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Victime de la porn: fuck la St-Valentin
Crédit: Johana Laurençon

Chaque année, il y a au moins une chronique de célibataire frustré et amer sur la St-Valentin, et comme je file particulièrement frustré et amer, je me sacrifie.
 
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T’sais quand des amis se matchent et disparaissent de ta vie parce qu’ils font maintenant des criss d’activités de couple comme aller aux pommes ou se raser le pubis en forme de cœur? La St-Valentin au célibat, c’est un concentré de ce feeling-là.
 
Tout le monde est matché, mais pas toi.
Tout le monde a du fun, mais pas toi.
Tout le monde fourre avec du monde qu’il aime, mais pas toi.
 
Toi, t’es tout seul. (Et t’entends gémir tes voisins.) Bon, tu n’es pas nécessairement tout seul. T’as l’option d’aller passer ta veillée avec d’autres célibataires à qui l’on offre plein d’activités semi-condescendantes. Des soirées concept où l’on prétend aider le monde à se matcher, mais où le sous-texte ressemble plus à « Come on! C’est pas parce que ta vie amoureuse suce que tu peux pas venir flamber ta paye à mon bar! »
 
On offre des activités aux célibataires à la St-Valentin comme on offre des paniers de Noël aux pauvres dans le temps des fêtes. Ça dépanne à court terme, mais ça ne change rien au problème de fond. D’ailleurs, qui trouve le grand amour lors une soirée de célibataires de St-Valentin? J’imagine la mère raconter la belle histoire à ses enfants.
 
« J’avais gravement abusé du ladies’ night quand tout à coup, j’ai spotté votre père qui pleurait dehors. »
 
Tant de romance! Dans la réalité, tu n’as pas tant envie d’aller à une séance de séduction de groupe. T’as plus envie de déprimer chez vous avec deux pan pizzas et de la crème glacée. Pas étonnant qu’ils aient fini par associer la St-Valentin au chocolat. Ils savent qu’on file pour boulimiser nos émotions.
 
Mais hey, peut-être que pour toi, le célibat se passe encore bien et que t’es dans ta passe épanouie positive où tu profites du moment pour mieux apprendre à te connaître et bla-bla-bla. Si c’est le cas, va ch… SUPER! Mais si t'es plus dans une période où tu commences à être à bout de ne pas trouver cette fameuse personne cute, wise et cochonne qui partagerait enfin tes draps bambous pour plus qu’une veillée de la shot, je te comprends en crime.
 
L’étape des essais-erreurs, c’est correct si ça finit par donner autre chose que des erreurs. Quand les flops s’accumulent et qu’on commence à s’imaginer qu’on va alterner entre du célibat frustrant et des relations bancales pour le restant de notre vie, c’est décourageant.
 
À la limite de l’hystérie, c’est bon de se rappeler que même si on a parfois l’impression d’avoir fait le tour, ce n’est jamais vrai. Il y a toujours des nouveaux trucs à essayer. Des nouvelles places à visiter. Du nouveau monde à rencontrer.
 
C'est souvent juste une histoire de pattern. Si t’es toujours sur Tinder, essaies des cours de salsa. Si t’es toujours aux cours de salsa, essaie des cours d’espagnol. (Ensuite, il faudra bien te payer un voyage en Espagne!) Tant que t’essaies des nouveaux trucs. Et oui, ça peut même inclure une de ces fameuses soirées cheesy de St-Valentin.
 
L’important, c’est que tu trouves aussi quelque chose pour la semaine d’après, et ensuite pour les suivantes. Évidemment, ça ne débouche pas toujours sur du gros luv amoureux, et c'est encore frustrant par moment. (Assez pour vouloir se défouler dans une chronique.) Mais ça permet de se garder dans le mouvement. Un beau mouvement quasi-linéaire qui nous garde loin de cette impression d’avoir fait le tour.

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