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Monarque: le nouveau restaurant magnifique et incontournable du Vieux-Montréal
Crédit: Sophie Ginoux

Crédit photo: Sophie Ginoux

Il aura fallu attendre cinq ans. Cinq ans d’impatience avant de voir enfin s'ouvrir les portes du restaurant de Jérémie Bastien, le fils et associé dans ce projet titanesque de Richard Bastien, propriétaire du réputé Mitoyen à Ste-Dorothée depuis plus de 40 ans et copropriétaire d’une autre institution montréalaise, le Leméac. Jérémie, quant à lui, a été à la tête du restaurant Boneta à Vancouver, puis a parfait son style en Asie.

Deux hommes. Deux générations. Cette filiation est au cœur du Monarque, leur établissement qui porte le nom de ce magnifique papillon qui voyage et effectue sa migration de génération en génération. Jérémie et Richard voulaient un endroit aussi exceptionnel que leur lien pour y faire rayonner leur passion commune pour la cuisine. Ils n’ont donc rien ménagé pour y parvenir, qu’il s’agisse de temps ou de finances. Mais quel résultat époustouflant!

  Crédit photo Sophie Ginoux

Crédit photo Sophie Ginoux

Déplaçons-nous vers le Vieux-Montréal. Au rez-de-chaussée d’une magnifique bâtisse de la moitié du XIXe siècle qui donne à la fois sur la rue Saint-Jacques et sur la rue Notre-Dame, deux grandes devantures vitrées nous invitent à découvrir un des plus beaux décors de restaurant qu’il nous ait été donné de voir depuis un moment.

Conçu par Alain Carle, le vaste espace de 175 places est un petit bijou d’élégance, de sobriété et d’architecture. Le restaurant est structuré en trois parties. La première, qui désigne le volet brasserie de l’établissement, comporte un long comptoir de bar bordé de chaises hautes et surmonté d’étagères bien remplies de bouteilles de vin. Ce comptoir se reflète dans de grands miroirs qui recouvrent le mur opposé et au pied desquels de belles tables et des banquettes accueillent d’autres convives.

Crédit photo Sophie Ginoux

Un peu plus loin, on passe devant de jolies vitrines dans lesquelles trônent, ici des légumes et des herbes fraîches, là du bœuf de l’île du Prince Édouard vieilli, ou encore d’invitantes meules de fromage. La seconde partie du restaurant, un espace fluide nommé la ruelle, fait directement face à la plus grande cuisine du Monarque qui en compte deux. On peut donc s’attabler tout en regardant le ballet fascinant de la brigade des cuisiniers derrière la grande baie vitrée. Un must, bien sûr.

Crédit photo Sophie Ginoux

Crédit photo Sophie Ginoux
Enfin, en poursuivant son chemin, on tombe sur la troisième partie plus raffinée du restaurant, qui dispose d’un décor chic sans trop avec des banquettes en cuir, des tables nappées et des îlots ronds au centre de la pièce pouvant accueillir jusqu’à 6 ou 8 personnes. Et encore de grands miroirs au mur de part et d’autre de la pièce pour ouvrir l’espace. Ah, et on y trouve aussi une belle salle privée d’une trentaine de places! Magnifique. Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier ce lieu.
 
Évidemment, dans un tel décor, on s’attend au meilleur. Et c’est ce que j’aurai tout au long d’un repas mémorable qui m’amènera dans les trois espaces du restaurant. Commençons par l’accueil et le service parfaits qui m’ont été réservés sur place. Renseigné, courtois, élégant et présent sans trop, ce service de grande qualité pourrait servir de modèle du genre dans des écoles. Il faut dire que Jérémie Bastien, la tête créative et pratique du Monarque, a vu à tous les détails et gère d’une main aussi ferme qu’intuitive son établissement. Il s’est donc entouré des meilleurs en salle, en cuisine et jusque dans les alcools avec Olivier Fontaine pour la belle et fouillée carte des vins, et Anthony Berg derrière celle des cocktails.
Crédit photo Sophie Ginoux
C’est d’ailleurs avec un des cocktails maison que mon compagnon et moi-même débutons notre expérience au Monarque. Nous sommes ravis que l’attention aux détails soit visible jusque dans nos verres, puisque le gros glaçon arborant un monarque rafraîchit de délicieux mélanges comme le White Rock, constitué de Gin, de Lillet, ainsi que de schrub à la framboise et bleuet. Léger, équilibré et délicieux.

Dans cette section et dans la ruelle, les clients ont accès à la carte « brasserie » du restaurant. On y retrouve des classiques de la cuisine française et nord-américaine, avec une touche personnelle liée aux voyages du chef. Des tartares et de la bouillabaisse y voisinent donc des pièces de bœuf et du poulet de Cornouailles cuit sur le coffre. Miam, c’est appétissant! Comme il est rare de trouver des gougères, cette spécialité bourguignonne constituée de pâte à choux et de fromage, sur la carte des restaurants, j’en commande. Je savoure quelques minutes plus tard ces boules de bonheur, à la fois aériennes, fondantes et gourmandes. Il n’en reste plus dans le temps de le dire.

Crédit photo Sophie Ginoux
Un second service arrive. Et quel service! Un généreux burger dont le pain maison est fait de pommes de terre et de romarin et renfermant un savoureux short-rib de bœuf braisé au jus, des oignons caramélisés, du gruyère et de la moutarde de Dijon et un soupçon de raifort, me fait face. Le tout accompagné de succulents panisses (une préparation à base de farine de pois chiches frite que l’on trouve dans la région niçoise) capables de détrôner les meilleures frites en ville, ainsi que d’une salade mixte et d’un petit pot de ce magnifique jus de cuisson du short-rib. Le septième ciel n’est pas loin, je pense, tout comme mon compagnon qui pousse des petits ah! et oh! de contentement. Au prix de 20 dollars, cette assiette à elle seule vaut le déplacement au Monarque.
Crédit photo Sophie Ginoux
Mais notre moment de grâce n’est pas terminé. Nous quittons l’espace brasserie pour nous déplacer vers celui du restaurant et prenons place à l’une des magnifiques tables rondes pour déguster plusieurs éléments de ce menu différent, mais ô combien jouissif même le midi! 

Nous débutons notre seconde partie de plaisir avec une vichyssoise de courgettes, toute simple, mais fraîche et parfaitement exécutée. Et poursuivons avec une délicate et surprenante salade tiède mêlant des radis, du chèvre frais de la fromagerie Ruban Bleu, des graines de tournesol et du pesto de fanes de radis. Wow. Une belle entrée toute en finesse et en textures.

Crédit photo Sophie Ginoux
Le plat du jour que nous commandons par la suite est un filet de truite de mer confite que le chef a tout simplement préparé au beurre blanc au citron et accompagné d’un peu de caviar de truite et d’un beau morceau de fenouil braisé. Comme quoi il n’est pas nécessaire d’avoir 10 ingrédients dans une assiette pour que celle-ci soit délicieuse. Le filet se coupe à la fourchette tellement il est fondant, sa cuisson et son assaisonnement sont parfaits. Et que dire de son heureux mariage avec le fenouil. Encore une fois un sans faute.

Crédit photo Sophie Ginoux
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Nous n’avons plus un centimètre d’estomac de disponible avec mon compagnon pour goûter les desserts de la carte, mais lorsque nous apprenons que la chef pâtissière de l’endroit n’est nulle autre que la compagne de Jérémie Bastien, nous craquons. Et là encore, sommes totalement désarçonnés par le succulent éclair chocolat et caramel, ainsi que par l’impressionnante pavlova qui nous sont servis. L’éclair est digne des meilleures pâtisseries, avec une pâte à choux légère et craquante, une crème pâtissière au chocolat de grande qualité et du caramel coulant indécent. Ah là là… et cette pavlova généreuse, dont la meringue aérienne encadre une préparation moelleuse et est surmontée de crème fouettée et de petits fruits rouges. Deux petites merveilles que nous aurions sans doute regretté de ne pas goûter!

Après une telle entrée en matière, est-ce que je vous recommande le Monarque? Évidemment! Plus encore, je crois que je vous inviterais à vous y rendre plusieurs fois pour en apprécier chaque carte et chaque atmosphère. Et je vous garantis que ce restaurant et son chef inspiré vous marqueront autant que je l’ai été.

Un vrai coup de cœur!

Monarque
406 Rue Saint-Jacques, Montréal
(514) 875-3896
https://www.restaurantmonarque.ca/

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