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Victime de la porn: danse ta vie

Auteur: Eric Chandonnet
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Victime de la porn: danse ta vie
Crédit: Fabienne Legault

« Ah moi, j’aime pas danser. »
– Menteur quelconque

***

J’ai toujours été attiré par les danseurs. Bon, c’est plus souvent au féminin. Ça va de la chick de ballet à celle qui twerk dans un vidéo de hip hop. Il y a quelque chose d'hyper séduisant dans l’art de bien s’exprimer avec son corps. Arriver à transformer son propre mouvement en quelque chose de spécial.

Il y a plein de parallèles à faire entre la danse et le sexe. Les deux sont une mini-célébration du corps humain. Et si ton corps est bon pour danser, il ne te manque plus grand-chose pour baiser comme du monde. Tu bouges déjà bien, il suffit juste de ne pas être un complet tata.

Ça fait partie des déductions fiables :

  • Bons danseurs -> bons baiseurs
  • Grands pieds -> grosse graine
  • Bons auteurs -> amours compliqués

Les gens qui n’aiment pas danser, c’est toujours une question de gêne et de complexes.

Est-ce que mon corps est ok? Est-ce que mon déhanchement a du bon sens? Est-ce que j’ai bien fait d’enlever mon top?

On se pose trop de questions! De là toute la sagesse dans la phrase quétaine « Dance like no one’s watching. » C’est la plus grosse partie du défi : se laisser aller sans se soucier de ce que les autres (et surtout soi-même) vont en penser. L’idée n’est pas de savoir si on est bon ou pas, c’est d’arrêter de se poser la question.

Comme avec le sexe, quand tu fermes la gueule à ton jugement, t’ouvres la porte à l’agrément. Dance like no one’s watching, et baise sans te mindfucker.

L’alcool et une multitude de pilules aident à se rendre là, mais idéalement, on y arrive sans avoir à trainer son 4-litres de vin partout. Des fois, c’est plus simple de juste baisser la lumière ou focaliser sur les autres. N’importe quoi pour arrêter de se juger.

Bon, avouons-le, c’est difficile de ne pas se juger quand on a le moment de notre vie sur du Taylor Swift, mais il ne faut pas bouder son plaisir. Il faut s’assumer. Pour danser, j’ai souvent des trips salement pop et sucrés comme Taylor Swift. (« She makes me feel things! »)
 

Il reste que ce vidéo est un chef d’œuvre. Ça exprime en plein cet état à atteindre de gros feel-good où l’on ne se prend pas au sérieux. On est dans le plaisir. Un concentré de candeur. De gros bonheur sale.

C’est presque aussi tripant à regarder qu’à faire. 

Avec la danse, il y a parfois des moments de grâce où t'es dans la zone. Des moments où t’es en parfaite harmonie avec ton corps. T’as juste la bonne dose de confiance, de confort et d’abandon. Au point où t’es submergé par quelque chose. Ton sourire t’étire la face malgré toi. Tout se fait tout seul. T’oublies ce que tu projettes. Tu clignes des yeux plus longtemps parce que ce qui se passe en dedans est plus important.

Impossible de ne pas aimer ce feeling-là. Si t’arrives à atteindre le même genre de high en baisant avec quelqu’un, ça devient carrément spirituel. Tu te sens tellement bien. Et vivant. 

(Mon bout préféré, c'est le bout juste après où tu réalises combien t'es essoufflé.)

Mais bon, si ça ne le fait toujours pas, ne désespère pas. Tout ce qu'il te reste à faire pour y arriver, c'est de répéter jusqu'à satisfaction les trois étapes suivantes :

  1. Change de toune
  2. Grimpe le son
  3. Shake it off