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Victime de la porn: les lendemains

Auteur: Eric Chandonnet
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Victime de la porn: les lendemains
Crédit: Ce qui est cool avec la porn, c’est que tout se termine dès la fermeture de tes onglets de browser. Personne ne se vexe. Personne ne se sent mal. On peut y retourner quand ça nous tente. Avec des humains, ça se complique.

(Sûrement mon titre le plus kitsch ever!)

Je ne sais pas si ça paraît avec ma chronique au nom full sérieux, mais il y a des trucs avec lesquels je suis particulièrement immature. Pas immature dans le sens «gros fou-rire quand la fille queef», de la vraie immaturité profonde et sérieuse qui démontre que même si j’avance dans l’âge adulte, certains trucs sont encore loin d’être au niveau.

Là où je suis spécialement en retard (ou attardé) dans mon développement, c’est avec les lendemains. Ces fameux lendemains de premières couchettes. Comment détruire des bons souvenirs en quelques heures!

Ce qui est cool avec la porn, c’est que tout se termine dès la fermeture de tes onglets de browser. Personne ne se vexe. Personne ne se sent mal. On peut y retourner quand ça nous tente. Avec des humains, ça se complique.

De la façon dont mon combo cœur-cerveau est monté, il n’y a aucune possibilité que je puisse gérer un lendemain de façon raisonnable. Je n’ai à ma disposition que deux belles options de marde:

1. Si la personne est sweet, me colle un peu et prend le soin de me recontacter au cours de la journée, je me dis qu’elle veut sûrement m’épouser pour un pacte de 1000 ans et je me mets à paniquer.

2. Si la personne décolle rapidement et prend soin de me donner un peu de distance pour quelques jours, je me dis que j’ai sûrement été la pire baise de toute sa vie, qu’elle va tout raconter à ses copines et je me mets à paniquer.

Non, il n’y a pas de troisième option digne d’un adulte.

Ça ne se passe JAMAIS bien. C’est systématique, mon cerveau tombe en mode spin. Et ce n’est pas de la petite panique tranquille, là. De la grosse angoisse de champion.

En plus, on se connaît souvent très peu donc on essaie d’avoir l’air chill et en contrôle. Tout le monde fait son tough alors que tout le monde est vulnérable. Beau climat sain de débile mental. Ça devient difficile de distinguer le vrai du faux.

Tu ne veux pas avoir l’air needy alors tu dis des trucs comme «pffff, je le sais ben que c’était juste pour une nuit, voyons! Check l’autre!» Tu veux arrêter de culpabiliser alors tu finis par crier «JE N’AI PAS DE COMPTE À RENDRE!» Et du coup, tous les remords du monde viennent t’assiéger le cœur pour le restant de la semaine.

De toute évidence, j’ai le cœur qui bluffe mal. Il étouffe. Il panique. Il angoisse. Il voit beaucoup trop loin beaucoup trop tôt. Ce qui serait cool, c’est que le cœur de tout le monde soit sur HOLD le temps que le mien soit prêt à rendre sa décision. Égoïste, vous dites? Pffff, que je vous réponds.

J’envie les assholes. Facile d’être détaché quand t’as la conscience sur off. J’ai d’ailleurs développé une stratégie semi-asshole. Vu que je gère mal les lendemains, je me suis dit que la veille, je ferais promettre aux filles de se pousser tôt le lendemain matin.

Pire stratégie du monde! AUCUNE fille ne respecte ces promesses-là. En fait, les seules filles à les respecter, ce sont les filles orgueilleuses qui se seraient poussées par principe de toute façon, qu’il y ait entente ou non.

J’envie les couples où les nuits ne changent plus rien au fond de la relation. Ou les amourettes de voyage où la fin est déjà prédéterminée. Ou les relations tordues avec des gens matchés qui sont bien mal placés pour te jaser d’engagement.

En fait, c’est toujours ça la plus grosse angoisse: l’engagement. Tout le monde a beau être intelligent, conciliant et posséder les meilleures intentions du monde, l’engagement est toujours assis sur tes genoux comme un éléphant chubby dans une Cooper Mini.

(Salopard d'éléphant.)

J’aurais aimé conclure cette chronique emo avec une phrase magique qui permettrait de désamorcer ces lendemains malaisants.

Exemple de phrase magique: «Relaxe, bébé. On est encore bien loin du moment de l’engagement ou des décisions. Fais juste me grimper quand ça adonne.»

Mais ces phrases-là, c’est un peu comme le «c’est pas toi, c’est moi.» Il faut y croire pour qu'elles aient le bon impact.

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