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Fabrice Koffy: le poète fait claquer les mots à Brise-Glace

Poète, slameur, Ivoirien, Québécois, mélancolique, rêveur. Fabrice Koffy, c’est un peu tout ça à la fois. Depuis son incursion dans le monde artistique montréalais grâce au collectif Kalmunity, le jeune créateur à la voix fragile s’intéresse de près au genre humain. En 2009, il lance Poesic, un album de réflexions rythmées par la guitare sèche de Guillaume Soucy. En février, vous pourrez l’entendre au festival d’artistes émergents Brise-Glace, le temps de quelques minutes de poésie.


Tu dis être le fruit de la colonisation. Pourquoi?
Mon père a travaillé dur pour que nous puissions apprendre plusieurs langues et nous ouvrir sur le monde. Il me disait souvent: «Un jour, tu iras au Canada…» C’est pourquoi j’ai fait mes études ici.

Tu évolues au sein de Kalmunity Vibe depuis 2003. Comment as-tu découvert le collectif?
Par un ami. J’ai vu des gens qui n’avaient pas de plans, qui décidaient de la musique qu’ils voulaient jouer le soir même. C’est là que je suis né. Pendant un an, j’y allais religieusement tous les mardis. Ça me donnait du baume au coeur, moi qui n’avais jamais pensé être un artiste.

Comment as-tu commencé à écrire?
Ça a commencé un peu par hasard. J’avais une attention assez réduite en classe, donc j’écrivais pour rien. Parce que je m’ennuyais, j’imagine. Mon coeur n’a jamais vibré pour l’école. J’ai fait ça autant que j’ai pu, mais après, j’ai complètement changé de carrière et je n’ai rien fait de mon diplôme de commerce inachevé. Dans la vie, on peut trouver ce qu’on veut ou pas. Moi, je faisais partie des «ou pas».

Et être un «ou pas», c’est perçu comment dans ta famille?
Quand on est africain, les enfants doivent revenir au pays avec honneur, en sauveteurs. J’ai décidé de m’enlever le poids que j’avais sur les épaules. Je me suis éloigné de ma famille, de l’éducation, de la religion et de la politesse pour me trouver et vivre la vie que je voulais. Elle est beaucoup, beaucoup moins confortable, mais plus heureuse. J’ai choisi de ne pas savoir ce qu’allait être ma vie. J’ai choisi l’inconnu, la peur confiante.


 

Poesic | Disponible sur iTunes et CDBaby
Brise-glace | Les 3 et 4 février
Place des Arts | 175, Ste-Catherine O. | laplacedesarts.com
myspace.com/fabricepoeteurbain

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