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Critiques CD: Travelling Headcase | Iron Law of Wages

Le Montréalais Stéphane Truchon, alias Travelling Headcase, lance des disques à petit tirage comme il respire (celui-ci est son troisième en un an, son cinquième au total) et roule dans l’obscurité, mais sa musique n’a rien de bon marché. Au contraire, elle est aussi soignée et riche qu’elle est créative et il occupe un espace artistique tout à fait dans l’ère du temps, quoiqu’avec une tournure bien à lui. On parle d’un chant de tête haut perché qui rappelle souvent celui de Patrick Watson, d’une chanson rock atmosphérique émotive tout à fait dans la mouvance post-Radiohead. L’habillage est toutefois beaucoup plus élémentaire, folky et personnel et les compositions, entre le style instinctif, quasi aléatoire des noms susmentionnés et une concision plus pop. Et surtout, elles sont très brèves, enchaînées les unes aux autres comme une longue chanson. Dur à comparer ou à catégoriser, donc, et pourtant avec un petit quelque chose de très classique. Timber Timbre serait son plus proche parent pour le côté nocturne, à la fois noir et doux. Sans qu’on sache trop ce qu’il raconte, Iron Law of Wages est un disque touchant et apaisant, minimaliste, mais prenant à l’occasion. Truchon porte les pièces de sa voix d’outre-monde et les baigne tantôt d’un simple assortiment de guitare et de grosse caisse, tantôt de riches orchestrations d’orgue d’église, de lapsteel (gracieuseté de l’excellent Joe Grass) et autres décorations de bon goût. À découvrir si ce n’est déjà fait.

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