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Victime de la porn: venir sans pression
La force des liens faibles, vous connaissez? (wiki)

Quand t’as un blogue, une chronique, un compte Twitter ou une quelconque tribune, tu te ramasses souvent avec des tonnes de microrelations. Et parmi toutes ces centaines de microrelations qui semblent parfaitement négligeables, il arrive qu’une personne à travers tout ça finisse par t’apporter exactement ce que tu recherches.

Comme là, cette semaine, une fille m’écrivait pour m’offrir le parfait package deal de la sex buddy confidente et d’adon. Charmante offre, et encore meilleur pitch. J’ai été particulièrement séduit par ce bout-là: «Je ne suis PAS The One.»

Il faut savoir que j’ai toujours été assez intense avec le concept The One. Peu importe mes projets, j’y reviens toujours. Ici, j'en parle depuis ma toute première chronique en avril 2010. J’ai dû me taper trop de films de princesse dans ma jeunesse (c'est ça avoir deux soeurs) parce que clairement, je suis brainwashé avec cette croyance un peu obsessive qu’un beau jour, je tomberai enfin sur cette personne spectaculairement compatible avec moi.

Pas parfaite! Juste «un peu faite» pour moi.

Mais bon, dans le cas de la récente sex-buddy wannabe, je ne sais pas si elle était simplement honnête dans sa non-ambition de prétendre au titre de The One ou si c’était bel et bien une stratégie, mais si c’était une stratégie, c’était une excellente stratégie. Ça enlève tellement de pression. Au lieu d'analyser votre union hypothétique pour les 100 prochaines années, t'essaies juste de voir si vous pourriez vous endurer le temps d'une veillée. C'est pas mal plus sain. 

De toute façon, renoncer à des croyances profondes, c'est toujours assez difficile. Quand t’apprends que Dieu n’existe pas et que ça fait quelques décennies que tu te fais chier à suivre plein de principes pour rien, ça peut être frustrant.

« QUOI!? Mes histoires de Zachée ne me servent pu à fuck all?! »

(Et c'est sûrement pire pour le scientologue qui a crissé 84 000$ dans ses stages louches.)

Et curieusement, la quantité de temps qu’on investit à chercher un truc influe grandement sur nos attentes par rapport à ce même truc. Phrase la moins claire du monde qui sera plus claire avec un exemple: si tu passes quatre heures à choisir un film sur Netflix, le film est mieux d’être bon en tabarnak.

Mais bon, le temps que tu mets à choisir un film, ça dépend aussi souvent de ta personnalité. Il y a des gens qui prennent quatre secondes pour faire leur choix alors que d’autres peuvent y passer la veillée pour finalement décider de s’en passer.

Les tripeux de The One se retrouvent souvent dans la deuxième catégorie. 

On retrouve le même phénomène dans nos habitudes masturbatoires. Il y a les pressés qui viennent sur la toute première vidéo du tout premier site de streaming alors que d’autres se rendent au vif en recherchant cette fameuse scène parfaitement bandante où une queue juste un peu trop grosse prend un cul juste un peu trop petit et où la fille crie juste sur la bonne fréquence. Et bien sûr, neuf fois sur dix, tu te ramasses avec le bras mort à 4h du matin (alors que tu te lèves à 7) et un orgasme somme toute assez décevant.

Attendre The One, ça peut souvent ressembler à ça: beaucoup de masturbation pour un orgasme bof.

Je ne dis pas de renoncer à The One (ou au prince charmant). Pas du tout. Je ne propose pas non plus d'abaisser ses standards (ark!) ou d’opter pour un compromis amoureux. Loin de là! Ces stratégies sont aussi désagréables qu’inefficaces. L’idée n’est pas de faire un compromis, juste de trouver une façon subtile de changer son état d’esprit.

Une fois que la pression a pris le bord, vous vivrez bien ce que vous avez à vivre. Dans le cas de moi et l’autre fille, ça a duré quatre courriels! (Ahah! Comment autodétruire son argumentaire!) Mais dans ce court échange, j'ai quand même appris qu’il existe une façon de mettre mon mode The One à off.

Bon, cette info doit être une évidence inutile pour 95% du monde, mais quand t’es pogné avec ce genre de pattern-là, c’est du gros data pertinent.

Si t’arrives à te débarrasser d’assez de pression désagréable pour en venir à baisser un peu ta garde, sky is the limit! Rendu là, peut-être que tu te feras prendre à ton propre jeu. Peut-être que le big luv viendra s’en mêler à ton insu! De toute façon, si tu te fais surprendre, rien ne t’empêche de la jouer cool en appelant l’autre The One et en faisant semblant que c’était ton plan depuis le début. C'est une belle situation win-win qui se passe seulement entre toi et toi.