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Le comptoir des Jardins Gamelin: un bon resto à ciel ouvert qui vaut le détour à Berri-UQÀM
Crédit: Ulysse Lemerise, OSA

La semaine dernière, le Quartier des Spectacles retirait la barricade qui cernait la place Émilie Gamelin depuis plusieurs mois et dévoilait en grande pompe le projet Les Jardins Gamelin. Un été de programmation artistique éclectique: musique et jam sessions à tous les jours, une immense «installation lumineuse» suspendue dans le ciel pour éclairer les soirées, des projections sur les immeubles environnants… "Vaste programme!" comme diraient les politiciens.
 
Et puis un resto. Un tout petit resto qui a de grandes ambitions.

Installé dans un carré damné. Les punks et les poqués avaient jusqu'ici envahi les lieux, donnant à la dame Gamelin des airs de tenancière de bordel, de piquerie, de litière en plein-air. Peu ragoutant pour un restaurant me direz-vous. 

Même si Le comptoir des Jardins, de son nom officiel, ne paye pas de mine, campé dans un conteneur industriel et affublé d’une marquise sans nom : « café resto bar », il est le seul en son genre et le premier de son espèce. Un authentique restaurant de parc, comme on en voudrait dans tous les parcs (allo la Montagne!) où le citoyen du coin peut venir s’attabler à toute heure de la journée, prendre un verre, manger, et même amener son lunch et s'installer à l'une des nombreuses tables ombragées sous les grands parasols, travailler sur son portable, jouer au scrabble ou nourrir les pigeons. Parce qu’on est dans un lieu public après tout, et qu’il n’y a pas que des bobos qui fréquentent Émilie.

Au menu, des petits plats savoureux imaginés par le chef Marc-André Lavergne, qui a pas mal de broue dans le toupet ces jours-ci – ou dans son cas, de viande dans la machine à saucisses ! Entre le food truck Nomade So6, le comptoir gourmand éphémère du même nom au marché Atwater, le projet de commercialisation de saucisses en épicerie et celui-ci, son agenda est plein comme un boudin ! L'ex-chef des resto et bistro Accords a voulu plaire à tous en proposant une carte de spécialités éclectiques qui évolueront au rythme de la saison. On prévoit aussi des brunchs le week-end et des 5@7 thématiques, satés ou BBQ pour mettre donner encore plus de saveurs à ce resto éphémère. 
 

Crédit photo Christine Plante

Le sandwich meatballs est FABULEUX! Manger ce "sub" avec grâce et délicatesse m'est vite apparu comme une utopie. Mais une fois cette barrière psychologique franchie, on peut s'adonner sans complexes aux charmes de ces délicieuses petites grosses. C'est moelleux, c'est généreux, c'est réconfortant, ça coule partout et on aime ça. 

À droite sur la photo, c'est le bun à la saucisse sriracha. Les amoureux de la sauce piquante la plus vénérée de tout l'univers seront servis, avec cette saucisse maison qui pique juste assez pour réchauffer et générer de petites larmes de plaisir, sans pour autant tomber dans le domaine du S&M. Dans ce plat, tout est en contrastes: le moelleux du bun, le salé de la saucisse, la fraîcheur de la coriandre, le craquant du concombre, le piquant de la sriracha et le croquant des arachides. Tout y est, c'est parfait. 

Crédit photo Christine Plante

La salade niçoise au maquereau fumé est servie à même un réfrigérateur en libre-service. C'est donc une bonne option pour les midis pressés. Une version assez classique, sauf pour le poisson fumé qui est une variante originale, et contrairement à beaucoup de plats de boîtes de plastiques servis dans les foires alimentaires ensoleillées aux néons, c'est frais, c'est savoureux, et c'est une option tout à fait recommandable pour se la jouer frenchie le temps d'un lunch sous un soleil bien plus real que les néons, en attendant d'être à Nice!
 

Crédit photo Christine Plante

En plus du jour de la grande ouverture, je suis revenue deux fois manger au comptoir question d'avoir l'occasion de goûter à tout ce qui avait piqué ma curiosité. De tout ce que j'ai mangé ici, il n'y a que cette salade césar au homard (et aux crevettes) qui s'est avérée moins glorieuse. D'abord, l'un des employés avait clairement envie d'être ailleurs, et nettoyait les tables comme un ado à qui on aurait demandé de ranger sa chambre… Malaise! Le chef n'est pas là, et ça paraît déjà. À sa place, un cuistot anonyme couvre ma salade de câpres, de croûtons (en boîte??) et de l'un de ses cheveux gris en prime! Quel dommage, d'habitude la seule vue du homard du mois de mai suffit à me rendre le sourire… Et à 17$ le plat, j'aurais préféré une expérience plus… hygiénique. 

Mis à part ce petit pépin, le cadre de ce restaurant reste exceptionnel. De la bouffe de chef, en plein coeur de Montréal, avec une scène musicale en direct, ça vaudrait un détour… Mais puisque tout Montréal converge au métro Berri-UQÀM, ce n'en est même pas un!

Plus que jamais, c'est le parc de tous les rendez-vous. 

Le comptoir des Jardins
Place Émilie Gamelin
À l'angle des rues Berri et Ste-Catherine
Infos et programmation complète

 

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