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Victime de la porn: qui blâmer pour le mauvais sexe?
Crédit: Fabienne Legault

Es-tu déjà tombé sur une discussion de cunnis? Ça vire souvent à la même histoire.

  1. Une mal-cunnilinguée finit par se plaindre des mauvais léchouilleux.
  2. Quelqu’un accuse la mal-cunnilinguée d’être poche pour communiquer ses envies.
  3. La discussion passe du point G au point Godwin en deux secondes et demie.

Laquelle de ces « mauvaises langues » est à blâmer? Voilà la grande question. (Et le pire jeu de mots du monde.)

Perso, c’est peut-être à cause de mon angoisse de performance déjà bien accotée, mais j’ai toujours eu le réflexe de défendre les lovers maladroits. Après tout, il n’y a rien de plus facile que de se plaindre des mauvais amants, et c’est tellement subjectif.

C’est OK de se plaindre de quelqu’un qui sent le diable ou de quelqu’un qui s’en sacre, mais quand on s’attaque à la technique, c’est plus délicat. Parce qu’avec un humain qui a du bon sens, la technique, ça s’apprend. (Bon, l’hygiène s’apprend aussi, mais si tu n’as toujours pas compris à l’âge adulte…)

Évidemment, il y a certaines limites à l’apprentissage.
« – Chéri, ta langue va juste pas assez vite. »
– C’est sûr que comparé à ton Magic Wand pluggé dans le mur, ma langue est  tranquille. »

Aussi, ce ne sont tous les trips qui sont faciles à expliquer.
« – J'aimerais que tu me domines.
– Ah, ben oui… Si tu veux… Qu’est-ce que t’aimerais? »

En plus, tout est délicat quand on jase de sexe. (Ce n’est pas pour rien si j’ai une crise ou deux par semaine en commentaires.) Il y a les égos à gérer. Tu ne veux pas scraper la confiance de personne. Et l’ultime fantasme d’à peu près tout le monde est justement d’être deviné dans ses trips et que tout se passe bien sans n’avoir à rien dire.

Expliquer, ça brise la magie. En même temps, une enculade entre deux personnes qui ne communiquent pas, ça peut briser plus que la magie.

Ce qui est déplaisant d’avoir à s'expliquer, c’est que pour un moment, tout devient moins tripant pour tout le monde d’impliqué. On sent la technique, on est trop dans notre tête et tout devient nul.

D’ailleurs, as-tu déjà analysé ta technique de marche PENDANT que tu marches? C’est la meilleure façon de déambuler comme un épais. Pourtant, t’as appris à marcher à l’âge de deux ans et d’habitude, ça se fait tout seul. Mais dès que tu te mets à y réfléchir, ton cerveau trouve le moyen de tout scraper en suranalysant. Tu perds ta coordination, tu n’as plus de rythme et t’as l’impression que tout le monde remarque combien tu marches tout croche. C’est zéro l’fun.

C’est la même chose avec le sexe. Quand t’es dans ta tête, le fun sacre son camp. Mais ça reste une étape nécessaire qui fait partie de l’apprentissage. Comme le dit le dicton : il faut marcher avant d’apprendre à fourrer.

Voici les étapes typiques du baiseur en formation :

  1. T’es poche – même si t’as une idée générale des grands concepts, tu n’as aucune idée de ce que tu fais et t’essaies juste de suivre tes partenaires sans que ça paraisse trop.
  2. T’essaies des trucs – t’essaies ce que t’aimes toi, t’essaies ce que t’imagines qui pourrait plaire à l’autre, t’essaies ce que t’as vu ailleurs, etc.
  3. Tu comprends ce qui marche – les moments où t’as provoqué des réactions fortes et tripantes sont gravés dans ta mémoire à jamais.
  4. Tu te les appropries – tranquillement, tes essais maladroits deviennent TES moves et tout devient de plus en plus subtil et naturel.
  5. Tu domines – t’as tellement de moves cool et de compréhension de l’autre que tu peux juste improviser et avoir du fun.

Évidemment, c’est plus cool de commencer à l’étape #5 en partant, mais c’est un peu irréaliste. Et ça varie tellement. Des fois, t’es à l’étape #5 avec quelqu’un et tu retombes à l’étape #2 avec quelqu’un d’autre. D’autres fois, c’est l’inverse. D’ailleurs, la bombe qui domine et qui est super naturelle, elle était souvent poche avec plusieurs conquêtes précédentes.

Mon point, c'est que pour les lovers bien intentionnés, c’est presque impossible de se planter à répétition. Tout ce que ça demande, c’est un peu d’intérêt. Des deux côtés. Quelques « hmm » bien placés, et oui, des fois, il va falloir… en jaser.

Bon, il faut savoir doser le jasage. Il n’y a rien de pire qu’un baiseur qui ne sait pas quand arrêter de jaser. « Parle avec ton corps, bébé. » Mais tôt ou tard, dans toutes les relations dignes de ce nom, on finit par pogner un nœud et être pogné pour communiquer. Le trip de l’autre qui devine tout, ça pogne toujours sa limite. C'est une question de temps.

Et ouais, c’est clair qu’après avoir brisé la magie, l’autre risque d’être un peu trop dans sa tête pour un moment. C’est OK. Si tu veux couper ce bout-là et retomber en mode tripant, c'est le temps de sortir tes meilleurs moves.

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