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Le mot de la rédactrice: santé

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Le mot de la rédactrice: santé

La lettre ouverte d'un médecin de famille publiée dans La Presse de mercredi a retenu mon attention. Dans son texte d'opinion intitulé « Les patients pourraient en faire plus », la docteure Élaine Martel commence en disant: « On a beaucoup parlé de la conscience sociale des médecins, mais qu’en est-il de la conscience sociale de chacun d’entre nous (médecins inclus): les patients?». 

J’ai eu envie de lire la suite immédiatement. Il me semble que c’est la première fois que quelqu’un ose aborder publiquement ce sujet délicat.

La docteure exclut de sa mire les gens atteints de « maladies héréditaires, congénitales, victimes d'accidents graves ou de cancers » et qui obligent ces personnes à consulter fréquemment un médecin. Elle parle des autres: « de la très grosse masse de gens qui font la différence sur les coûts de santé ». 

50% du budget québécois * est alloué à la santé. C’est énorme! La moitié du budget de la province s'en va au financement du secteur de la santé. Pourtant, qui d’entre vous a un médecin de famille ? Qui n'a pas attendu de nombreuses heures à l'urgence ou des mois pour obtenir une consultation médicale? L’administration des budgets est sans doute à remettre en question, mais l’achalandage et la clientèle le sont également. Nous devons questionner notre rôle à cet égard.

Certains diront que la docteure Élaine Martel ne nous apprend rien de nouveau en nous disant  que «les gens qui ont une capacité cardio-vasculaire élevée … sont moins malades que les autres, qu’ils consultent moins en médecine, … et qu’ils consomment moins de médicaments» et que l’activité physique est au cœur des recommandations de sa pratique.  En effet, ce n'est rien de révolutionnaire, mais le mettez-vous en pratique au quotidien ? Êtes-vous actif physiquement ? Pensez-vous à l’état de votre santé pour le futur ?

Elle ose de plus aborder l’épineuse question des patients à la santé précaire qui ne font rien pour se prendre en mains. En déclarant que ces patients qui « nécessitent des soins et des médicaments (payés en partie ou en totalité par la société) restent un problème », elle dit haut et fort ce que beaucoup pensent tout bas. Il faudrait secouer ces gens ! Et oui, les finances publiques se porteraient mieux si nous faisions tous un petit effort pour nous mettre en forme, ne pas fumer et manger sainement. Oui, cela permettrait certainement de désengorger en partie le système et d'avoir plus facilement  accès à un médecin. «C'est trop facile de ne rien faire », ajoute-t-elle. Et je suis vraiment d'accord avec elle. Nous avons un rôle à jouer dans la grande chaîne et il faut penser en termes de collectivité.

Chacun est responsable d'une grande partie de son état de santé. Notre mode de vie et nos habitudes alimentaires ont un impact direct sur notre santé. C’est important de se le rappeler et d'en prendre conscience. Surtout quand on vieillit. Encore plus lorsqu'on est parents et que nous sommes responsables d'enfants. Il faut leur donner de bonnes habitudes de vie. Et se donner à nous-mêmes la chance de les voir grandir en demeurant actifs et en santé.

Et c'est tellement le fun d'être actif physiquement! Je ne pensais jamais dire ça un jour, mais je me sens tellement bien quand je reviens de courir. Une simple marche quotidienne fait son effet bonifiant aussi. Ce qui est génial en restant actif, c'est qu'on peut profiter des plaisirs de la vie (boire de l'alcool, manger un peu plus gras ou un peu plus riche), sans trop culpabiliser ou se priver. Ça vaut le coup, il me semble! C'est pas facile de se lancer si on n'a pas été initié petit ou si cela fait des années qu'on est inactif, mais une fois la machine démarrée, on n'a plus le goût de s'arrêter. Les bienfaits se font ressentir rapidement.

Ce qui est encourageant, c’est qu’on sent que la société est de plus en plus conscientisée à ces enjeux : la saine alimentation et l’activité physique. Les nombreuses courses, marathons, boot camps et autres défis sportifs en témoignent et sont valorisés dans la sphère publique.  Le panier d’épicerie se diversifie et s’assainit. Les consommateurs semblent de plus en plus intéressés à mieux manger.

On revient de loin, on avance, mais il y a encore beaucoup à faire.

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