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Chez l’Épicier: une nouvelle tête et un menu révisé à faire saliver!

Lorsqu’une institution du bien-manger fonctionne toujours bien après près de 20 ans d’existence, on pourrait penser qu’elle n’a pas besoin de se renouveler. Mais c’est mal connaître son propriétaire Laurent Godbout, un chef qui ne cesse jamais de se lancer de nouveaux défis. Il l’a d’ailleurs prouvé par le passé à plusieurs reprises, notamment en représentant le Canada dans le cadre du concours culinaire le plus prestigieux au monde, le Bocuse d’or, ou en ouvrant un restaurant à Palm Beach.

Laurent Godbout travaille en ce moment-même sur plusieurs projets très novateurs avec le Cirque du Soleil, et il compte très bientôt attaquer les routes canadiennes à bord d'un camion de bouffe qui lui permettra de nous faire découvrir les richesses gourmandes de chacune de nos provinces. En gros, il ne s'arrête jamais!

Crédit photo: Sophie Ginoux

J’ai personnellement beaucoup de respect pour l’entrepreneur et le cuisinier qu’est Laurent Godbout. Aussi, lorsque j’ai appris qu’il allait fermer pour quelques mois le restaurant qui l’a fait connaître il y a près de 20 ans pour en repenser le concept, j’ai été très impatiente de savoir ce qu’il allait nous réserver. Un suspense qui s’est achevé le 20 juin dernier avec le lancement de l'Épicier 2.0.

Je vais rassurer tout de suite les nombreux fidèles qui avaient l’habitude de fréquenter l’endroit: l’esprit initial de l’établissement est toujours là, mais le chef-propriétaire s’est donné les moyens d’actualiser à peu près tout.

Arrêtons-nous tout d’abord au décor, révolutionné par nulle autre que Stéphanie Émond. Oui, oui, la même qui dirige et a sans doute offert au public parmi les plus beaux spas au Québec, c'est-à-dire le Spa Balnéa et le Bota Bota. Elle est aussi à la tête d’une firme de design, soit le KABÄL, et s’est associée pour l’occasion avec Taktic Design pour réaliser ce projet.

Il en ressort une nouvelle structure plus moderne et plus conviviale qui met réellement en valeur les trois volets sur lequel repose à présent Chez l’Épicier : l’épicerie, le bar et la salle à manger. Le mariage des vieilles pierres avec des matériaux nobles (bois, cuivre, cuir), et un réaménagement plus aéré avec un long bar en rentrant, des tables rondes et hautes, des banquettes, ainsi que l’ouverture de la cuisine changent beaucoup la perspective classique que l’on avait de Chez l'Épicier auparavant.

Crédit photo: Sophie Ginoux

Laurent Godbout explique cette nouvelle orientation ainsi: « Lorsqu’on repense un concept, on ne se contente pas de revamper le décor, de mettre quelques litres de peinture sur les murs ou de changer les chaises. Le nouvel Épicier est totalement revu. Ça part de l’épicerie, dans laquelle on trouvait auparavant des produits (huiles, confitures) qu’on trouve à présent jusque dans des grandes surfaces. Nous mettons maintenant le focus sur des produits faits par des gens qui travaillent bien, qu’il s’agisse d’œufs fermiers, d’huîtres ou d’asperges. Chaque semaine, le stock sera différent. »

Il est possible de le découvrir dans la vitrine à l’entrée du resto, présentéé à l’unité comme on le ferait de bijoux. Bonne idée, d’autant plus qu’on peut directement demander aux cuisiniers qui les travaillent en arrière au même moment comment les apprêter.

Crédit photo: courtoisie
Crédit photo: Sophie Ginoux
Crédit photo: Sophie Ginoux

Crédit photo: Sophie Ginoux

La section bar est une autre nouveauté très intéressante de Chez l'Épicier. « Avant, on venait ici souvent pour fêter une occasion. Ce sera toujours possible, mais l’idée est de pouvoir se rendre ici tous les jours pour prendre un verre et une bouchée du côté bar. »

Une belle sélection de vins au verre, d’alcools fins avec une nette préférence aux produits canadiens, ainsi qu’un petit menu de tapas misant surtout sur les fruits de mer, le poisson et les légumes sont dorénavant accessibles dans cette partie de l’établissement. Et pour gérer cet espace, c’est au solide mixologue-sommelier Olivier Espes Fuentes, qui va d’ailleurs proposer des formules personnalisées à sa table du barman, que les rennes ont été confiées. Et à en juger par le mariage absolument parfait auquel j’ai eu droit lors de ma visite, à savoir de succulentes huîtres Trésor du large farcies au sirop d’érable, au vieux cheddar et aux graines de moutarde marinées servies avec un cocktail à base de vermouth, de cidre de canneberges, de cassis et d’amer de lavande, ça promet!

Crédit photo: courtoisie
Crédit photo: courtoisie
Crédit photo: Sophie Ginoux

De l’autre côté, la salle à manger invitante et à l’ambiance plus feutrée propose une formule plus classique de services, dont un menu dégustation de huit services. Ici, Laurent Godbout a choisi Samy Benabed, ancien de l’Hôtel Herman, pour chapeauter la cuisine et à Jonathan Ben Chetrit, auparavant aux 400 Coups, pour s’occuper de la gestion de la salle et de la sommellerie. C’est ici, confortablement assise sur une banquette longeant une table élégante, que je vais pouvoir tester le nouveau menu de l’établissement.

Crédit photo: Sophie Ginoux

Ce dernier débute avec une entrée froide de homard décortiqué, marié avec une mayonnaise au yuzu et enroulé dans une feuille de daïkon, ainsi que surmonté de fleurs de tagette. Une assiette fraîche, de saison, fondante et croquante. Un soupçon d’acidité supplémentaire aurait-il encore plus magnifié ce plat? Peut-être, mais il s’agit seulement de mon avis.

Crédit photo: Sophie Ginoux

La seconde entrée, chaude, cette fois-ci, se concentre sur des chanterelles bien croquantes, servies avec une fine tranche de fromage de chèvre, une réduction de lait de brebis, des touches de purée d’abricot et une étonnante tuile sucrée. Certains de mes voisins auront trouvé cette assiette trop acidulée, mais personnellement, je l’ai trouvée audacieuse et délicieuse.

Crédit photo: Sophie Ginoux

J’ai été cependant un peu moins convaincue par le plat de résistance suivant, constitué de canard en bolognaise, de carottes deux façons (râpées et rôties au beurre) et de fromage Gré-des-Champs. Je l’ai trouvée plus rustique dans l’approche, même si ses éléments étaient de qualité, et ai été un peu déçue de ne pas y retrouver le goût caractéristique du canard. Je ne doute cependant pas que d’autres, moins critiques que moi, se régaleraient avec ce plat.

Crédit photo: Sophie Ginoux

En dessert, mes papilles se sont par contre ravivées avec la petite tartelette de sarrazin recouverte de compote de rhubarbe et de crème pâtissière, servie avec un sorbet à la fraise et de jolies feuilles d’oxalys. Une belle touche d’originalité pour terminer ce repas et, je l’espère, vous donner envie de venir vous-mêmes découvrir ce nouveau concept.

À mentionner, d’ailleurs, Chez l'Épicier dispose aussi maintenant d’une Table du chef à laquelle les cuisiniers viendront directement servir et expliquer vos plats directement à table. Un petit argument de plus pour vous décider!

Chez l’Épicier
311, rue St-Paul Est, Montréal
(514) 878-2232
www.chezlepicier.com

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