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Victime de la porn: la popularité du BDSM modéré
Crédit: Johana Laurençon

Le BDSM est un acronyme qui inclut pas mal d’affaires.
 
B : Bondage & discipline
D : Dominance & soumission
SM : Sadomasochisme
 
À la télé, quand on parle de BDSM, c’est souvent avec une dominatrix en latex ou un esclave en kit de cuir nu-fesses et on finit par surtout mettre l’accent sur les accessoires et cette espèce de communauté underground.
 
Il aura fallu que 50 Shades of Grey vende des millions de copies à des millions de madames mouillées pour qu’on se rende compte que le BDSM est à la portée d’à peu près n’importe qui. Non seulement l’acronyme est un peu fourre-tout, mais tout le monde fourre un peu de même.
 
Bon, ce n’est pas tout le monde qui trip sur les butt plugs électrisés ou à se faire traiter de pute pendant qu’on lui verse de la cire chaude sur la poche, mais il faut du sexe particulièrement vanille pour ne jamais toucher à aucune notion BDSM. Il finit toujours par y avoir une mordée quelque part ou quelqu’un qui veut se faire brasser un peu plus. Le sexe conventionnel, c’est un peu du BDSM modéré. Bien souvent, la seule raison qui fait qu’on ne va pas plus loin, c’est parce que c’est trop de trouble.
 
On est trop paresseux pour le BDSM
 
Déjà, il y a des soirs où aller brancher le Hitachi dans le noir, c’est trop d’effort. « Va falloir laver ça pis toute. Je vais y aller à la mitaine. » Et combien d’enfants doivent leur vie à l’unique fait que leurs parents étaient trop paresseux pour aller chercher une capote? « Oh, fuck it! »
 
Le BDSM, c’est pour les baiseurs travaillants. Ou assez horny pour être travaillants. Au lieu de juste se zigner un contre l’autre en improvisant quelques « hmms », les BDSMeux ajoutent de la mise en scène, des costumes et du contexte. 
 
« Bébé, c’est quoi déjà ma quête? »
 
Ce n’est pas tout le monde qui a envie de configurer un système de poulies avant de baiser. Apprendre les bons nœuds et bien ajuster les cordes pour que l’autre se sente juste assez pogné sans virer mauve trop foncé. (Je gère déjà mal la soie dentaire.) Et ce genre d’accessoires, ça prend de la place. Qui peut se permettre d’avoir un donjon dans son appart? C’est déjà gênant quand quelqu’un tombe sur ta Fleshlight. Imagine un donjon. C’est tough à cacher. (Mais un excellent spot pour la table d’enfants à Noël.)
 
D'ailleurs, c'est ça la grande force de la porn BDSM : ce n’est pas toi qui se fait chier avec le setup.
 
L'autre fois, c'est que les orgasmes y ont souvent l’air plus authentiques. C'est mon ultime critère pour juger de ma porn préférée. La fille peut être en missionnaire molo, strappée comme un roastbeef ou assise toute seule avec un bouquin, je suis satisfait du moment où les orgasmes semblent forts et vrais.

Dans la porn BDSM, même les pires actrices sonnent vraies. Tout dépendant du contexte, ça se simule souvent très mal. C'est peut-être pour ça que le BDSM semble souvent être le sexe préféré des pornstars. Peut-être parce que ça pousse l’expérience un peu plus loin et ça permet d’aller chercher même les plus blasés.
 
Il reste que même si on flashe souvent les accessoires et les setups spectaculaires, le trip du BDSM se situe surtout dans l’exploration. Jusqu’où tu peux pousser les limites de tes trips et comment vas-tu réagir dans une situation incroyable. Vas-tu jouir fort, partir à brailler ou juste perdre ton mardi matin? Il n’y a qu’une façon de le savoir!

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