Benjamin Clementine: de l’âme et du vécu dans la voix

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Un piano et une voix. Et quelle voix. Il y a du blues là-dedans, de l’âme, du vécu. Pourtant, le jeune homme a seulement 24 ans. On l’imaginerait bien chanter “Sometimes I Feel Like a Motherless Child” et faire rougir un Paul Robeson.

Il a été découvert dans le métro de Paris (tout comme Keziah Jones). Il vient du Ghana et habite la Ville-lumière depuis 2 ans. On l’a invité aux Francofolies de La Rochelle où il a conquit le public par sa voix rocailleuse et mature. Quelques vidéos de lui se sont promenées sur le web, et l’ont fait découvrir par les gens les plus à l'affût de nouveautés musicales.  La pièce “Cornerstone” happe et subjugue. Déjà par les quelques notes de piano; très mélancoliques. Et ensuite les paroles: “I’m alone in a box of stones” martelées par cette voix chaude, mais en même temps coupante, comme débitée dans l’urgence. C’est probablement ce qui touche, ce qui émeut. Cette impression d’une tristesse, d’une profonde blessure qui se chante et se vit à travers ce beau jeune homme aux yeux tristes. C’est beau quoi.

Nina Simone, Gil Scott-Heron, ce sont les noms auxquels il a été comparé. Disons que la barre est haute en matière de parenté musicale. Mais ça va; le gars a le talent pour assurer la lignée. Il est signé sur l’étiquette BEHIND. Gageons qu’on en entendra parler pas mal très bientôt.

Accrochez-vous donc une oreille (ou deux, tiens) sur son EP. Ça vaut vraiment le détour!

Notre découverte de la semaine dernière: Tirzah