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Shinji – la magie japonaise, du restaurant au bar
Crédit: Sophie Ginoux

Le nom de Shinji Nagai, le chef et copropriétaire avec Jeff Stinco et Eric Lefrançois du restaurant Shinji, est depuis un an sur toutes les lèvres. Parce que c’est un bel établissement. Mais surtout parce que la cuisine de ce chef adepte du washoku, une vision prônant équilibre des ingrédients et harmonie esthétique dans les assiettes, a séduit tous les critiques et foodies qui ont eu la chance – et le portefeuille, la qualité a un prix – de goûter à ses splendides créations, qui dépassent largement la gamme des sushis et sashimis.

Crédit photo Sophie Ginoux

Le chef Shinji Nagai en action
Crédit photo Sophie Ginoux

Après donc un an de franc succès au Shinji et un peu moins au Rufus Rockhead, un bar-resto festif aussi détenu par Jeff Stinco, il a été décidé d’abattre le mur qui séparait les deux établissements, pour pourvoir le restaurant japonais d’un pendant de bar. « Cela permet aux gens de pouvoir prendre un verre avant de venir s’attabler au restaurant, d’étirer le repas sur une bonne note, ou carrément de passer toute la soirée sur place », explique Olivier Berkani  (ex Candi Bar et toujours propriétaire du food truck Phoenix One), qui s’est joint aux autres propriétaires dans ce nouveau volet. Le bar en question ne dispose pas d’une décoration aussi originale que le restaurant initial, mais est pourvu d’une petite cuisine vitrée derrière laquelle il est possible de voir évoluer les cuisiniers tout en profitant, pourquoi pas, d’un verre de vin biodynamique, d’une tasse de bon saké ou d’un cocktail signature comme le rafraîchissant Kaju-En, constitué de saké, de gin, de purée de poire, de lime fraîche et de romarin.

Crédit photo Patricia Brochu
Crédit photo Patricia Brochu 

Le menu du bar, plus court que celui du restaurant (10 propositions), est aux dires du chef davantage de style tapas à partager et d’inspiration internationale. J’entends déjà les fans de Shinji Nagai crier au meurtre… Ils auraient tort, car dès la première assiette servie, on reconnaît immédiatement la patte de ce chef exceptionnel. Il s’agit d’un carpaccio de cheval, accompagné d’une sauce au ponzu, d’oignons frits et de roquette. Une bouchée de ce plat, et le septième ciel se profile déjà à l’horizon. La viande de cheval, que le chef a pris soin de très légèrement cuire en surface comme un tataki, puis a coupé en fines tranches, est d’une tendreté et d’une finesse remarquables. Une suavité parfaitement balancée avec les autres éléments de l’assiette, qui apportent une gamme de petites touches gustatives et texturées très intéressantes.

Carpaccio de cheval
Crédit photo Sophie Ginoux

Un bonheur qui se poursuit avec tout ce qui est servi par la suite, des huîtres fraîches servies avec un petit mélange maison, à la déclinaison de sashimis, le soir de notre visite composée de quatre beaux morceaux de poissons apprêtés de manière différente. Un vrai régal des sens (le thon rouge maguro accompagné d’oseille, de pousses de betterave et de pommes de terre douces émincées croustillantes est mémorable) qui nous emmène loin, bien loin de l’idée première que l’on peut se faire de la bouffe de bar. Et ce, à des prix plus doux que ceux pratiqués au restaurant adjacent.

Crédit photo Sophie Ginoux
Déclinaison de sashimis
Crédit photo Sophie Ginoux

Il est évident qu’après une si convaincante première expérience au Shinji Bar, je ne peux que chaudement vous le recommander. Et comme les propriétaires fourmillent d’idées, attendons-nous, au cours des prochains mois, à des formules lunch et terrasse attrayantes. Le Shinji n’a pas fini d’agréablement nous surprendre, on dirait!

Shinji Bar
1726, Notre-Dame Ouest, Montréal, H3J 1M3
438 384-1270
www.shinjimtl.com

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