The Peelies: efforts en or

Le plaisir et la légèreté, c’est du sérieux pour le quatuor montréalais The Peelies. Mais qu’est-ce qui peut pousser quatre filles à empoigner des instruments qu’elles ne connaissent pas et à démarrer un groupe de rock du jour au lendemain?

Dans le cas de Sophie Montpetit, Laurence Lauzon-Bouchard, Marie-Andrée Boudreault et Roxane Guertin, qui constituent The Peelies, la réponse est simple: le Texas. «L’an dernier, Marie-Andrée et moi sommes allées au festival South by Southwest, à Austin, juste en tant que touristes, pour aller voir des shows. Quand on est revenues, ça nous tentait just trop de nous partir un projet musical, raconte Roxane. C’était la fête à Laurence, que je ne connaissais pas vraiment. Marie-Andrée et Sophie sont allées à son souper de fête, l’idée a été lancée. Après, elles venaient me rejoindre à l’Esco. Quand elles sont arrivées, elles ont dit: ‘’Go, le band est parti’’!»

Il restait à régler le détail à savoir qui allait jouer quoi. Marie-Andrée jouait déjà de la basse dans le combo shoegaze Vicious/Delicious, Sophie y avait déjà chanté et joué de la guitare… «On a échangé. Je lui ai prêté ma guit’ et elle m’a prêté sa bass», signale Sophie. Roxane avait déjà joué des maracas; elle prendrait donc la batterie, tandis que Laurence empoignerait plus arbitrairement une guitare elle aussi. Éventuellement rejointes par la claviériste Morgane Duchêne-Ramsay, la bande est redevenue un quatuor suite à son départ, ce printemps.

Facile pas facile
Premières chansons, premier enregistrement, premiers concerts… Tout a déboulé très vite, depuis. «On pensait que ça nous prendrait 1000 ans avant de réussir à monter une toune, mais finalement, ça a été plus facile qu’on pensait», souligne Marie-Andrée. Spontanément, leur musique s’est orientée vers des sonorités garage vaguement années soixante… Un accident plus qu’une décision consciente, quoique le hasard soit compréhensible pour les principales intéressées. «La musique des années soixante, c’est pas mal notre goût musical commun. On a chacune des branches musicales qu’on écoute un peu plus, mais on se rejoint toutes là-dessus», explique Roxane. De son côté, elle préfère le rock de T-Rex et de Television, tandis que Marie-Andrée craque pour Holly Golightly et le Brian Jonestown Massacre, et ainsi de suite.

Les amis, les hasards et l’affection véritable que plusieurs ont vite ressenti pour leur rock sucré et naïf expliquent en partie les occasions qui se sont multipliées, depuis: premières parties pour des groupes internationaux comme The Dutchess and the Duke, têtes d’affiche locales, enregistrement de leur premier EP, Together Forever, qu’elles ont finalement lancé à l’hiver…

De l’extérieur, tout a l’air aisé pour les Peelies, mais Sophie précise qu’il n’en a pas toujours été ainsi. «Nos premiers jams étaient remplis de frustrations… Tsé, quand tu sais exactement ce que tu veux jouer, mais que t’es pas capable…» Alors que même elles conviennent que certaines portes se sont ouvertes de façon prématurée, ces occasions se sont soldées par une progression accélérée. «Quand t’as des shows à faire, tu pratiques et tu deviens plus à l’aise avec ton instrument», résume Roxane.

Au printemps, les Peelies ont bouclé la boucle en allant jouer à l’événement qui a engendré leur création: au festival South by Southwest, au Texas. Elles s’y sont même distinguées en remportant une participation au programme Adopt a Band, grâce auquel elles recevront de l’aide d’un réseau de supporters en ligne.

Plus récemment, elles ont reçu une subvention pour produire leur premier vidéoclip. Mais pour Marie-André, la récompense idéale serait un peu de temps pour travailler sur du nouveau matériel. «On est toujours en train de se préparer pour le prochain show. On est tannées de toujours jouer les mêmes tounes!», lance-t-elle. Déjà…

The Peelies
6 mai | Café Campus (dans le cadre des soirées Mini-M)
57, Prince-Arthur E.
avec Duchess Says et Monogrenade
www.myspace.com/peelies