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Critique: Arthur H ensorcelle avec L’Or noir

Arthur H pourrait lire les ingrédients d’une canne de pois qu’on l’écouterait tout ouïe, franchement fascinés. Imaginez alors à quel point on se laisse envelopper quand il lit les mots si riches, si majestueux, d’Aimé Césaire, d’Édouard Glissant ou de Dany Laferrière. Chose qu’il fait avec respect, intensité et imagination dans le cadre du spectacle L’Or noir, présenté jusqu’au 19 septembre à l’Usine C.
 

Vêtu d’un V-neck noir, de pantalons noirs et de baskets blanches, Monsieur H est entré sur une scène dépouillée, judicieusement éclairée par Frédéric Robert. En guise d’introduction, il nous a laissé savoir à quel point il était heureux de présenter ce spectacle à Montréal, cette ville qu'il aime tant: «En plus, comme on est à L'Usine… on va travailler fort!»

Commençant avec le poème Corps perdu d’Aimé Césaire («Moi qui Krakatoa…»), il nous a entraînés dans le long voyage qu’il nous avait promis. De la séquence de départ, «volcanique et tellurique» selon sa propre définition, il nous a peu à peu menés vers une finale lumineuse, chaude et enveloppante.
 

 

De sa voix grave et tomwaitesque, il a fait raisonner ces mots de la même façon qu’il les fait raisonner dans ses chansons, accompagné en cela par la superbe musique de Nicolas Repac. Ce magicien du son et grand complice de M. H, avait créé pour l’occasion un univers qui s’accordait parfaitement à la poésie et à l'ambiance des textes. Un univers fait de rythmes évoquant les grands espaces, l’évasion, la transe.

Après nous avoir rendu La Foire aux morts de Gilbert Gratiant, Arthur a lu un extrait tiré de la finale de L’Énigme du retour de Dany Laferrière, livre qu’on a tant aimé: «Je suis venu enterrer mon père, et c’est moi qu’on accueille comme un dieu dans sa ville natale…» Si beau! Il a conclu ce trip d’une heure avec Marie-Galante d’Édouard Glissant et Soufrière de Daniel Maximin, comme il l’a révélé une fois le show terminé. «Merci beaucoup, je me sens mieux maintenant», a-t-il blagué, lors des applaudissements. Pas de doute, il n'était pas le seul à se sentir aussi bien…
 

L'Or noir
Jusqu'au 19 septembre, à 20h
Usine C | 1345, avenue Lalonde | usine-c.com

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