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Condamnée à vivre dans la noirceur : la lumineuse histoire de Catherine Théroux
Crédit: courtoisie Catherine Théroux

NIGHTLIFE.CA lance une nouvelle série #témoignages sur des réussites ou des exploits personnels ou professionnels, réalisés par des Montréalais! Si tu connais quelqu'un qui a un témoignage hors de l'ordinaire à livrer, écris-nous.

Condamnée à vivre dans la noirceur : la lumineuse histoire de Catherine Théroux

Alors qu’elle venait de naître, Catherine a été diagnostiquée du syndrome d’Usher. Peu à peu, elle perdrait la vue, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. Quant à son audition, elle s’était déjà enfuie depuis longtemps. Mais ce que Catherine nomme ses « défauts de fabrication » ne l’empêche pas de rocker l’univers.

Une fille spéciale 
Tous ceux qui croisent son chemin sont éblouis par l’énergie incroyable de Catherine : douce, pétillante et d’une gentillesse infinie, elle mord dans la vie à pleine dent. À la fois diplômée du baccalauréat en Sciences de la communication spécialisation médias et culture de l’Université de Montréal, collaboratrice pour Ton petit lookBoucle Magazine et lecentro.co, Catherine divise sa vie entre son cheminement professionnel, ses chats Chantal-Rebecca et Julie-Evelyn, sa famille et son conjoint, avec qui elle vit l’amour depuis une dizaine d’années. 

Catherine ne se définit pas par son handicap, qui consiste en un gène récessif dont ses deux parents étaient inconsciemment porteurs. Née complètement sourde, Catherine entend grâce à un implant cochléaire qu’elle porte depuis l’âge de trois ans. Cependant, cet appareil conserve ses limites, précise-t-elle. Quant à sa vue, elle s’affaiblit avec les années. Ses cellules visuelles meurent, entraînant un rétrécissement de son champ de vision et une diminution de son acuité visuelle. Aujourd’hui, à 25 ans, Catherine perçoit environ 4% du champ visuel d’une personne dont la vision correspond à la norme. Elle éprouve également de la difficulté à lire, à percevoir les contrastes, les variations de couleurs, etc. Aucun remède n’existe aujourd’hui contre cette maladie, pas même pour améliorer la vision. Et les lunettes, Catherine les a oubliées depuis longtemps : « On est plus dans la game, elles et moi », explique-t-elle. 

Un support inconditionnel
Pour Catherine, l’amour que lui donnent sa famille, son conjoint et ses ami(e)s est essentiel : « Sincèrement, je ne sais pas ce que j’aurais fait sans eux », raconte-t-elle en parlant de ses parents. Ils lui fournissent beaucoup d’aide, que ce soit d’un point de vue financier ou moral. « Ils m’ont transmis leur combativité, leur ambition, leur positivisme et leur amour », dit-elle encore. Être aimée et entourée est ce qui l’aide le plus à ne pas abandonner, car comme tout le monde, Catherine connaît des moments où elle aurait envie de tout flanquer par terre. « Je dois aussi faire un immense shout out à mon copain, qui depuis dix ans me supporte dans toutes les sphères de ma vie et me donne foi en l’avenir », ajoute-t-elle. Et c’est vrai qu’ils sont pas mal beaux!

 

Crédit : Catherine Théroux 

Une question d’équilibre 
Quand on est aux prises avec une telle maladie, « la solution », selon Catherine, est de savoir trouver un équilibre entre nier le problème et trop y penser. C’est pourquoi elle préfère se fixer des avantages à court et moyen terme, et profiter au maximum du temps qu’elle passe avec ses proches — et ses chats! Elle essaie aussi de planifier le plus possible de voyages, pendant que sa vue est encore de la partie. Ça l’aide à gérer le plus difficile : l’impuissance devant la perte de ses facultés visuelles, et la réorganisation constante de son quotidien qu’exige une perte qui évolue constamment : « C’est très lourd de voir la maladie qui évolue et qui prend du terrain, parce que ça me rapproche de la cécité et je dois sans cesse faire des petits deuils. » Cependant, Catherine est une personne très proactive, qui a plus d’une solution dans son sac pour faire face à ces deuils. 

Regarder vers ses rêves 
Si Catherine se concentre davantage sur le moment présent que l’avenir lointain, cela ne l’empêche pas d’être pleine de rêves. C’est important pour garder la tête en surface : « Le jour où j’ai commencé à me demander ce qui me rendait vraiment heureuse et de me donner comme but d’aller chercher ce dont j’avais besoin, les choses se sont enchaînées pour le mieux », raconte-t-elle. Il faut toujours garder confiance en la vie, selon elle. Il est aussi primordial, quand on fait face à un défi de ce genre, de ne pas avoir honte de qui l’on est; en acceptant son handicap et en le transformant en une force plutôt qu’une faiblesse, Catherine a vu sa vie changer pour le mieux. De la même manière, il ne faut pas avoir peur de demander de l’aide. Comme elle est très indépendante et autonome, c’est un point plus difficile pour Catherine, mais elle fait beaucoup d’effort pour accepter qu’on l’aide et qu’elle ne puisse plus faire certaines choses par elle-même. 

En gros, Catherine résume sa philosophie ainsi : « La vie, on en a juste une, arrangeons-nous pour la rocker! » À la regarder aller, forte et assurée comme elle l’était durant cette entrevue, il n’y a pas de doute que Catherine est en effet toute une rockeuse! La morale de cette histoire, c’est que ce n’est pas parce que la noirceur se fait autour de vous que vous ne pouvez pas créer votre propre lumière.
 

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