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Le Détesteur: Internet m’a dit qu’il fallait que je capote sur Dave Grohl, alors je capote

Je pense que je ne connais pas ça, des gens qui ne semblent pas trouver que Dave Grohl est une indéniable légende vivante du rock. Crisse, RIEN N'ARRÊTE LE GARS, pas même une jambe dans le PLÂTRE: COOLEST GUY ON TABARNACK EARTH. 

À lire et entendre les gens: tout le monde est un MÉGA-FAN des Foo Fighters depuis forev. Pourtant, au secondaire et bien après, j'ai le souvenir que ce même tout le monde n'avait pas grand-chose à foutre des Foo Fighters. Bon, ok, on savait que leur leader était le dude de Nirvana et personne ne pouvait vraiment se montrer indifférent devant la satirique vidéo que nous offrait le méga-succès Learning to Fly, mais c'est tout. IL ME SEMBLE, EN TOUT CAS. Je peux me tromper. J'essaie seulement de voir à quel moment de ma vie early-00s de jeune adulte j'ai pu ne pas voir que le monde autour de moi arborait avec fierté son t-shirt Foo Fighters, probablement dégoté à ce moment-là au défunt Labyrinthe.

Et là, don't get me wrong: je les aime, les Foo, et l'aura autour de Grohl ne me déplaît pas du tout. Seulement, je ne peux faire semblant: je suis un néophyte du Dave. C'est la nostalgie qui m'amène à redécouvrir ses vieux succès qui logeaient au sommet des décomptes M+ à l'ère du bug de l'an 2000 et non pas parce que j'en étais un fan à l'époque. 

Si je devais qualifier de légende vivante Dave Grohl, là, maintenant, j'aurais l'impression d'être ce non-initié au soccer complètement clueless qui s'arrête devant les vitrines du centre-ville qui diffusent la World Cup pour s'offrir le sentiment de participer à quelque chose de grand qui rassemble. 

Idem, quand la planète toute entière n'arrivait plus à respirer tellement elle hyper-ventilait à l'annonce de la sortie imminente d'un nouvel album de Daft Punk, en 2013. J'observais mes amis s'énerver sur les médias sociaux avec à chaque fois en tête: Ah oui? Toi? T'es un adepte de Daft Punk? DEPUIS QUAND? Parce que moi, en tout cas, Daft Punk ne figurait pas à mon folklore personnel des bands ayant trop spinné souvent dans mes headphones et again, je n'ai pas mémoire qu'il y aie eu une folie Daft Punk dans mon entourage non plus. Daft Punk, pour la plupart des gens, c'était le clip weird avec le chien qui parle pis c'était Around The World. Et un matin de 2013, au réveil, Daft Punk était devenu le nouveau Pink Floyd. J'ose penser que je n'étais pas le seul à ne pas bien m'expliquer l'euphorie. 

Remarque qu'à l'instar de Dave Grohl, Daft Punk mérite sans doute tous ces éloges. Que plusieurs soient fans de Grohl ou Punk, je dis oui, assurément. Mais, vraiment, pratiquement tout le monde? C'est ça qui me cause des ennuis. Le mimétisme auquel ont dû s'assujettir les médias s'étend désormais sur nos propres murs et pour que le marketing du moi puisse survivre à cette jungle virtuelle forte en artifices, le commun des mortels s'en tiendra aux valeurs sûres, aux intouchables. 

Le mois dernier, le web s'enflammait alors qu'on venait de lui apprendre que Bart Simpson devait mourir aux mains de Sideshow Bob. À première vue, la nouvelle étonne; c'est majeur, quand même. Ensuite, on réalise qu'il ne s'agit de rien d'autre que d'un spécial Halloween dont les événements n'ont, comme à l'habitude, aucune incidence sur le reste de la saison. Pas de quoi en faire un crisse de plat. Les membres de la célébrissime famille meurent constamment dans le cadre de ce spécial Halloween. Depuis des lunes. Mais hey, pensais-tu vraiment que cet important détail qui change ABSOLUMENT TOUT à l'histoire allait empêcher les gens de partager massivement la nouvelle? Bin non. Bart Simpson va mourir, même si pas vraiment, pis tout le monde doit être au courant PIS TOUT LE MONDE DOIT FAIRE SEMBLANT DE CAPOTER. Il le faut.

C'est Internet qui a décidé de ça. Comme c'est Internet qui a décidé que Dave Grohl était l'homme le plus cool au monde ou encore que le bacon pis la sauce sriracha goûtaient actually vraiment trop bon.