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​Une crème pour enlever les tatouages bientôt sur le marché ?
Crédit: Catherine Normandeau

Oubliez les épisodes cauchemardesques de Bye Bye Tattoo, centre de détatouage au laser qui avait défrayé les manchettes il y a quelques mois. Un étudiant au doctorat de l’Université Dalhousie à Halifax est sur le point de développer une crème pour faire disparaître les tatouages.

Étudiant au département de pathologie, Alex Falkenham a réalisé, il y a quelques années, qu’il pourrait se servir de ses travaux sur les cellules cardiaques pour les appliquer aux cellules contenant les pigments de tatouage.

Convaincu que la crème qu’il développe n’entraînera pas d’inflammations cutanées, il prétend être en train d’élaborer un produit beaucoup plus sain et moins dommageable que la technologie au laser. «Lorsqu’on la compare au détatouage au laser, qui entraîne parfois des brûlures et des cicatrices, notre médicament n'a pas vraiment beaucoup d'effets secondaires», explique Falkenham, dans une entrevue accordée à CBC.
 
Lorsque vous obtenez un tatouage, l'artiste crée une rupture dans la peau pour y déposer l'encre. Ceci active les macrophages de l'organisme qui portent l’encre vers les ganglions lymphatiques de l'organisme. La crème de Falkenham fonctionne en ciblant ces macrophages, pénétrant ainsi la peau tout en tuant les cellules qui détiennent les pigments de tatouage et en laissant les cellules environnantes intactes.
 
Pas disponible tout de suite
 
Évidemment, les travaux de Falkenham sont encore embryonnaires. Toutefois, Andrea McCormick, qui gère l’ILI (Industry Liaison and Innovation) où l’étudiant fait actuellement ses recherches, croit au potentiel de la crème. «Ses premières recherches ont obtenu de très bons résultats, et son projet de stage va lui permettre de développer sa technologie dans un produit qui pourra éventuellement être sur le marché», dit-elle, dans la même entrevue.

Pour l’instant, Falkenham, qui teste sa crème sur les cochons, ne sait pas combien d’applications seront nécessaires pour qu’un tatouage soit complètement effacé par sa crème. En plus d’être moins dangereux, le traitement devrait coûter moins cher qu’une opération au laser. La crème sera toutefois beaucoup plus efficace sur des tatouages qui ont moins de deux ans.

Un sondage mené par Ipsos Reid en 2012 concluait qu’environ un Canadien sur 10 regrettait son tatouage. Considérant les horreurs qui émanent de certains centres de détatouage, en plus du coût souvent exorbitant qu’une opération peut engendrer, il semble pertinent que des scientifiques se penchent sur de nouvelles méthodes pour faciliter le processus.