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Bali > YUL : 5 choses qui m’ont marquée pendant mon trip en Indonésie
Crédit: Garance Philippe

Quand j'ai partagé le fait que je partais en voyage, un certain Monsieur a commenté l'article en discréditant ma « crainte » de partir justifiant qu'à Bali, y'a plus de blancs que de Balinais et qu'on utilise la devise US partout.
 
J'ai lu ce commentaire alors que j'étais en transit à Singapour. C'est venu brasser quelque chose en moi, comme si j'étais pas super normale d'être fébrile++ de partir, seule, trois semaines, à genre l'autre bout du monde.
 
Rendue à Hong Kong, un autre transit, je me suis demandée si ce Monsieur avait déjà voyagé ; s'il le faisait seul, en duo ou en groupe ; s’il était allé en Indonésie ; et s’il voyageait en sac à dos ou dans des resorts avec une valise à roulettes pas super commode dans le sable.
 
Après 40h de transport, enfin rendue à Kuta, une des villes adjacentes à Denpasar où je suis atterrie, suintante et victime de bagages perdus, j’ai compris ce qu'il voulait dire. Il y a un beach walk à la Miami, un Starbucks, un McDo, name it, et les grosses marques américaines prennent d'assaut le paysage.
 
Shit. Le Monsieur avait peut-être raison…
 
Dans les jours qui ont suivi, j’ai été témoin de végétation tropicale fascinante, de volcans encore en activité, de rizières à perte de vue, de marchés infinis où l'harcèlement des vendeurs est à la mesure de leur détresse financière. Je m’imprégnais de la culture, enveloppée d’odeurs d'encens, de pétrole des mobylettes, de poulet satay et d'humidité.
 

Rice terraces, Ubud

 
Quelques faits marquants de mon parcours à Bali :
 
1. La chaleur
Je n'ai jamais eu aussi chaud de toute ma vie. Je parle d'un chaud étouffant, un chaud inimaginable : un chaud qui te fait suer des genoux. Pas du dessous/dedans de genou là, non. Du dessus de genou, de la rotule man.
 
2. Justins exponentiels
Nos deux Justin nationaux sont très populaires ici. Je n'aurais jamais imaginé autant me faire parler de Trudeau. J'ai vécu les élections américaines à partir de Bali et les conversations politiques devenaient un vecteur pour partager l'état de nos pays respectifs. Les gens nous félicitaient – nous, les Canadiens – d'avoir élu un tel leader.
 
Pour ce qui est de Bieber, eh bien, deux mots : Love Yourself.
 
3. La bouffe (c’tait sur.)
Riz frit, nouilles, épices fucked up, soupes hallucinantes, options végé capotées.

Night market, Gili Trawangan

 
4. Les ressources naturelles
Vanille, cannelle, café, citronnelle, cocotiers, palmiers, bambou, fruits exotiques, girofliers, mangroves, frangipaniers, lotus. Juste wow!
 
5. L’hindouisme
J’ai été charmée par les offrandes aux dieux à chaque pas-de-porte. De petits paniers bénis remplis de fleurs, de feuilles de bananiers, d’encens et de riz.

Lembongan island

 
Pendant un long moment, je n'ai plus pensé au Monsieur. Jusqu'au jour où j'ai repris l'avion et me suis rendue sur l'île de Bornéo. Après deux semaines à Bali, je me rendais dans le East Kalimantan afin de voir les orangs-outangs. J'étais à Balikpapan, où y’a pas de blancs, pas de touristes, les locaux ne parlent pas un mot anglais et la religion est musulmane. Je me faisais carrément regarder comme si j'étais un alien. Dû au choc culturel immense, j’ai téléphoné ma mère et j’ai pleuré. Beaucoup. Longtemps.
 
Un peu dépassée par les événements, je me disais qu'une bonne Bintang – la bière locale – saurait me rassurer. Par contre, j'ai vite catché que l'alcool est haram (sacrilège) et que ma brouskie tant voulue serait crissement ardue à dénicher. Ce soir-là, je me suis couchée à 19h.
 
Dès le lendemain, je suis allée m'acheter une paire de pantalons longs. Je sortais dès lors qu'avec ces pantalons sobres qui cachaient mes mollets bronzés ainsi qu’avec une petite veste pour dissimuler mes coudes tout aussi hâlés. J’ai pris mon pouls et mon courage à deux mains, et suis sortie me trouver à manger, couverte de mes super pants.
 
J'ai trouvé un petit resto sur le bord de l'eau où la bouffe n'était pas trop chère. Le serveur me demande en body language qu'est-ce que je veux à boire. Je scrute le menu et ne constate que des virgin ci, virgin ça. « Maudit que je me taperais une bonne bière frette », que je me dis, sobre depuis 72h. Le commerçant s'est alors penché vers moi, regarda rapidement de gauche à droite et me dit pas fort: « Beer? » « For real? Oh! Yes please, dear sir! Yes! Beer! » Je devais avoir l'air complètement cinglée.
 
Oh et pour ceux qui se questionnent : oui, j'ai réussi à visiter un sanctuaire d'orangs-outangs. C'était magique! Y'a rien comme un roux de 175kg pour remettre les choses en perspective.
 

 Borneo Orangutan Survival Foundation, Semboja

Somme toute, je suis très satisfaite de mon trip. Parce que toute seule, en tant que femme, à l'autre bout du monde, dans un univers dont certaines conventions m'échappent : Monsieur-clavier-canadien-c'est-tellement-un-voyage-qui-ne-devrait-pas-créer-d'anxiété, je dois vous avouer que ça n'a pas toujours été si bébé fafa que ça, mais que j’suis parvenue à rocker le backpacking indonésien haut la main.
 

Taman Ayun Temple, Mengwi

 

Crédit photo: Garance Philippe
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