en évitant de « sur-partager » sur les moments d’intimité, disons que le Magic Wand n’a pas pris grand temps à mériter son prénom. Sans chrono, prise de notes ou rigueur, je dirais que ça prenait entre 15 et 20 secondes pour atteindre l’orgasme. Et ça, c’était avec la switch à low! J’imagine qu’à high, elle se mettait à gruger la table de chevet et réveiller les voisins d’en face.

Bref, ce fut un retentissant succès. Presque trop, en fait. (Et non, je ne parle pas des convulsions.) D’un côté, ça m’énerve encore parce que clairement, mon pénis ne pourra jamais accoter ce genre de performance (surtout avec une clitoridienne). Mais d’un autre côté, plus que les orgasmes arrivaient sur demande et quasiment instantanément, plus ça mettait en évidence toute la valeur et la pertinence du bout préorgasme. C’est comme si arriver directement au bout tripant sans effort rendait l’expérience un peu… absurde.

Comme spectateur, j’avais l’impression de regarder un film où je fast-forwardais jusqu’à la finale. Est-ce que la fin de Six Feet Under serait aussi percutante si on survolait les cinq saisons en quelques secondes? Mais bon, il faut dire que j’avais le rôle de spectateur. Et peut-être est-ce une vision de gars pour qui chaque cumshot annonce une fin alors qu’un orgasme pour une fille, ça annonce une semi-pause de 10 secondes. Il y a des petites morts plus définitives que d’autres.

Tout ça pour dire qu’à ma grande surprise, je sors de cette expérience sans trop de complexes ou de dommages moraux. Le plus gros du dégât aura surtout été fait sur ma Visa. D’ailleurs, je ne sais pas à combien je pourrais revendre ce truc sur Kijiji. Pas l’impression que la valeur de revente soit excellente.
 

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