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Brasserie Harricana : la tradition, d’Amos à Montréal
Crédit: Sophie Ginoux

Tout Québécois ou néo-Québécois qui se respecte a déjà rendu visite à une brasserie de quartier, à Montréal comme en région. Plus précisément, à ces brasseries ouvertes à tous, des familles aux fêtards, en passant par les sportifs de comptoir venus assister aux games du Canadien. Peut-être même certains d’entre vous se souviennent-ils encore de l’épatant pouding chômeur ou de l’incomparable pâté chinois qu’ils pouvaient y manger quand ils étaient enfants ou adolescents.

La Brasserie Harricana vue de l'extérieur
Crédit photo Sophie Ginoux

Des souvenirs de ce genre, Marie-Pier Veilleux en a des tonnes. Ce qui est tout à fait normal, puisqu’elle a grandi au sein d’une brasserie abitibienne. « Eh oui, je suis tombée dedans comme Obélix quand j’étais petite », raconte-t-elle en souriant, avant de m’avouer qu’elle se faisait régulièrement surprendre en train de manger de la tarte au sucre de sa mère en cachette dans la chambre froide du restaurant… dont la lourde porte en bois se retrouve dans la nouvelle version montréalaise de la Brasserie Harricana, tout comme d’ailleurs le reste du mobilier de l’ancien établissement vendu par ses parents à la fin des années 1980! Eh oui, cela faisait plus de 20 ans que les chaises, tables et luminaires attendaient de resservir. Toutefois, même si ces pièces sont un brin vieillottes, elles se fondent parfaitement dans le décor intemporel et baigné de lumière du restaurant.

Crédit photo Sophie Ginoux
Marie-Pier Veilleux et sa mère devant l'ancienne porte de chambre froide
de la Brasserie Harricana d'Amos et les trophées sportifs de la famille
Crédit photo Sophie Ginoux

La référence à l’ancienne brasserie d’Amos ne s’arrête pas aux meubles, puisque les serveurs portent (ouverte au col, quand même) des chemises à plastron sur un pantalon noir, et une bonne partie du menu est une copie conforme de ce qu’on pouvait consommer dans les années 1970 et 1980. On retrouve donc des classiques de ce type d’établissement comme les fondues au parmesan (ici faites maison et fondantes, quoique manquant un peu de structure physique et gustative), le burger, le poulet rôti. On peut aussi sélectionner, pour soi comme en groupe, la traditionnelle Assiette Harricana, sur laquelle reposent plusieurs spécialités typiquement québécoises comme la tourtière, le ragout et les fèves au lard; ainsi que l’assiette de grillades, nettement prévue pour plusieurs.

Fondue parmesan
Crédit photo Sophie Ginoux
Je me suis aussi laissée tenter par une copieuse assiette de spaghettini à la viande, à la présentation rustique mais efficace, avec de gros morceaux de viande et de légumes, ainsi qu’un assaisonnement un brin épicé. Puis, parce que c’est entre tous le dessert préféré depuis l’enfance de Marie-Pier, j’ai dégusté un merveilleux gâteau Reine Élisabeth, servi tiède à table, à la fois moelleux et parfumé, nappé d’un caramel onctueux. Un gros wow alors que d’ordinaire, je ne suis pas fan de ce genre de dessert. La propriétaire s’explique : « Notre credo, c’est des repas simples, mais bons, réconfortants et pour tous, ainsi qu'un service soigné ».
Spaghettini sauce maman
Crédit photo Sophie Ginoux
 Gâteau Reine Elisabeth
Crédit photo Sophie Ginoux
Cette approche séduit déjà les travailleurs du quartier, qui peuvent le midi, en plus de la carte, profiter d’une formule buffet rapide et attractive de 17$ pour trois services, un choix de bière en fût ou d’une boisson, en plus un café ou un thé. Mais aussi le soir, avec une fermeture des cuisines tardive pour les noctambules ou ceux qui finissent plus tard leur emploi – « Tant que le restaurant est ouvert, la cuisine l’est aussi », se plait à dire Marie-Pier.
Ligne des bières en fût
Crédit photo Sophie Ginoux
D’ailleurs, on ne fait pas que manger à la Brasserie Harricana, bien au contraire. Il est impossible d’y boire du vin, mais les bières y sont nombreuses, notamment en fût (41 lignes de disponibles). La propriétaire est d’ailleurs très fière de ses deux premières bières microbrassées pour l’établissement (demandez-lui de vous raconter l’histoire qui leur est associée) et travaille déjà à la venue de nouvelles. Vous voulez consommer autre chose que de la bière? Alors, optez pour les cidres québécois, les cocktails, ainsi que pour le bourbon américain et le rhum épicé aux herbes boréales eux aussi tous deux en fût. Et comme l'été s'en vient (enfin) à grands pas, goûtez aux limonades maison, comme celle au houblon dont la fraîcheur, la petite sucrosité en attaque et la pointe d’amertume en finale seront, j’en suis convaincue, un hit cet été. Pourquoi pas en terrasse, d'ailleurs, car l’établissement devrait en bâtir une très intéressante en avant de l’édifice d’ici cet été.

Brasserie Harricana
95 rue Jean-Talon O, Montréal
(514) 667-0006
www.brasserieharricana.com

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