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RVCQ: Stéphane Lafleur nous entraîne En terrains connus

«Sérieusement, je n’avais tellement aucune idée comment il allait être reçu», confie d’emblée Stéphane Lafleur à propos de son premier long, Continental, un film sans fusil. Reçu, il le fut avec des critiques hyper positives, une sélection dans moult festivals, quatre Jutra… «On se contera pas de menteries, ça a été un bel accueil. Mais il y a du monde qui ont haï ça aussi, et ce sera toujours comme ça de toute façon.»

Ceux qui ont vu, et qui ont, comme nous, adoré le premier long métrage de Lafleur, se souviennent assurément de moments mémorables, tel celui mettant en scène une Fanny Mallette dans les bras maladroits de laquelle on balance un bébé. Dans la même veine, en se plongeant dans En terrains connus, vous accrocherez sûrement sur ce mec un peu loser arborant un t-shirt qui clame «J’aime les filles qui aiment les filles» ou cette branche d’arbre un brin trop longue qui dépasse d’un feu de foyer.

Flashes géniaux? Faits vécus? Récits de vie entendus? «En fait, c’est un ensemble de choses. Comme Continental, j’avais eu toute ma vie pour y penser, c’était plus une collection d’idées notées au fil du temps. Pour En terrains connus, j’avais envie d’avoir une trame un peu plus narrative, à laquelle viendraient se greffer des scènes plus anecdotiques.»

Sur un fond de science-fiction, rythmé, ou plutôt hanté, par la musique de Sagor & Swing, «un band suédois qu’un disquaire m’a recommandé, après une certaine hésitation, il y a 10 ans, à Stockholm», Lafleur signe un road movie où on ne fait pas vraiment de route. Un film dans lequel des personnages qui semblent destinés à ne vivre franchement rien d’excitant voient leurs existences légèrement bouleversées par des événements étranges, notamment par la vision d’un accident particulièrement macabre. «Ouain… quand on se met à trop analyser nos films, on découvre des choses un peu troublantes!»
 
Tout terain
 
On n’est pas les premiers à le dire, mais devant la caméra et sous la plume de celui qui est aussi parolier/chanteur/guitariste d’Avec pas d’casque, l’ordinaire devient fantastique. À la fois dans le sens de «weird» et de «merveilleux». «Je sais que c’est cliché de dire ça, mais je pense que la réalité dépasse souvent la fiction. J’aime que ces deux éléments puissent cohabiter au cinéma, sans que ce soit souligné à gros traits.»
 
À ce propos, le réalisateur et scénariste, que Fanny Mallette qualifie d’«anthropologue», estime faire un cinéma d’observation bien plus qu’un cinéma de conteur. «Il y a des gens qui sont vraiment habiles pour raconter des histoires. Je crois que ma force à moi se trouve plutôt dans le relèvement de choses qui sont tellement communes qu’on ne
les remarque même plus.»
 
Et, question d’approfondir le travail amorcé avec Continental, Lafleur s’est entouré cette fois «pas mal du même monde». Sara Mishara à la photo, Sophie Leblond au montage… «Je voulais réellement essayer d’aller plus loin, tout en restant dans la continuité.»
 
 
En terrains connus | 16 février
À l’affiche le 18 février
 
 
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