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Pisco: nouveau restaurant péruvien dans Rosemont
Crédit: Stéphane Lajeunesse

La cuisine latine semble être en plein essor à Montréal et c'est une excellente nouvelle ! Le Pisco, avec sa cuisine péruvienne, arrive au bon moment. Comme le restaurant  a ouvert récemment, le permis d'alcool est toujours en attente. Il faut donc attendre un tout petit peu avant de pouvoir tester le Pisco Sour. Cette section de Rosemont est un peu en manque de restos à mon goût et celui-ci ajoute une option qui pourrait être intéressante. L'emplacement est aéré et plutôt sparse côté décoration. Nous étions face à la cuisine ouverte, question d'observer le chef à l'oeuvre.

Le Causa de Lima arriva en premier. C'est un plat froid à base de pommes de terre. Entre deux couches de pommes de terre pilées, il y avait une salade de poulet à la mayonnaise. Ce plat peut sembler lourd, mais du fait qu'il était servi froid, il semblait un peu plus léger. L'ajout d'une mousse d'avocat avec une pointe de lime rendait le plat frais en bouche. La mayonnaise maison avec des olives apportait un peu plus d'acidité et un peu de sel. C'est plutôt rare que je commente sur la présentation d'un plat, mais je me permets. Le goût est essentiel pour moi, mais la présentation doit, à moindre escient, suivre le bal. Le resto vient à peine d'ouvrir et la recherche du visuel fait partie de cet apprentissage du départ. La présentation des plats devra être relevée un tout petit peu, question de bien les mettre en valeur.

L'anticuchos est un plat typique de l'Amérique latine et je manque rarement l'occasion de le commander. Comme il s'agit de brochettes grillées, l'anticuchos est plutôt une catégorie de plats. Celui sur le menu du Pisco est un anticuchos de corazon. Le coeur de bœuf est assaisonné avant d'être passé au grill. Il était assaisonné parfaitement et très bien cuit, juste un peu rosé au centre. La sauce rocoto était parfaitement épicée et accompagnait très bien les morceaux de coeur. Les patates frites, en gros disques, étaient juste assez croustillantes tout en étant moelleuses et sans être trop graisseuses. Dans les deux plats d'entrée, la salade semblait un peu perdue par contre. Pas élégant côté visuel, mais parfait côté gustatif !

Le plat d'arroz con pato m'intriguait. Une cuisse de canard servie sur un lit de riz crémeux à base de coriandre. Le tout surmonté d'un œuf frit. En plus de la coriandre, qui était bien présente dans le riz, il y avait aussi de la lime. En petite quantité, ceci apporte une belle acidité, voire de la fraicheur dans un plat. Dans ce cas-ci, la lime était trop présente, comme s'il s'agissait d'un ceviche de riz. Malgré la présence de la peau sur la cuisse de canard, la chair était un peu sèche. Certes, le côté crémeux du riz venait hydrater un peu le tout, mais pas assez à mon goût. Le sel de l'oeuf frit venait réduire l'omniprésence de la lime, mais un jaune d'oeuf coulant aurait ajouté une touche intéressante. Pas le meilleur plat de la soirée.

Un point intéressant de la cuisine péruvienne provient de ses influences extérieures. Il y a l'influence du Japon, que l'on retrouve dans le style Nikkei, mais il y a aussi une influence chinoise. L'utilisation d'un wok lors de l'élaboration d'un plat provient justement de cette influence. Le dernier plat de la soirée, le chaufa capón était justement d'inspiration chinoise. Le porc était mariné à la lime et venait accompagné d'une pancetta. Le riz, frit au wok, avait des saveurs à la fois orientales et sud-américaines. Assez déroutant comme plat. Servi sur une omelette, le tout était vraiment très bon. C'était mon préféré du côté des plats principaux. L'utilisation de légumes surgelés apporte par contre un petit bémol au plat. En 2017, on devrait être capable de pouvoir cuisiner avec des légumes frais la vaste majorité du temps. Il faut aussi souligner la taille des plats. Tous les plats étaient plutôt costauds. Difficile de passer à travers une entrée et un plat principal. J'aurais préféré des portions légèrement plus petites et un peu plus balancées dans les saveurs.

En tout et partout, une expérience en dents de scie. Le restaurant est jeune, très jeune. C'est donc un restaurant en rodage qui devrait s'améliorer en cours de route. Une offre intéressante, mais qui demande quelques ajustements.
 

Crédit photo: Stéphane Lajeunesse

Restaurant Pisco
3801, Masson

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