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Victime de la porn: la non-réciprocité

Quand on est célibataire, une des façons de combler le vide, c’est avec le fix d’affection. Une relation vouée à l'échec. Si c'est entre personnes correctes, les deux vont en être informées dès le départ. Malheureusement, même avec toutes les bonnes intentions du monde, ça reste une situation chaotique et particulièrement explosive. Un beau plan de champion.

Inévitablement (quand le sexe a du bon sens), une des deux personnes tombe amoureuse. C'est là que le gros fun commence. Ce qui était sensé n'être qu'un fix pour changer le mal de place devient pas mal la raison de tous les maux. À ce moment-là, la solution logique serait de tout arrêter. Sauf que si on était si logique que ça, on n'en serait pas rendu là.

Tu te ramasses donc avec deux rôles distincts : l'amoureux, et l'autre. (J'utilise le masculin pour l'amoureux, mais ce pathétique rôle est à la portée de tous les sexes.)

Quand on est l’amoureux, on sait très bien qu'on a gaffé, mais ça ne nous empêche pas de vouloir continuer. Au contraire, on va même dire n'importe quoi pour empêcher l'autre de feeler cheap. On va se la jouer détaché et casual pour maintenir l'illusion encore un bout de temps. On s'occupera des dommages plus tard. Il faut bien vivre un peu.

En théorie, c'est l'amoureux qui va se péter la gueule, mais si on a un minimum de conscience, l’autre rôle est loin d’être plaisant. C'est toi le méchant. T'y perds un peu ton âme. Même si tu n'es pas mal intentionné au départ, tu finis par te corrompre sans t'en rendre compte. Pourquoi? Aucune raison noble.

Pour combler ce vide, le temps de trouver quelqu’un d’autre. (Ark.) Parce qu'avoir quelqu’un qui est amoureux de soi, c'est une drogue. Quand on le perd, on se sent moche, moins attirant, moins qu’avant. Soit par low self-esteem ou parce qu’on est un ego-junkie qui en veut toujours plus. C’est juste tripant de plaire. Une drogue, je vous dis.

On peut aussi rester dans une relation bouette simplement parce qu'on a besoin de cul. De cul d'exception. Autant parfois n'importe qui ferait l’affaire, autant d'autres fois on a besoin de quelque chose de spécial. Quelqu'un avec qui on a une connexion et qui nous regarde différemment des autres. Qui nous fait sentir unique et précieux. C'est de la porn personnalisée. 

Mais tôt ou tard, peu importe le rôle dont t'hérites, ça casse, tu retrouves le vide, et t'as mal.

Tu fais le bilan en ramassant tes dents et tu te dis que t'en as marre des relations avec le coeur à off. Que c'est terminé pour cette vie-ci. Tu babounes ce qui te parait une éternité mais un bon matin, tu te surprends à feeler pour un autre tour de montagne russe. N'importe quoi pour changer du calme plat. N'importe quoi pour te sentir vivant. Think less, fuck more. C'est le cercle de la vie! Le cercle vicieux des gens seuls et malheureux.

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