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Victime de la porn: la peur de s’engager
Crédit: Fabienne Legault

D’un côté, il y a les relations semi-temporaires comme les hook-ups Tinderiens, les one-nights sur la brosse et les fuck-friends décadents. De l’autre côté, il y a les relations dites sérieuses. Pour passer d’un bord à l’autre de ce Mini-Wheat relationnel, il faut être prêt à « s’engager ».
 
Ça provoque quelques questionnements :
– Est-ce qu’il y aura encore du fun dans cette relation sérieuse?
– Est-ce que le sexe va slaquer?
– Est-ce que je pourrai encore tâter les corps tentants qui me tombent dessus?
 
Et en plus de l’exclusivité sexuelle, il faudra bien commencer à partager notre quotidien. Construire quelque chose à deux. S’investir pour vrai.
 
Pas étonnant que ça puisse donner la chienne. Ça demande une bonne coche de maturité de plus. Fini le temps où tu pouvais larguer quelqu'un en ignorant ses textos le temps qu’il catch. Maintenant, il faudra jaser pis toute.
 
La peur de l’engagement se retrouve sous différentes versions.
 
Version hypocrite
Les salopards qui s’en servent comme prétexte. Ils te gardent proche en te confiant des « Oh bébé, j’ai peur de m’engager », mais ce que ça signifie vraiment, c’est plus « Bébé, je n’ai pas envie de m’engager plus que ça avec toé, mais j’aime vraiment tes fesses. »
 
Version paradis temporaire
Un peu comme la version hypocrite, mais sans l’hypocrisie. Ils sont dans une passe de leur vie où leur sex-appeal est dans les top rangs percentiles alors ils peuvent avoir tout le sexe et l’attention qu’ils désirent sans faire de compromis. Pourquoi s’engager tout de suite? Tant que c’est franc et clair, c’est dur de leur en vouloir.
 
Version Julia Roberts
La fille quitte à cheval la cérémonie de son mariage où elle allait épouser un has-been aux cheveux blancs. (Cette version est plus rare.)
 
Même si les relations temporaires et sans attaches ne sont pas parfaites, elles possèdent au moins un avantage indéniable : si ça flop, tu ne perds pas grand-chose. Quand tu te pètes la gueule solide avec une relation de plusieurs années, ça peut déchirer un peu plus creux.
 
Quand t’as le sentiment d’avoir perdu ton temps avec un booty call décevant, on peut s’en remettre sans trop de mal. Quand t’as ce feeling-là avec une relation de cinq ans, ça devient une grosse partie de ta vie. Ça fait beaucoup d’énergie investie à la mauvaise place. Et ça donne zéro le goût de se réessayer.
 
Je pense que sans trop m’en rendre compte, dans les dernières années, je suis un peu resté pogné à cette étape-là. Un choix inconscient de ne plus m’essayer pour vrai. De ne plus courir de vrai risque. De jouer safe en gardant ça léger, funny et sexy.
 
Attendre le super-méga-luv avec la super-méga-babe qui me donnerait enfin le goût (ou le guts) de me réinvestir sérieusement. Mais je pense de plus en plus que c’est l’inverse. Ce n’est pas le méga-luv qui te convainc de t’investir, c’est l’investissement qui développe le méga-luv
 
D’ailleurs, ce n’est pas une des histoires dans Le Petit Prince? Celle avec la fleur.
 
« C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante. »
 
Bon, je ne sais pas si c’est la même chose pour une rose que pour une chick brillante au cul bombé, mais peut-être. Chose sûre, quand on n’investit nulle part, on ne court aucun risque, mais ça laisse un assez grand vide.

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