Aller au contenu
Kristi Ropeleski: la peintre s’intéresse à une certaine idée du bonheur…et au «luminous opera»

«Tu ne trouves pas qu’il y a quelque chose de bizarre avec la face?» nous demande Kristi Ropeleski dans le studio du Mile End qu’elle partage avec d’autres artistes. La toile où nous sommes censés voir quelque chose de weird, la présente, elle, avec plusieurs paires de mains, en mode Shiva. Sauf que «ouin, tout le monde me dit ça, mais ça n’a rien à voir avec l’hindouisme». Autour de sa personne peinturée: des orchidées pétantes, des bulles, une plume… et autour de son cou le collier Love qu’on la voit arborer si souvent dans ses tableaux.

Ceux qui se rappellent des torses de l’expo Look at me when I’m talking to you ou des corps en déséquilibre de White Noise seront peut-être un peu surpris quand ils verront les nouveaux tableaux de Kristi. Car, avec Blue Skies, «qui ne sera que vaguement une continuation des séries précédentes», la jeune artiste s’est plutôt intéressée «à une certaine idée du bonheur, ou du moins, de la positivité».

Expression de ce désir, les teintes flash dont elle a choisi de garnir sa palette. «Tu sais comment elle s’appelle, cette couleur?» s’enquiert-elle les yeux brillants en pointant le rose fluo d’un foulard qu’elle tient dans un autoportrait. «Luminous opera. C’est joli, hein?»

La supra talentueuse artiste montréalaise dit peindre de 5 à 10 heures tous les jours, dans son studio où la température se maintient perpétuellement à un glacial 15 degrés. Faut le vouloir… «Quand j’étais petite, je prenais des cours dans le garage d’une dame qui nous faisait reproduire les tableaux génériques de petits bateaux et de paysages qu’on trouve de moins en moins, sauf par exemple au Village des Valeurs.» Et t’as appris de ça? « Mets-en. C’est le meilleur moyen d’apprendre comment poser la couleur, combien en poser sur ta toile aussi. J’ai d’ailleurs demandé à mes étudiants du Centre des arts visuels de faire la même chose. C’est comme ça qu’on assimile la technique.»


Éclats

Dans un autre coin de la pièce, on aperçoit une autre toile qui fera partie de l’expo: sur fond noir, le visage de Kristi apparaît, des pics lui sortant du visage. «Il y a quelque chose de pervers là-dedans…» Une autre, qu’elle n’est pas encore sûre de présenter, représente un jeune homme, entouré d’un halo bleu électrique qui tient entre ses paumes tournées vers le ciel, un arc-en-ciel. «Cette expo est née d’une révélation que j’ai eue en revenant sur mon travail passé. Il y avait quelque chose qui me dérangeait et je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Finalement j’ai trouvé. C’est drôle à dire, mais ça ressemblait trop à de l’art! C’était un peu minimaliste, et même si je n’ai aucun problème avec ça, j’ai décidé de bifurquer et d’aller vers l’autre extrême. Je questionne toujours la notion d’espace, mais l’imagerie est complètement différente.»

Et, si on peut se permettre, les toiles, elles, restent toujours aussi excellentes…

 

Blue Skies | du 5 novembre au 5 décembre
Galerie Articule | 262, Fairmount O.
articule.org

kristiropeleski.com

Plus de contenu