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Life During Wartime: trouble d’un mal-être déjà vu

Todd Solondz renoue dans Life During Wartime avec ses personnages de Happiness, présentés à l’écran en 1998. On retrouve les trois sœurs, le père pédophile et ses enfants, le pervers au téléphone et l’homme au cendrier antique. L’action se déroule dans un futur inexistant. Solondz se permet de manipuler la projection dans le temps de ses personnages. Certains sont vieillis de cinq ans, d’autres vieillis de dix ans. Les écarts d’années se côtoient pour former une temporalité présente. Les personnages changent de corps et se glissent dans des physionomies qui nous laissent avec cette étrange impression de caricature d’eux-mêmes. Il y a Timmy, le plus jeune fils qui découvre la déviance sexuelle de son père, sa mère Trish qui vie une expérience avec un homme beaucoup plus âgé, Joy qui continue de vivre dans sa mélancolie, Bill le père abuseur d’enfants qui quitte la prison, Helen la sœur célèbre qui souffre de sa célébrité.

Le film débute, la première scène de Happiness est rejouée dans un contexte différent, une temporalité différente, un lieu similaire, un même cadrage, et une conclusion quasi-identique avec le cendrier donné-repris et l’insulte qui s’en suit. La séquence présente la trame principale qui construira le film. Solondz propose tout au long du récit de retourner dans un passé, qui sera manipulé par sa transposition au temps présent. Ce que l’on a déjà vu dans Happiness, on le revoit dans Life During Wartime mais différemment, toujours dans cet univers où le passé rattrape le présent et où encore une fois, la vérité ne peut éternellement être dissimulée derrière un être qui joue faussement sa vie devant les autres.

Le plaisir des répliques cinglantes qui surprenaient dans Happiness, ont ici un effet surprise anticipé parce que déjà présentées. Les malaises du film arrivent plutôt par une incapacité de maîtriser l’histoire. Le film va dans plusieurs directions qui ne mènent nulle part et n’apporte rien de pertinent à la suite des choses (voir la passe avec Charlotte Rampling). Élément nouveau qui ne figurait pas dans Happiness, les morts qui errent autour de Joy et qui reprennent vie autour d’elle.

Le film veut être une quête sur la capacité individuelle de pardonner à autrui, de pardonner qu’importe la situation. On regarde ce film en espérant qu’il devienne un objet apprécié. Il ne le devient malheureusement pas.

lifeduringwartime-lefilm.com

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Dustin n’utilise et n’utilisera jamais le mot "cinoche".  Il voudrait qu’À tout prendre soit reconnu comme le chef d’oeuvre de Claude Jutra, et non Mon oncle Antoine. Son dernier coup de coeur? Le cinéma de Ronit Elkabetz. Son secret le mieux gardé? N’avoir jamais vu la trilogie The Godfather. Et non, il n’oserait jamais zapper durant un film des jumelles Olsen..

 

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