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Projet Populaire: contempler la portée sociale de l’art en modelant les mots du peuple

Populaire, un mot qui cadre aussi bien avec Star Académie qu’avec les caisses Desjardins. Mathieu Jacques joue sur ce double sens avec son Projet Populaire.

Connaissez le Pop art d’Andy Warhol? L’artiste montréalais emprunte la même route, mais au lieu d’utiliser des sérigraphies de cans de soupe, il travaille avec les mots du peuple. Autrement dit, Mathieu Jacques crée des œuvres d’art à partir d’entrevues. «Je m’intéresse beaucoup à l’opinion des gens, explique-t-il. J’aime laisser une personne parler. Là, j’en fait une œuvre.»

Sur le web, les créations associées à ce Projet Populaire sont dissimulées sous une bannière ronde qui flashe sur un fond bleu poudre et rose. Son logo à l'allure rigolote de web old school cache des mots inspirants. Cinéastes, musiciens, philosophes, DJ, psychothérapeutes: le choix des interviewés est un peu plus raffiné que les sempiternels vox pop télévisuels. Le résultat est sensiblement le même: une rencontre avec monsieur et madame tout le monde, à la différence que le contenu est rehaussé de convictions et le contenant original rend hommage aux participants. Ah oui, et les gens ont le temps de parler. Pas de 30 secondes top chrono; on écoute quelqu’un penser, réexpliquer, affiner ce qu’il veut vraiment exprimer.

Pour une journaliste, cette expo est une perle rare; pas besoin de traduire en mots des formes 3D ou une esquisse à l’aquarelle. Mathieu Jacques utilise mon médium, les mots. Voici donc un best of des entrevues qu'il a réalisées, sans bien sûr, le travail artistique qui sera exposé à l’ARPRIM dès le mois de mars.

 

– L’idée d’art démocratique, il y a quelque chose de subversif là-dedans. Ça peut faire contrepoids à l’art massifié – Vincent Couture

– Jeff Koons au Palais de Versailles, c’est quelque chose qui flashe. Une balloune en inox que tu montes vingt pieds de haut, est-ce que c’est de l’art? La question ne se pose plus parce que ça pogne. – Alexandre Cv


 

– Genre: emballer un building. Ça, on va s’en rappeler de la fois où un gars a emballé un building parce que maudit que c’était gros… Mais là, faire une oeuvre d’art populaire, ça c’est une autre affaire. Parce que là, les arts, il y en a sept supposément, et là il y a l’interactivité, où tout le monde peut participer… Mais ça, c’est une oeuvre populaire dans la tête de bien des gens… aussitôt que toi en tant que non-artiste, que whatever, fonctionnaire terre-à-terre plate, tu peux être amené à peut-être penser à quelque chose de créatif… – Gabrielle Tougas-Frechette

Envie de vous exprimer? Suffit d’écrire à projet.populaire.mjack.net ou de vous pointer le 30 mars à ARPRIM le temps d’une Assemblée extraordinaire/party.

Mot de la fin au créateur du projet: «C’est rare que tu vas faire le party dans une galerie d’art. Moi, je trouve ça le fun d’écouter quelqu’un réfléchir, je trouve que l’interprétation, c’est comme voir un film compliqué. J’aime ça me poser des questions.»

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