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Groupe V suspend l’émission En Mode Salvail suite aux dénonciations de ce matin
Crédit: page Facebook Éric Salvail - page officielle

Ce n’était qu’une question de temps avant que l’affaire Weinstein ait des répercussions fortes sur les communautés culturelles partout à travers le monde. Et voilà qu’au Québec, c’est ce matin que ça tombe. Éric Salvail, l’un des animateurs chouchou des Québécois et producteur influent en télévision, est reproché d’avoir commis des inconduites sexuelles auprès de 11 personnes qui se sont confiées aux journalistes de La Presse. Pour ces raisons, V suspend l’émission En Mode Salvail pour une période indéterminée.
 
« Ondes de choc ce matin au Québec » peut-on lire sur les réseaux sociaux à ce sujet. Pardon, mais non. Personne ne devrait être étonné de ce qu’on entend et lit ces derniers jours sur les réseaux sociaux. Les inconduites de Salvail étaient connues de plusieurs dans le domaine. TOUT le monde savait, mais personne n’osait être le premier à le dire haut et fort. C’est triste, mais c’est vrai. Des Weinstein, il y en a dans tous les domaines malheureusement. Et il faut sérieusement commencer à se poser des questions et à dénoncer.
 
L’affaire, c’est que dénoncer, ce n’est jamais facile. Imaginez ceux qui se sont confiés à La Presse au sujet des inconduites sexuelles de Salvail. Sur 11 personnes, il y en a un seul qui dévoile son identité et c’est tout à son honneur. Quant aux autres qui désirent rester dans l’anonymat, je les comprends totalement. Ces personnes travaillent dans le domaine télévisuel, là où Salvail est pratiquement roi. À la fin de la journée, ils doivent bien payer leur hypothèque comme l’un d’entre eux mentionne dans l’article de La Presse.
 
C’est pourquoi des mouvements comme le mot-clic #MoiAussi (#MeToo) qui circulait en début de semaine pour démontrer l’ampleur du problème sont NÉCESSAIRES. Certaines personnes drôlement intentionnées ont décidé de qualifier ça de « chasse aux likes », mais les dénonciations de ce matin au sujet d’Éric Salvail me prouvent que ces mouvements sont là pour faire avancer, pour faire changer les choses.
 
Ce matin, c’était Éric Salvail. Demain, c’est possible que d’autres noms sortent. Après-demain aussi, et après-après-demain aussi. Ça chuchote fort depuis peu à la machine à café, mais je vous garantis que ça va chuchoter de plus en plus fort dorénavant. Du moins, je l’espère de tout cœur, car ça suffit. Personne ne devrait être victime de harcèlement sexuel, même pas quand « c’est juste une blague, voyons ». Se faire mettre un pénis dans le visage en « joke », ce n’est PAS drôle. Se faire taper les fesses car on a fait du bon travail, ça ne passe pas non plus. C’est juste déplacé et de très mauvais goût…

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