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​Un projet immobilier bloqué par les vestiges d’un village iroquoien à Montréal ?
Crédit: Catherine Normandeau

La construction d’une tour en plein cœur du centre-ville de Montréal a été mise sur pause il y a quelques jours. La raison : les vestiges d’un ancien village iroquoien pourraient se trouver sur son site. Une situation exceptionnelle et particulièrement surprenante.

Après avoir été mis au courant de l’existence potentielle du site archéologique, le groupe immobilier Ivanhoé Cambridge a suspendu la construction de son immeuble coin Maisonneuve et Mansfield, même s’il avait en sa possession toutes les autorisations nécessaires pour poursuivre ses travaux.

Curieusement, c’est un amateur d’archéologie, et non pas une instance gouvernementale, qui a prévenu le groupe que «les travaux d’excavation pourraient détruire d’éventuelles preuves historiques d’un ancien village iroquois», selon ce que rapporte La Presse.

Faut savoir que cette partie du centre-ville de Montréal pourrait être le lieu où Hochelaga avait établi son village. Ce lieu culte a été visité par Jacques Cartier en 1535, après deux semaines de navigation sur le fleuve Saint-Laurent. Lors de son retour en 1541, le village semblait déserté, selon les écrits de l’explorateur.

Ce n’est donc pas certain que des vestiges se trouvent directement sur ce site. En 1860, au coin Metcalfe et Maisonneuve, juste à côté, des fragments d’ossements humains avaient été trouvés. Désormais remisés au Musée Bishop, ces vestiges proviennent peut-être d’un autre village datant de la même période, «son envergure étant plus petite que celle décrite par Cartier et aucun artefact européen n’ayant été retrouvé sur les lieux», selon un article paru dans Le Devoir aujourd’hui.

Le gouvernement n'intervient pas
 
Ce qui inquiète particulièrement, c’est l’inaction chronique du gouvernement en matière d’archéologie – qui, à Montréal, n’intervient que lorsque des bâtiments sont construits sur des sites archéologiques déclarés, comme le Vieux-Montréal et l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal. Pourtant, beaucoup d’archéologues sont d’avis que tout le sous-sol du centre-ville contient une richesse archéologie considérable qu’il faut prendre en compte, baliser et réglementer.
 
Heureusement, le promoteur Ivanhoé Cambridge a accepté d’interrompre momentanément ses travaux pour vérifier s’il se trouve réellement quelque chose dans son sous-sol. Selon le directeur général de l’archéologie au ministère de la Culture, Jean-Jacques Adjizian, un archéologue sera possiblement intégré à l’équipe de construction pour effectuer des interventions.

Histoire palpitante à suivre, donc.

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