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Les grandes tendances alimentaires à surveiller en 2016
Crédit: Trois fois par jour

Mois de janvier, mois des résolutions, mois des prédictions.
 
Le monde de la restauration étant bourré de gens créatifs, d’artistes et de curieux, chaque année apporte son lot de nouveautés. Pour le meilleur ou pour le pire, mais plus souvent qu’autrement, pour le moins savoureux.
 
C’est ainsi qu’on a vu les foules se précipiter sur les cupcakes il y a quelques années, sur le kale ensuite, sur les macarons, sur les soupes Ramen, sur les cronuts… En cuisine comme en couture, il y a des modes qui se démodent, des tendances qui tombent aussi vite que ne lève un soufflé au fromage, et des styles qui traversent le temps.
 
Que nous réserve 2016, gastronomiquement parlant ?
 
Bien de (bonnes) choses.
 
1) Le "Fast Casual"
Le fast casual, c'est l'équilibre parfait entre la recherche créative de la cuisine de chefs et l'ambiance sans chichis de la restauration rapide. Les Satay Brothers du Marché Atwater, ou le plus récent Chez Tousignant sont d'excellents exemples de ce mode de service plus rapide, moins cher, mais qui ne coupe pas dans l'originalité ou dans la qualité des ingrédients. Les convives passent leur commande au comptoir et prennent ensuite place à table avec un numéro où les quelques serveurs / caissiers viennent ensuite déposer les plats. 

Crédit photo Sophie Ginoux

2) Les soupes sucrées + protéinées
Si les dernières années nous ont apporté la prolifération des soupes Ramen et que l'Asie nous a mis la puce à l'oreille sur les soupes-desserts et soupes-déjeuners, on assiste aujourd’hui à de plus en plus de créativité en bol. Aujourd’hui, plus question de se confiner à un seul pays ou à un moment de la journée. On propose de fusionner les saveurs et les textures et de réinventer les « soupes pimpées » en une kyrielle de repas arc-en-ciel, laissant une grande aux noix, aux œufs, aux fruits, aux fromages, aux herbes et aux graines. Tous les goûts sont permis !

Serions-nous arrivés à l'ère post-smoothies? 

Soupe déjeuner au chocolat (chaude ou froide), recette de 3 fois par jour

Soupe-dessert à la noix de coco, recette de Famille futée, parents pressés

3) La fin de la viande, le bourdonnement des insectes…
FINI, le culte du bacon, le masque facial de foie gras et autres formes de vénérations religieuses pour la sainte-protéine. Cette année, les restaurants qui n’offrent pas d’options végétariennes seront de plus en plus relayés au rang de dinosaures, et ça va même bien au-delà de ça. Avec le prix de la viande qui ne cesse d’augmenter, les consommateurs qui sont de plus en plus éduqués aux besoins astronomiques en eau que requièrent les fermes d’élevage, c’est devenu une évidence : les protéines que l'on ingère doivent provenir de sources plus durables. Pensez tofu, pensez tempeh, pensez… insectes. Oh yes.

 

 

 
4) Les restaurants-magasins et les magasins-restaurants
Une autre grande tendance du marché en général qui se transpose en restauration, c’est la commercialisation de produits dérivés de plus en plus abondante. Avez-vous remarqué qu’il est fini le temps où les boulangeries ne vendaient que du pain, les boucheries, de la viande et les fruiteries, des fruits ? Tout le monde cherche à augmenter le panier d’achats de son consommateur, et le phénomène se transposera de plus en plus dans les restaurants. En 2016, attendez-vous à encore plus de modèles d’affaires croisés, où l’on pourra repartir avec – en plus du doggy bag et de la bouteille de vin – des légumes confits, des marmelades, des sels aromatisés, du muesli et des tas d’autres ingrédients à mettre dans son sac d’épicerie.

 

 

 

5) Lire la liste d’ingrédients sur le côté de la boîte 
Il y a quelques années, une fille qui lisait la liste des ingrédients sur le côté d’une boîte de carton à l’épicerie était certainement :
1) une anorexique névrosée
2) la mère d’un polyallergique
3) une granole finie
Aujourd’hui, c’est simplement quelqu’un qui s’intéresse à ce qui entre dans son organisme.
 
Et de plus en plus, les compagnies ont compris que les consommateurs cherchent à savoir ce qu’ils mangent et exigent des aliments plus naturels. Les recettes seront donc plus simples, plus pures, et les listes… beaucoup plus courtes. 
 
 
 
6) Boire québécois
Bien que le Québec ne soit pas un très grand producteur de vins, sachez que nous avons une bonne longueur d’avance sur beaucoup d'autres nations quand vient le temps de brasser de la bière. Plusieurs sommeliers sont d'ailleurs bien éclairés sur la question, et n'hésitent pas à proposer des trouvailles bien plus colorées que le quatuor chromatique "blonde, rousse, blanche, noire". En 2016, osez donc remplacer la classique bouteille de vin par le très très tendance 750 ml de bière pour accompagner une multitude de plats – bien au-delà du BBQ. 

photo via bièresetplaisirs.com
 

En plus de la bière, toute l'industrie de la mixologie et des sodas est aussi très… effervescente (ok elle était facile:). Sirops aromatisés, "bitters", sodas maison, c'est officiel: le Québec ne nage pas seulement dans l'eau douce! 

Crédit photo: Instagram @nightlifeca

7) Le Cannabis
"Because this is twenty sixteen" nous dira certainement Justin Trudeau cette année. La légalisation de la marijuana est imminente au Canada, et à partir de là ce sera une question de temps avant que cette drogue douce ne fasse son apparition dans notre assiette. C'est déjà le cas aux États-Unis, avec beaucoup d'occurrences dans des états plus progressistes tels que la Californie, l'Oregon ou le Colorado. Le créateur d'harmonies Frencois Chartier a même déjà consacré un chapitre sur le sujet dans son dernier ouvrage. Après tout, l'alcool, le café et le sucre sont autant de stupéfiants déjà présents dans notre liste d'ingrédients comestibles. La marijuana, qu'elle soit utilisée pour ses propriétés tripatives ou simplement pour aromatiser les recettes, viendra donner un petit kick aux plats, comme le rhum dans le baba, le vin blanc dans les moules ou l'expresso dans le tiramisu. 

À quand la poule au pot? 

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Merci à David Schmidt, propriétaire de plusieurs restaurants de Montréal et imprésario de la restauration, qui a gentiment accepté de contribuer au brainstorm pour la rédaction de cet article. 
 
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