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11 films à voir en avril au cinéma
Crédit: Capture d'écran Youtube

Pour ce mois d’avril, le réalisateur qui nous avait offert les oubliables New Year’s Eve et Valentine’s Day tente son coup avec une autre fête populaire, Mother’s Day et un bob pour Julia Roberts. Une molle suite aux aventures du sexy chasseur de Blanche-Neige. Un livre de la jungle qui revit, mais sans l’histoire. Le printemps n’est officiellement pas arrivé et notre résistance à affronter le froid épuisée. Devant ses blockbusters qui semblent dévoués à décevoir, une palette colorée de films pour briller sur toi comme un soleil chaud qu’on n’a toujours pas.     

Un Paradis pour Tous

Stéphane Crête (Dans une galaxie près de chez vous) dans tous ses états, pour incarner tous les rôles du récit. Un comptable du fisc qui n’en peut plus. Trop de monde croche, trop de richesses qui se distribuent entre riches. Son emploi quitté et son savoir du milieu aiguisé, Jean-Guy Simard consacrera sa nouvelle liberté d’emploi à éduquer le citoyen plus pauvre afin de le rendre plus riche. Stratégie non pas sans conséquence. Robert Morin (3 Histoires d’Indiens, Yes Sir! Madame…) fait dans ce genre de cinéma intelligent qui dénonce par son franc-parler, son absence de censure et son monde où tout est permis. 1er avril 

Demolition

Davis (Jack Gyllenhaal – Nightcrawler) perd sa femme dans un tragique accident de voiture. La vie perd son sens. Une déconstruction de tout s’amorce dans un parcours insensé de recherche de vérité dans des matériaux vides de signification. Une machine distributrice non fonctionnelle amène Davis à écrire une lettre à la compagnie de production de la machine. Son désarroi mis sur papier touche Karen (Naomi Watts – Birdman), la représentante du service à la clientèle au cœur sensible. Leurs destins croisés, les deux êtres se rencontreront. Davis trouvera dans le fils de Karen un exutoire à son mal de vivre qui lui permettra de reprendre le dessus et de tout recommencer. Le cinéma de Jean-Marc Vallée (Dallas Buyers Club), qui fait dans le style plus populaire, déçoit rarement. Jake Gyllenhaal y crache tout l’intérieur de ses tripes. 8 avril 

Hardcore Henri 

Usage de la caméra subjective, à la manière d’un jeu vidéo, Hardcore Henri te propulse full adrénaline dans un film d’action en plein Moscou. Un réveil brutal pour un homme transformé en super-soldat cyborg. Sa femme se fait kidnapper. Sa détermination sera mise de l’avant pour la retrouver, tous les méchants à ses trousses. Cascades spectaculaires, explosions, violence plein l’écran, le réalisateur Ilya Naishuller transpose au cinéma un univers de gamer pour lui donner vie et faire couler son sang. 8 avril 
  

Everybody Wants Some!!

Le début des années 80 en version frat bro, dans une réalisation de Richard Linklater (Boyhood) et une gang d’acteurs pas trop souvent vus. Beaucoup d’excitation autour de ce projet qui ressemble indirectement à une suite de Dazed and Confused. La niaiserie humaine de la vingtaine et toute la beauté de sa liberté éphémère. La popularité du moment dominée par l’équipe de baseball du collège, tout l’univers en phéromones tourne autour d’eux. Jack (Blake Jenner – Glee) arrive en plein milieu du bordel, en garçon timide qui lentement trouvera sa voix. De la musique à fond la caisse, du sport, du sexe, de la bière, de la marijuana, pourquoi refuser l’invitation? 8 avril 

The Boss

Michelle Darnell (Melissa McCarthy – Spy), une femme d’affaires populaire très puissante, de l’argent plein les poches, se retrouve en prison sans le sou après la découverte de ses pots aux roses. Non moins déterminée à remettre sa fortune sur pied, elle s’introduira avec son alliée (Kristen Bell – Veronica Mars) dans le monde des jeannettes pour tenter la chance de gagner gros dans la vente improbable de brownies. Elle devra user de stratégie pour affronter la terrible concurrence. Film de Ben Falcone, acteur nouvellement réalisateur, qui n’avait pas tant fait rire avec son Tammy, mais qui semble plus déterminé à nous faire sortir nos rires gras sans retenue. 8 avril 

Elvis & Nixon

Une photo pour le moins légendaire, Elvis Presley et le président Nixon s’échangeant une franche poignée de main. Le film de Liza Johnson (Hateship Loveship) se penche sur la mystérieuse rencontre entre les deux hommes au bureau ovale de la maison blanche, avec un ton détaché, nonchalant, qui fait rire en même temps. Michael Shannon (Man of Steel) personnifie vulgairement Elvis Presley et le président Frank Underwood (Kevin Spacey – House of Cards) devient le président Nixon. 15 avril 

Mon Roi 

La vie d’un couple en décadence vu par Maïwenn (Polisse). Tony (Emmanuelle Bercot – Polisse) chute en ski, se blesse et doit travailler à sa réhabilitation, son genou lourdement endommagé. La rencontre avec un psychologue du centre créera un dialogue avec son passé amoureux. La psychologue revisite son histoire d’amour passionnée avec Georgio (Vincent Cassel – Black Swan). Les hauts et surtout les bas. Un constat déchirant des amours qui s’effritent avec le temps. 

Avant les Rues 

Un nouveau nom s’ajoute à la liste des réalisateurs d’ici à suivre : Chloé Leriche. Avant les Rues raconte un braquage qui tourne mal, mort d’homme incluse. Un coup de feu tiré trop vite et Shawnouk se retrouve les mains couvertes de sang. Une destinée entachée par le meurtre poussera le jeune homme à fuir en forêt pour ensuite revenir auprès des siens afin de retrouver une paix intérieure. Retour à ses racines, à ses traditions, Shawnouk cherchera sa rédemption à la source même de son héritage autochtone : un passage obligé de cérémonies visant à le purifier de son mal. Un casting en quasi-totalité composé d’acteurs amateurs. L’atikamekw, une langue en disparition, défendue par son utilisation tout au long du film. Un regard sur les autochtones que notre cinéma tend à sous-représenter. Départ remarqué et positif pour le film lors du dernier Festival International du film de Berlin. 15 avril 

Francofonia

Pour la défense avant tout! 1940, Paris sous occupation allemande nazie et le destin incertain de l’art qui compose le célèbre musée du Louvre. Alexandre Sokourov revient sur un pan d’histoire où la préservation du musée s’est développée grâce à des entretiens faits entre deux ennemis. Jacques Jaujard, directeur du Louvre, et Franz Wolff-Moetternich, allemand en charge du dossier de préservation des œuvres d’art. Un regard free-style par Sokourov qui raconte l’histoire et la rejoue, non sans s’amuser, en la modifiant légèrement. Une traversée en plan-séquence du musée russe l’Ermitage dans L’Arche Russe renvoyait déjà à une exploration de ces lieux sacrés que sont les musées et démontrait la haute-voltige du cinéaste. Francofonia se joue des conceptions formelles du cinéma pour trouver un renouveau dans sa manière de raconter l’histoire.  

Montreal New Wave

Documentaire d’Erik Cimon (Les Citadins du Rebut Global), Montreal New Wave revisite l’histoire du mouvement montréalais vécu à la fin des années 70 et au milieu des années 80. Une incursion qui se fait via la parole des occupants de cette scène d’expression propre à l’époque, qui voulait tout inventer pour tourner la page sur le passé. Entrevues des temps présents et passés, archives vidéo. Un Montréal d’une époque qui continue d’inspirer. 

Le Bouton de Nacre

Patricio Guzman (La Bataille du Chili) fonde, par son tracé documentariste, les bases d’une mémoire chilienne victime de son coup d’État mené en 1973 par le sale général Augusto Pinochet. Les conséquences lourdes d’une dictature qui a laissé en héritage une partie de son peuple abandonné. Enlèvements, torture, assassinats, souvent sans justice aucune, même à ce jour. Son dernier documentaire s’intéresse au Chili de Pinochet d’un point de vue extrême sud du long pays, la Patagonie. L’usage de la poésie pour une approche moins ordinaire du documentaire.

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