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Le début d’une (chronique de) fin de soirée
Crédit: Je débute l’écriture de ces premières lignes à 9h15 quelque part dans le ciel entre Toronto et Montréal. J'ai la gueule de bois. À cause d'une autre fin de soirée. Certainement pas la dernière de la semaine. Certainement pas la dernière, tout simplement.

Je débute l’écriture de ces premières lignes à 9h15 quelque part dans le ciel entre Toronto et Montréal. J'ai la gueule de bois. À cause d'une autre fin de soirée. Certainement pas la dernière de la semaine. Certainement pas la dernière, tout simplement.

Et comme si je n'ai pas assez de mon mal de bloc, que j'attribue au shooter de téquila que j’ai avalé vers minuit au bar Reposado sur l’avenue Ossington, je suis incapable de chasser de mon esprit (depuis que j'ai ouvert l’œil dans mon lit King du Fairmont Royal York), «Larger than Life» des Backstreet Boys. Pas leur meilleure.

La soirée avait pourtant bien commencé. J’organisais la visite torontoise d’Enrique Tirado, probablement le plus grand œnologue chilien si ce n’est pas tout simplement l’un des plus grands œnologues au monde. J’en avais profité pour inviter quelques ami(e)s distingué(e)s au salon privé John Allan’s afin d’y déguster un verre de Don Melchor 2003 parmi les clients du barbier qui recevaient leur coupe de cheveux, une manucure et un cirage adéquat pour leurs Oxford. Selon Wine Spectator, le Don Melchor 2003 est le 4e meilleur vin au monde. J’en ai bu cinq verres. Peut-être plus, certainement pas moins.

De mémoire, aucun souvenir d’avoir entendu quelconque chanson tirée de l’album «Millenium» des Backstreet Boys au cours de ma soirée au John Allan’s. Encore moins au Richmond Station où la soirée commença finalement à prendre son envol (malgré la bière pas buvable). Après avoir repoussé un homme torontois typique qui souhaite baiser avec les filles de notre groupe malgré son pantalon jambe large et sa chemise déboutonnée trop bas au niveau des pectoraux qu’ils n’entraînent pas, j’ai pu concentrer toute mon attention sur l’objectif principal de mon voyage dans la ville Reine, bien au-delà de la visite d’Enrique Tirado.

Elle était blonde et élancée sur des talons d’une hauteur qui devait bien équivaloir à l’excitation qui poussait dans mon pantalon. Elle s’appelle Helen (pas vraiment), comme le personnage de Gwyneth Paltrow dans le film «Sliding Doors». Non seulement parce qu’elle est également dans une relation insatisfaisante avec un homme qui la tient pour acquise, mais aussi parce qu’elle ressemble à Helen Slater dans tous ses films des années 80, principalement au personnage de Christy Wills dans «The Secret of Succe$s» aux côtés de Michael J. Fox. Même si ma soirée avec Helen se limitera (pour l’instant) à se perdre dans ses yeux bleus et à lui tenir la main afin de l’aider à descendre adéquatement les marches d’un parc qui nous sépare du restaurant The Chase où j’y déguste des huîtres (à défaut d’Helen), j’ai l’impression que ce n’est que le début de quelque chose.

Tout comme cette chronique d’ailleurs.

À bien y penser − j’y pense beaucoup trop pour ce que l’effet salvateur d’un Red Bull et de plusieurs Advil peut me procurer après ma soirée qui se termina au Sweaty Betty’s autour d’une ronde de bières Mickey’s qui possèdent une valeur d’ironie à rendre jaloux n’importe quelle Pabst de ce monde – c’est ce que mon inconscient cherchait à me communiquer en me rappelant les paroles de Larger than Life des BSB.

Déciderez-vous de vous perdre avec moi dans les méandres des fins de soirées montréalaises, torontoises, new-yorkaises, et peu importe où je me retrouverai ou déciderez-vous de me rejeter du revers de la main comme le propriétaire du bar Big in Japan qui n’en avait rien à foutre que je lui présente Enrique Tirado le soir de mon retour à Montréal?

Et Helen?
Et les autres?

Si vous me voyez tituber quelque part dans la Petite Italie alors que je tente de replacer ma pince à cravate tout en drunk textant une fille anonyme malgré mon scotch de trop, dites-vous que c’est pour mieux l’écrire le lendemain matin. Un peu plus gros que la réalité (ou pas), mais pour votre pur divertissement.

C’est le début de la fin.

Notre nouvelle chronique «Chronique de fin de soirée» sera publiée chaque lundi.

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