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Le Détesteur: des pédophiles autour de toi

Cette semaine, j’ai visionné le reportage de J.E en lien avec les cyberprédateurs sur le site de TVA. On y voit des hommes de 20 à 60 ans se faire piéger par l’animateur Michel Jean, croyant à tort rencontrer une jeune fille de 13 ans, invitée préalablement par le biais d’un site de rencontre. Tabarnack.

Le plus dégueulasse c’est de voir ces hommes de 45 ans nier tout avec un discours préparé depuis des lustres. Des hommes mariés, pères de famille qui vivent une vie bien paisible. Des bons menteurs.

Le pire, c’est que ces prédateurs sont plus nombreux qu’on le pense. Beaucoup. À la surface, tout le monde est d’accord pour pointer Jean-François Harrison du doigt pour les crimes qu’il a commis, mais on the real, plusieurs hommes ont les mêmes goûts pour les jeunes fillettes. Pis eux, on les retrouve dans tous les entourages. C’est un secret de polichinelle, mais je suis persuadé que si on promettait l’anonymat à des hommes de 30 ans et + en leur demandant individuellement ce qu’ils pensent vraiment de l’histoire Jean-François Harrison, on se rendrait bien vite compte qu’on a un crisse de problème.

Blâmer Jean-François Harrison, c’est la bonne chose à faire publiquement, point. Mais beaucoup pourraient se retrouver coupables du même crime puisqu’ils ne voient pas du tout la gravité de la chose, ne se voyant pas pédophiles eux-mêmes. Ce qui les branchent, ce ne sont pas les enfants, mais les ados. Ils se croient presque normaux, puisque se savent nombreux.

Dans le reportage, on peut y voir le profil d’un rappeur québécois de 34 ans qui aurait approché la petite de 13 ans, lui offrant des faveurs sexuelles. Pas surprenant du tout. Autrefois co-propriétaire d’un réseau social urbain, j’en ai vus des rappeurs (ou non) dans la trentaine qui ne se gênaient même plus pour cruiser publiquement des jeunes filles entre 13 et 15 ans. Je n’imagine même pas en privé. On en a reçu des plaintes. On en a dénoncé des gens. On a même tenté d’entreprendre un partenariat avec la GRC qui ne pouvait rien pour nous, faute d’outils.

S’en laver les mains

Pourtant, Richard Trudel, blogueur et programmeur, a développé avec un collègue néerlandais, entre 2004 et 2007, un logiciel de signalement simple, rapide et efficace qui aurait pu simplifier le processus dans le rapport d’abus sur le web.

«J’ai essayé autant comme autant d’en faire une démonstration aux autorités compétentes qui se renvoyaient la balle entre la SQ, le SPVM, la GRC et les différents palliers de gouvernement. Jamais aucune de ces parties n’a semblé comprendre l’urgence de protéger les individus sur Internet. Tous trouvaient ça bien fait, mais ne pouvaient pas s’entendre sur la source de financement d’un tel projet.»

En 2007, il prétend que personne ne voulait croire au phénomène de cyberprédation. Aucun média ne s’intéressait à son histoire, à l’exception du journaliste Étienne Phénix qui lui a accordé un reportage sur les ondes de TQS.

Il s’est finalement installé dans les Pays-Bas puisque son système de signalement venait d’être sélectionné. Là-bas, toujours selon lui, ils ont un fond de développement des nouvelles technologies leur permettant d’embaucher des entreprises qui apportent des solutions logicielles.

Ça, c’est en 2007, là. Imaginez à quel point on est en retard ici.

Je vous déteste.

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