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Café SSENSE : Art visuel et plaisir gustatif, main dans la main!
Définitivement, le duo « restaurateur/chef » de l’heure à Montréal n’est nul autre que Kapoor-Morris. Pendant que Le Fantôme — leur restaurant phare — roule à très bon train depuis plus de trois ans, c’est entre deux services (et quelques nuits blanches) que ce duo a accepté le mandat de signer le menu de la « cafétéria » de la boutique très haut de gamme Ssense. (Et ce, tout en travaillant sur leur nouveau restaurant gastronomique Pastel !).
C’est dans l’immeuble de la rue Saint-Sulpice, dont le grand architecte David Chipperfield a complètement rénové les cinq étages, que boutiques et salles d’exposition Ssense se sont installées.
Tandis que les quatre premiers étages sont consacrés à la vente et les expos, c’est au dernier palier que le Café Ssense accueille clients, touristes et travailleurs du coin. 

Crédit photo : Ton Barbier
 
À l’image du Ssense où créativité, originalité et excentricité sont inoculées, le café ne devait pas faire exception. Et c’est réussi. 
 
L’espace est complètement monochrome, placardé de béton : bancs, tables, bar, comptoir, murs, plancher… Accueillant ? À première impression, non, mais rapidement l’endroit nous charme, croyez-moi. 

Crédit photo : Tommy Dion
Difficile de se faire charmer par du béton, me dites-vous? Mais attendez d’être assis et de vous faire prendre par l’ambiance unique, créée par le jeu de lumière naturelle grâce au haut plafond vitré. Puis, d’être enchanté par le menu à première vue bien simple, mais très révélateur. 
 
Une dizaine de plats et trois desserts sur une carte, puis jus pressés à froid, kombucha maison, quelques vins au verre, cocktails et café sur l’autre. 

Le menu étant en transition, nul besoin de se fier à la carte. On se laisse guider par l’allocution de notre hôte qu’elle fera avec brio, nous dévoilant l'ensemble du menu. Légumes côtoyant aussi bien viandes, poissons ou fruits de mer, mais nécessitant toujours un minimum de préparation. 
 

Salade de crabe – Crédit photo : Tommy Dion
 
L’heure aux décisions, nous nous entendons pour la tomate (6$), le tartare de bœuf wagyu (16$), la salade de crabe (14$) et le croque-monsieur aux champignons sauvages (9$).

Le premier, tout en fraîcheur, met en vedette une demie tomate cœur de bœuf, sur laquelle s’étage une fine couche d’aïoli, puis du panko au zeste de citron et coriandre. Dommage que la tomate n’était pas à son apogée ! Avec un aïoli n’attendant que les jus de la tomate pour dupliquer sa saveur et le panko pour ajouter la texture, ça aurait été une note parfaite. Malheureusement, le panko asséchait trop rapidement la tomate, rendant le tout moins plaisant à déguster. Néanmoins, l’idée et les combinaisons de saveurs y étaient.

Tomate – Crédit photo : Tommy Dion
 
Tartare de bœuf Wagyu, craquelin brioché au seigle et graines de coriandre. Les puristes seront ravis ! J’ai adoré la légèreté au niveau des assaisonnements, laissant parler la qualité et la fraîcheur du bœuf. Quelques échalotes serviront à rehausser les saveurs tout en ajoutant de la texture, de même que le mélange d’herbes citronnées (dont on n’a été incapable de me trouver le nom).

Tartare de boeuf Wagyu – Crédit photo : Tommy Dion
 
En guise de deuxième service, on poursuit encore dans le frais avec la salade de crabe. Cette dernière, très bien assaisonnée et acidulée, est garnie de petits pois verts et d’une brunoise de céleri. Un plat très savoureux, mais un peu de craquants n’aurait pas fait de mal.

Je me rabats donc sur le généreux, onctueux, et très attrayant croque-monsieur. Si tous les plats jusqu’ici régnaient par leur fraîcheur, j’ai beaucoup aimé le contraste de ce dernier. On reste toujours dans la délicatesse, mais cette fois-ci, avec une touche de décadence. Le pain brioché est parfaitement grillé, la duxelle de champignons sauvages est très goûteuse et le fromage abonde. Exactement le plat que ça prenait pour me faire patienter jusqu’au souper.

Croque-Monsieur – Crédit photo : Tommy Dion
 
Sur un élan de gourmandise apparaissent sous les rayons éclatants du soleil le chocolat style Aéro (6$), ainsi qu’un chou farci à la crème de coco (6$). Unanimement, nous préférons le chocolat à la fois aérien et craquant, fondant littéralement en bouche. Quant au second, l’effet de manger un chou décongelé m’a déplu. 

 Crédit photo : Tommy Dion
Le prix de tout ça ? Pour quatre plats, deux desserts et deux cafés, 70$ taxes incluses. Cela dit, les plus raisonnables s’en tireront pour une vingtaine de dollars, taxes et service inclus. Pour la qualité, le soin et l’élégance des plats et ce, en plein cœur du Vieux-Montréal, c’est très difficile à battre !
 
Et l’ambiance ? On y prend rapidement plaisir! Le Café Ssense: l’adresse à découvrir sur Saint-Sulpice !

Café Ssense
418 rue Saint-Sulpice, Montréal