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Radio Radio révèle why il faut une fireplace ou une poêle à bois pour faire un bon album

Après des albums populaires comme Cliché hot (2008) et Belmundo Regal (2010), Radio Radio aurait eu raison de vouloir continuer de grimper les échelons du succès avec un autre album des plus accessibles. Au lieu de cela, il ressurgit cette semaine avec Havre de Grâce, un troisième album nettement plus expérimental, aux trames plus déconstruites et au verbe plus dense.

Une tournure qui n’est pas étrangère aux façons de travailler spontanées de Jacques Alphonse Doucet, Alexandre Arthur Comeau et Gabriel Louis Bernard Malenfant. Au cours de 2010 et 2011, ces messieurs ont été s’enfermer dans des chalets successivement en Nouvelle-Écosse et en Lousiane, où ils ont invité divers amis et collaborateurs, incluant ceux de leur «grousse band» (Kim Ho de Creature, Stéphane Bergeron et Julien Sagot de Karkwa, etc.), mais aussi d’autres totalement inconnus, comme la poétesse Georgette LeBlanc, une amie acadienne de longue date, ainsi que l’accordéoniste cajun Horace Trahan.

Le groupe a bien voulu répondre à quelques questions. Surveillez la suite de cette entrevue dans l’édition de mai de NIGHTLIFE.

Have de Grâce a presque un feeling jazz par moments…
Gabriel Louis Bernard Malenfant: Once again, on écoute beaucoup de jazz…
Jacques Alphonse Doucet: Beaucoup de country, aussi… Ben, moi, en tout cas, j’en écoute. «Galope», ça m’a été inspiré d’un refrain country que j’ai entendu.

On retrouve des musiciens sur l’album, mais on ne les entend pas tant que ça. La facture reste assez électro…
Gabriel: Right. Ben, ça reste que c’est un album hip-hop, dans l’sens où c’est échantillonné live. C’est cuté up pis c’est loopé, c’est pas acoustic and unplugged. But, ça fait que les influences et l’expression sont plus larges. Il comporte beaucoup de gang de monde différentes, faque ça change la vibe

Quand vous arrivez dans le bois, de quoi avez-vous besoin pour travailler?
Gabriel: Le cerveau, l’esprit, le poêle à bois… Faut qu’il y a une fireplace ou une poêle à bois pour qu’on puisse tender l’feu. Faut que l’feu crépite. Faut qu’il y ait une cuisine. Obviously, la gear, Alexandre… Nous autres, on a nos moleskines, des plumes… Pis obviously, ça prend du monde qui sont prêts à s’enjoyer, basically.

Alex, tu as arrêté de participer aux spectacles durant plusieurs mois et tu t’es installé au Texas. En quoi ton congé t’a-t-il profité et qu’est-ce qui fait que maintenant, tu es prêt à recommencer?
Alexandre Arthur Comeau: J’ai fait de la musique tous les jours. J’pense c’était la première fois en six ans que je faisais ça. Avant, j’pouvais juste en faire une ou deux journées par semaine. Ma dream job aurait été d’encore continuer à faire des shows, but avoir un studio sur la route. Ça, c’est ma main chose. Si j’suis pas capable de faire d’la musique tous les jours, toute le reste de ma vie marche pas. So, j’ai venu à cette conclusion-là, j’ai fait bâtir un studio avec le keyboard player pour amener su’ la route. Pis aussi, ça m’a permis de relaxer, de prendre soin de ma santé, dormir, arrêter de boire… Pis juste l’affaire d’être à quelque part ou j’ai aucun lien avec l’industrie musicale ou whatever, de pouvoir aller à un festival juste pour voir des shows et connaitre personne… Juste ça, c’est cool. Ça donne une fresh perspective sur toute. Quand tu roules dedans toujours, t’as juste un seul point de vue.

Vous cultivez un son plutôt rugueux, particulier. Qu’est-ce que vous visez?
Alex: C’est lo-fi.
Gabriel: Un des sons qu’on essaie gros, c’est du HD lo-fi! Ça fait que c’est comme: t’es dans les bois, but c’est ben mixé, pis y’a un bon son quand même. C’est comme de la rough glossness.
Alex: Des fois c’est comme une peinture: c’est pas tellement la peinture elle-même, ma l’effet qu’elle fait sur toi. Prends l’album de Janelle Monáe: j’trouve c’est un incroyable album, mais la mix, on dirait que ça a été fait en Allemagne par un gars qui sépare chaque instrument… J’trouve que quand c’tu mixes, tu veux arriver à un niveau ou c’que toute devient un. Entre la guitare, la basse et la voix, y’a pas de différence. C’est toute une grosse donut. Tu vois quesse j’veux dire? Quand c’tu goûtes une donut, t’es pas comme: «Ah, y’a d’la graisse pis du sucre». T’es commme: «j’mange une donut».

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