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Wilson, Montand et la musique, un trio d’enfer au TNM!
Crédit: Vincent Peters

Un homme entre sur scène. Il regarde à gauche, à droite. Il déambule, retourne vers l’arrière-scène. L’orchestre retentit. D’un pas ferme, il traverse l’espace et se rend à l’avant-scène. Cet homme-là, c’est l’acteur qui fait son entrée: Lambert Wilson.
 
NIGHTLIFE.CA a eu l’immense joie d’assister au spectacle de «Wilson chante Montand», présenté au TNM en coproduction avec le Théâtre Populaire National de Villeurbanne, dans une mise en scène de Christian Schiaretti et sous la direction musicale de Bruno Fontaine, directeur du dit théâtre.
 
Accompagné de six musiciens (piano-batterie-basse-contrebasse-violoncelle-clarinette-saxophone-cuivres), Lambert Wilson, homme de théâtre chevronné, mène son spectacle en main de maître dans une mise en scène brillante et rigoureusement articulée.
 
Et il envoûte l’audience.

 Crédit photo:Vincent Peters
 

Il livre le portrait de cet autre homme Ivo Livi-Yves Montand, fils d’immigré italien qui deviendra un des grands de la chanson française, un acteur de renom international  et un homme politiquement engagé. Tout au long du spectacle, ces deux hommes se confondent pour en incarner un troisième, celui que nous voyons évoluer sur scène qui nous charme, nous berce, nous bouleverse, nous fait sourire et pleurer. Élancé, énergique, Wilson, dans une forme remarquable, tour à tour chanteur, danseur, diseur, acteur, se balade dans la vie de Montand et nous convie, en chansons, en poésies et a capella à suivre le cheminement de cet artiste qui vouait à son père une admiration filiale  et un amour indéfectible.
 
30 chansons, 17 textes : une voix capiteuse, une gestuelle sensuelle, des passages musicaux forts et puissants liant les textes et mélodies revisitées par des arrangements à la Lambert Wilson et Bruno Fontaine évitent l’imitation et font jaillir la création. «Quand je chante, j’ai besoin de me dire que c’est le personnage qui chante, et pas moi.» nous révèle-t-il. C’est pourquoi nous sommes emportés par le lyrisme de « Les feuilles mortes », (Prévert-Kosma). «Du manège à moi, c’est toi» d’Édith Piaf, a capella. «Du magnifique «Rappelle-toi, Barbara, il pleuvait sur Brest,  ce soir là» de Jacques Prévert.
Nous traversons la campagne avec «Paulette à bicyclette », (Pierre Barouh/Francis Lai) pédalant nous aussi, amoureusement. «Le temps des cerises» (Jean-Baptiste Clément/Antoine Renaud) arrachant les larmes et «Le chant des Patriotes» (Anna Marly/Joseph Kessel) cadencé par une orchestration des plus tonnantes, pour ne nommer que les plus connues.
 
L’aria de cette performance demeure l’hommage rendu à «ses femmes». Marilyn  Monroe, Édith Piaf et sa grande amoureuse, Simone Signoret, tout en filigrane charnellement ponctué sur la partition musicale et théâtrale de ce récital littéraire.
 
«Demeurent les chants, les chants», livre-t-il.

Wilson chante Montand
Au Théâtre du Nouveau Monde jusqu’au 5 novembre 2017

 Crédit photo:Vincent Peters