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«Cinq à Sept»: un realtalk extrêmement cru, exigeant et jouissif entre femmes à l’Espace Go
Crédit: Courtoisie Espace Go

Cinq à Sept porte les voix, les territoires et les vertiges de trois comédiennes qui livrent leurs tripes, le cœur battant dans le grand vent. L’instant de quelques verres. Une heure. C’est le temps qu’il faut pour ouvrir une brèche dans l’insoumis, avec mordant et sincérité. La complaisance glisse. On est dans le raw, dans l’inédit de tout ce qui habite la chair de l’intime. Et on en rit. Les interprètes Geneviève Schmidt, Kathleen Fortin et Julie Le Breton nous parlent de cette œuvre singulière portant l’universel et le féminin. 
 
Extrêmement cru et empreint d’une poésie très assumée, on se retrouve au cœur d’un #realtalk entre femmes. On y met sur la table tous les enjeux, les ambitions, les questionnements et les pulsions. On y aborde les relations, la mort, l’infidélité, le rapport à soi et les angoisses en brides, en rafales, en huis clos, entre deux jokes et trois verres. Dans un tempo qui s’accélère.
 
« Ce n’est pas vraiment un récit dramatique, c’est davantage un portrait, un selfie égratigné de ce qu’on peut être. C’est une espèce de parfum lancé au spectateur complice de ce moment », raconte Kathleen Fortin. « C’est ludique, sans compromis, rafraichissant et émouvant », rajoute pour sa part Julie Le Breton. « On est dans l’alcool avec des bulles. On n’est pas dans l’amertume du scotch », nuance quant à elle Geneviève Schmidt. L’interprète évoque aussi la portée de la musique festive et lourde de Philippe Brault.  « Il y a une montée qui masque quelque chose d’intense, un trop-plein auquel on veut échapper, comme quand on danse toute la nuit pour ne pas penser. »

Courtoisie Espace Go 

La mise en scène de Mani Soleymanlou s’articule dans un dispositif scénique sobre, déployé dans la salle de répétition de l’Espace Go. La forme non théâtrale et hyperréaliste surprendra. Bien que déposée au public d’une manière très individuelle, cette frontalité interpellera le spectateur. La zone impudique et vertigineuse qui est explorée autant dans la forme que dans le propos confrontera, mais fera aussi naitre une empathie certaine pour les interprètes.  « C’est un spectacle très exigeant, car le rythme est effréné. Il y a beaucoup de ruptures. C’est une partition très exigeante, mais vraiment jouissive. La pensée y est très rapide… On ne joue pas à l’actrice; ça nous transperce, ça nous habite», affirme Kathleen Fortin.
 
Le texte, signé par la talentueuse Fanny Britt, s’inspire de quelques réels 5@7 des interprètes. À l’aide de verbatims et de questionnaires, l’auteure a grossi certains traits afin d’aborder leurs préoccupations individuelles d’une manière drôle et touchante, sans pour autant tomber dans l’autofiction, nuance Julie Le Breton.
 
Très investies dans le propos et le processus créatif, l’entrain des interprètes devant la proposition est belle à entendre. « On est fières de ce show-là. On s’est fait confiance, on a ri aux larmes, on a ouvert les valves… Ce n’est pas un théâtre thérapeutique, c’est du théâtre qui nous fait du bien », explique Geneviève Schmidt.
 
En 2014, Ils étaient quatre, premier volet de la Trilogie Cocktail de Soleymanlou, réunit 4 gars sur le party qui se livrent aussi sauvagement à l’examen de leurs désirs et de leurs espoirs. Cinq à Sept en est le deuxième volet. En 2017, la troisième pièce, intitulée 8, rassemblera les deux premières cuvées dans un univers distinct et abordera aussi la thématique de l’identité des genres. À suivre!
 
Cinq à Sept
Du 17 novembre au 5 décembre (supplémentaires du 8 au 10 décembre) à l’Espace Go

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