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Ying Gao: exercice de style

Auteur: Sarah Lévesque
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Ying Gao: exercice de style

Pour Ying Gao, la mode n’est pas seulement ce que le magazine Vogue ou le blogue Sartorialist affichent avec véhémence.

La demoiselle, à la fois professeure d’université, chercheuse et créatrice, conçoit des vêtements qui portent à la réflexion. Vraiment, vous dites?

Il faut faire le tour de ses créations, qui touchent à plusieurs disciplines, dans son laboratoire Exercices de style.

Par exemple, avec le projet Living Pod, elle conçoit des vêtements soyeux et élégants, sensibles à l’intensité lumineuse.

Le printemps dernier, Gao remportait la bourse Phyllis-Lambert afin de concevoir un vêtement inspiré des environnements urbains de Berlin et de Nagoya.

Cette oeuvre vestimentaire, qui demandera huit mois d’incubation, fera également office d’écran en proposant un contenu public nourrissant, telle une réelle alternative aux propositions commerciales que sont devenus les gares et les aéroports.

Une approche de la mode déconcertante qui refuse de suivre la parade.

Ton travail touche à la mode, au textile, à l’architecture et au design. Comment décris-tu ce que tu fais?
Pour moi, il s’agit du design de mode dans un ordre d’idées conceptuel qui est inter- et multidisciplinaire. Ma démarche éloigne l’objet vestimentaire du cycle actuel de la mode, qui est éphémère et très redondant. Mais je ne considère pas ces pièces comme de l’art.

Des vêtements qui se gonflent, d’autres qui représentent l’indice d’indifférence des gens sur les questions sociales et politiques. Est-ce que tu conçois des vêtements intelligents?
C’est une bonne question. Mais pour moi, l’intelligence est propre à l’être humain. Un bout de tissu ne peut en aucune façon revendiquer une forme d’intelligence.

Pourtant, tes vêtements interagissent
L’interactivité permet d’élargir les horizons de la mode vers le design. Ainsi, on ne se renferme plus dans son propre domaine.

Vu tout le discours qui entoure tes oeuvres, on suppose que la mode traditionnelle t’ennuie?
C’est là que tu te trompes. L’univers de la mode n’a jamais autant été médiatisé. On n’a jamais autant parlé des démarches conceptuelles de Martin Margelia ou de Hussein Chalayan. Et d’un autre côté, la haute couture se meurt et on tente de toucher le plus grand nombre d’individus en engageant Lindsay Lohan comme styliste pour la grande maison de couture Ungaro. Ça, c’est évidemment n’importe quoi. Bien que le fossé entre les deux mondes grandisse, il y a de l’espoir et énormément d’innovations.

Ying Gao
exercicesdestyle.com

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