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Victime de la porn: fantasmes ethniques ou racistes?
Crédit: Fabienne Legault

J’ai découvert cette semaine une 1000e app de rencontre prometteuse (dont je vous parlerai prochainement) qui permet notamment de préciser nos préférences ethniques. Il n’en fallait pas plus pour que mon cerveau me garroche tout plein de fantasmes exotiques.
 
Vu que je me retape en rafale les Fresh Prince of Bel-Air sur Netflix ces temps-ci, j’ai tout de suite coché Black, puis ensuite Asian et Arab… et je me suis gâté avec « pacific islander »! Je n’ai aucune idée de ce que ça représente, mais j’avais un bon feeling. Bref, au final, je n’ai jamais coché la très populeuse case des Caucasiennes. Juste parce que j’avais envie de faire différent cette journée-là. Un peu de variété.
 
Je me suis alors demandé : est-ce que mon geste est raciste?
 
Et ma réponse fut : probablement? Après tout, je viens de discriminer un paquet de monde selon leur ethnie. C’est pas mal la définition pure du racisme. Mais est-ce que c’est acceptable quand il n’est question que d’un trip physique? La question est délicate.
 
Quand t’offres une job, discriminer les candidats selon leur couleur de peau, c’est inacceptable dans toute société respectable, équitable et moderne. L’ethnie ne devrait jamais être un facteur pour ce genre de truc. Mais quand il est question d’attirance physique, est-ce qu’on peut préférer les femmes noires comme on pourrait préférer les hommes blonds? J’aime penser que oui, mais encore là, ça reste délicat.
 
S’il y a un endroit où l’on se fout bien de heurter quelques sensibilités, c’est dans la porn. En fait, la porn est un espèce de microclimat où le racisme est encore mystérieusement toléré. Quasiment encouragé. Il y a une liste infinie de catégories raciales et on n’est pas à un malaise près.
 
J’ai même déjà vu un film dont le titre était genre « Don’t tell my dad I’ve fucked a black guy ». On se croirait dans les années de Django. (Être un père, je stresserais plus pour le DVD cheap tourné sans capote.)
 
Mais ce ne sont pas tous les cas qui sont aussi clairement racistes et wrong. Par exemple, en ce moment, un site très populaire propose le concept BLACKED où l’on met en scène des femmes blanches au teint super pâle qui se font baiser/écarteler par d’immenses hommes noirs foncés aux engins démesurés. C’est bien réalisé (en standard de porn), le contraste des couleurs de peau donne un esthétisme intéressant et sûrement que le fantasme rejoint un paquet de filles, mais est-ce raciste?
 
Sans dire pour une troisième fois que c’est délicat, il y a quelques trucs à considérer. C’est que des fois, la porn peut jouer avec notre tête et les conséquences peuvent être subtiles. Et là, prépare-toi mentalement, parce que c’est le temps de l’anecdote.
 
ANECDOTE (Si t’as des confettis à portée de main, c’est ton cue pour les lancer.)
 
J’ai une amie qui est allée faire un stage en Afrique du Sud, et suite à quelques (plusieurs) conquêtes, elle me racontait combien les pénis des hommes noirs s’étaient avérés beaucoup plus variés que prévu. « Variées » comme avec tous les autres gars, genre.
 
Pour moi, c’était une évidence, mais elle, ça l’avait surprise. (Et un peu déçue.) Il n’y avait aucune malice dans son attitude ou rien. C’est juste un des effets sournois que la porn peut avoir. Quand les seuls hommes noirs qu’on voit à poil sont les pornstars amanchés sur notre ordi, on peut venir qu’à croire que tous les noirs sont des machines de sexe avec des énormes schlong dans les deux chiffres.
 
Et sans y aller trop profond dans les discussions d’essentialisme identitaire, c’est dans ce temps-là qu’on peut se ramasser sur un terrain glissant. (Sans jeu de mots.) 

À force de seulement voir une certaine ethnie dans un certain contexte et/ou avec un certain attribut, notre cerveau peut avoir tendance à couper les coins ronds. C’est là qu’on se ramasse à généraliser. Souvent sans s’en rendre compte. Et quand la pensée se propage, ça peut devenir pas mal de pression pour le pauvre dude noir à l’engin modeste.
 
C’est bien d’être conscient de ce genre de truc.
 
Bon, dans mon cas, j’ai encore cette obsession pour les bouches pulpeuses à la Meagan Good qui existent à peu près juste chez les femmes noires. (Et quelques folles dont les excès de chirurgies ont mal tournés.) La seule déception que je peux avoir, c’est que la fille embrasse mal.

Mais est-ce que ça existe vraiment une fille qui embrasse mal? Je ne veux pas mettre de pression sur personne, mais j’en doute.