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Plaster nous parle de son nouvel album et de ses descendants, Misteur Valaire

Ironiquement, c’est en première partie d’un petit groupe inconnu nommé Misteur Valaire que le trio Plaster, qui revient sur disque cette semaine après un long silence, a donné son dernier concert, il y a six ans.

Selon Alex McMahon, claviériste aux côtés du batteur Jean-Phi Goncalves et du bassiste François Plante, c’est sans drame ni intention formelle d’arrêter que le groupe a rangé son équipement, ce soir-là. «Ça a fini comme ça a fini», explique-t-il, fouillant de peine et de misère dans ses souvenirs. «On avait fait un bon tour de piste. On avait été en Europe, on avait fait les festivals… On est juste arrivés au bout de la tournée. Quand ça fait deux, trois ans que tu roules avec le même matériel, tu dois te renouveler. On n’est pas des humoristes: on ne traîne pas le même show pendant cinq ans!»

Les trois amis n’ont jamais perdu contact – ils ont même continué de collaborer occasionnellement au sein du projet Jedi Électro, puis Le Golden. Ils ont simplement fait comme la plupart des musiciens québécois qui vivent de leur art, c’est-à-dire s’occuper à autre chose, varier leurs activités. Goncalves a lancé Beast. McMahon a réalisé des albums de Yann Perreau, Ariane Moffatt et Catherine Major. Plante a joué avec Dumas.

Besoin de soins
Qu’est-ce qui les a poussés à redémarrer la machine? Un besoin, tout simplement. «Ça faisait deux, trois ans qu’on avait le goût de le refaire. Jean-Phi, à un moment donné, est venu à bout de Beast. La conjoncture est arrivée d’elle-même, souligne McMahon. Plaster, c’est un projet tellement exploratoire et libre qu’à un moment donné, tu ‘’redésires’’ ça. On apprend beaucoup en faisant ça, parce qu’il n’y a pas de frontières. Ça nous piquait.»

À l’été 2011, la bande s’est donc retrouvée au studio L Gros, de McMahon et Goncalves, puis s’est attelée à ce Let it all out, un nouvel album composé au fur et à mesure de son enregistrement.

Le son qu’on y retrouve est fort différent de celui de First Aid Kit, qui avait remporté le Félix du meilleur album électronique en 2006, et ce n’est pas pour rien. «À l’époque du premier album, on écoutait surtout de la musique électro, de la musique de DJ. Nos influences, c’était Amon Tobin, Kid Koala… Notre défi, c’était de rendre cette musique live, d’en faire de la musique de prestation. Depuis, on a tous collaboré avec beaucoup d’auteurs-compositeurs et je crois qu’on est revenus avec l’envie de baser notre musique davantage sur des chansons, des compositions», indique le claviériste.

Plus de rock, moins de laptops
Let it all out est beaucoup plus rock que son prédécesseur et à survoler les goûts musicaux récents de McMahon, on comprend pourquoi: les Black Keys et son chanteur, Dan Auerbach; Dr. John, Pink Floyd, Michael Kiwanuka… «Tout ça est assez rétro, mais ça revient au goût du jour», estime McMahon.

En ce qui concerne Plaster 2012: «S’il y a une direction qui est suivie, c’est que tout est de plus en plus joué. Actuellement, on prépare le show et on veut de moins en moins de la part des laptops. On veut que ce qu’on voit soit tout ce qu’on entend, et vice-versa!»

Et que pense McMahon du petit groupe qui a pris sa place sur le podium de l’électro-jazz live depuis son départ, Misteur Valaire? «Je suis content de leur succès. Ils n’ont jamais arrêté, ils offrent des prestations très animées. C’est cool», répond le principal intéressé.

«Je trouve ça bien pour le Québec que des groupes comme celui-là aient du succès. Champion aussi a été un de ceux qui ont tapé la trail. C’est une musique qui existe depuis longtemps mondialement, mais qui est arrivée quand même récemment au Québec. Dans le temps, on se faisait dire: ‘’ah, wow, y’a personne qui fait ça au Québec’’. Maintenant, il y a un public grandissant pour ça, la preuve est faite avec Misteur Valaire. C’est juste encourageant. Il faut présenter du stock différent au monde pour qu’ils l’apprivoisent et deviennent enthousiastes. Les gens vont se mettre à désirer ça si on leur donne l’occasion d’être en contact avec ça et de triper là-dessus.»

Plaster: concert de lancement de Let it all out
16 mai | La Tulipe
4530, Papineau
facebook.com/plastermusic/info