Duchess Says présente Sciences Nouvelles : une religion

Le groupe qui décrit sa musique comme du « moog-rock », était en lancement officiel hier soir au La Tulipe avec son tout dernier opus : Sciences Nouvelles. Ouiiii! Le troisième album studio a su se faire attendre (le précédent, In A Fung Day T, date de 2011), mais c’est aussi probablement le plus accessible à ce jour, donc worth the wait. Duchess Says, qui avait fait la première partie de Yeah Yeah Yeahs au UK en 2009, est connu pour sa punk-électro incisive, et Sciences Nouvelles reflète bien les racines du groupe, mais on y entend clairement des sonorités qui font références aux glorieuses années 80. #Win

Il faut dire que Duchess Says, c'est à 80 % la perfo de sa front lady, Annie-Claude Deschênes. On ne veut rien enlever aux autres musiciens du groupe qui font définitivement tout ce qui est requis, mais Annie-C ne fait pas que voler le show; c’est elle le show. Rien n’est en retenu, surtout s’il s’agit de transcender son énergie à la foule. Avec la gestuelle qu’on lui connaît, et la conviction avec laquelle elle livre sa musique, personne n’a vraiment d’autres choix que d’embarquer dans le projet.

Crédit photo: Roxane Trudel

D’ailleurs, la duchesse est pas mal en mesure de faire faire n’importe quoi à la gang de moutons que nous étions, nous, bêtes inoffensives qui ne savaient pas ce que l'avenir nous réservait. On avance? Ok, easy enough. On trash? Already done. On te fait faire du body surf avec 30 pieds de fil de micro derrière toi? Go ; on veut juste un peu de ta sueur anyway. Le dance floor au complet à genoux? Check, pas besoin de se faire prier, Duchess Says c’est une nouvelle religion.

Crédit photo: Roxane Trudel

C'est d'ailleurs avec une messe simili satanique en milieu de show, et à grands coups de gouache bleue, qu'on s'est fait bénir. Somehow, je suis miraculeusement sortie indemne de la bénédiction, mais je me suis vite ressaisie en voyant le pot de peinture verte se faire dé-bouchonner. Aaaaand that's my cue ; j'ai laissé la place aux vrais fans devant en rebroussant chemin vers le fond de la salle.

Ce qui est important de comprendre avec Duchess Says, c'est que bien que ça s'écoute solidement en mode lendemain, un vendredi aprèm dans ta jobine de 9 à 5 pour te donner un remontant assez électrique afin de passer au travers des dernières heures interminables de la semaine, le deal c’est que ce groupe-là, il n'existe pas juste pour être écouté ; il se mérite GRANDEMENT d’être regardé.

Crédit photo: Roxane Trudel

De un, c'est un spectacle dans la pure essence du terme. De deux, c'est assez particulier de voir Annie-Claude transiger sa musique. C’est un peu comme une relation avec une belle-mère bipolaire : d’un côté elle est sweet, avec un grand sourire, et te tricote le pull du siècle qui match avec tes cheveux pis ta face, mais de l’autre, elle te fixe avec des yeux ben intenses et te dévisage parce que soudainement tes dents sont trop bien alignées.

Duchess Says part en tournée à travers le Québec, l'Ontario et a plusieurs dates dans les Europes d’inscrites au calendrier, donc c'est un peu plate que vous ayez raté ça. Il y a toutefois le show de Québec le 5 novembre prochain ; garanti que ça vaut le déplacement, mais mieux vaut porter un vieux t-shirt. #PaintEverywhere