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Le Détesteur: le carré vert est le nouveau Ed Hardy
Salut, les verts et vos sympathisants.

Dans cette lettre ouverte, je m'adresse à une forte majorité d'entre vous. Les apolitiques. Vous devez tout d'abord savoir que juste avant que les étudiants tombent en grève générale illimitée, il y avait déjà, dans le domaine des communications, un vent de politisation dans lequel les gens se découvraient davantage à gauche qu'ils ne le croyaient. Plus que jamais, on frappait sur Éric Duhaime, Mathieu Bock-Côté, Stéphane Gendron ou Richard Martineau. On le faisait entre nous, sans explication, comme une évidence, en s'assurant de bien éclabousser leurs lecteurs respectifs du même coup (c'est-à-dire, possiblement vous).

Cette poussée de condescendance m'avait fait promettre de prendre votre défense, d'appeler à la compréhension. J'me disais que si notre force résidait dans la rhétorique et le discernement, on serait forcément en mesure de savoir qu'on ne devrait pas frapper sur ceux qui concentrent leurs efforts ailleurs, dans quelque chose qui leur est davantage propre. D'autant plus que vous n'interveniez à peu près jamais dans nos discussions (en excluant les lignes ouvertes). J'avais envie qu'on mette de côté le mépris à votre égard.

Hélas, tout ceci n'était qu'une bombe à retardement. La grève est arrivée pis c'est là que vous avez effectué votre première grande sortie collective en vous mêlant d'à peu près tout c'qui vous dépasse. Trop tard.

BANG.

Avant que le conflit étudiant éclate, on aurait dû prendre le temps d'vous renseigner sur les notions gauche/droite, les vulgariser à l'aide d'exemples concrets du quotidien. Vous expliquer l'expression à la mode "démagogie", peut-être. La base. Déjà, vous auriez pu vous éviter le titre de pires crétins des médias sociaux.

L'affaire c'est qu'on connaît un secret sur vous, qui vous échappe. Vous ne vous savez pas de droite. Ou du moins, vous ne vous savez pas du tout, faute de l'avoir vérifié. Vous comprendrez dorénavant qu'on part avec un sale avantage en disposant d'informations sur votre propre personne que vous ne détenez même pas vous-mêmes. Un handicap, dès que le débat s'enclenche. On saisit déjà pourquoi vous pensez comme vous le faites, vos incompréhensions, vos réactions, vos peurs, bref, on en sait beaucoup avec pourtant si peu.

La plupart du temps, armés de votre manque de clairvoyance, vous prenez l'initiative de nous confronter sur nos idées et valeurs, faute d'être aptes à débattre. Vous ne comprenez pas un câlisse de mot des textes que vous lisez, si ce n'est que le titre. La plupart des débats que vous entreprenez finissent par tourner autour des explications que nous devons vous fournir dans le but de vous faire comprendre c'que vous vous obstinez à ne pas vouloir saisir. Devant ça, vous frôlez le point Godwin, nous croyant à tort bornés et prêts à tout pour en ressortir victorieux. Mais bien au contraire! On tente, avec désespoir, de vous ramener sur la track, histoire de poursuivre le débat, en tout respect, à armes égales. C'est pas normal qu'après un trimestre complet de conflit, on en soit encore à vous expliquer what's really up avec le 325$.

Vous m'avez forcé à crisser aux vidanges la résolution exprimée en début de texte pis j'me désole de voir à quel point on se doit de vous détruire avec autant d'aisance alors que de votre côté, vous n'êtes munis que du unfollowing/unfriending comme finishing move. J'aurais vraiment espéré pouvoir prévenir le coup plutôt que d'avoir à frapper sur des gens limités qui nous attaquent à tort et à travers. Dire que j'étais à ÇA de vous expliquer pourquoi vous ne devriez peut-être plus lire Duhaime. Too late. My bad.

Maintenant on doit dealer avec. Le carré vert est le nouveau Ed Hardy.

Je vous déteste.