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​Des permis et des amendes (salées?) à prévoir pour les locaux inoccupés du Plateau
Crédit: Niklas Roy | FLICKR

Conscient du nombre important de propriétaires qui laissent leurs locaux vacants sur son territoire, le maire du Plateau Luc Ferrandez veut prendre les grands moyens en leur imposant un permis spécial dont le coût augmenterait avec le temps.

Ferrandez s’inspire ainsi d’une ville américaine comme Chicago qui, voyant dépérir ses artères, a forcé, il y a plusieurs années, les propriétaires à se munir d’un permis dès que leur local n’est plus en fonction. Plus le local reste vacant longtemps, plus le permis coûte cher. «C'est un permis pour qu'il n'y ait pas d'intérêt pour un propriétaire de garder un local vacant pendant des années, voire des décennies», a-t-il dit dans une entrevue accordée à La Presse, parue ce matin. Le maire de Rosemont, François Croteau, compte également emboîter le pas.

Le maire du Plateau a également laissé entrevoir une distribution d’amendes aux propriétaires qui laisseraient leur devanture se dégrader au profit des graffitis. Si, à Chicago, une telle amende peut parfois atteindre 1000$ par jour (!), le Plateau ne misera pas sur une mesure aussi extrême. Ferrandez admet, en ce moment, être en période de réflexion au niveau des «barèmes».

Bien au contraire, d’autres personnes ne croient pas que ces permis et ces amendes seraient bénéfiques. Toujours selon le même article, Pierre-René Perrin, conseiller aux propriétaires, croit plutôt que c’est en réduisant l’impôt foncier des commerces vacants que les édifices pourront se redynamiser et, ainsi, intéresser d’éventuels nouveaux propriétaires.

Des locaux laissés volontairement vacants

Le bon-vouloir de certains propriétaires d’une rue comme La Main, par exemple, est toutefois discutable, considérant que beaucoup d’entre eux laissent volontairement leurs locaux vacants pour faire de la spéculation. «Ils attendent que le marché remonte pour espérer louer leur local vide à un meilleur taux», précisait Joël Paquin, un expert du commerce de détail, dans un dossier spécial paru dans La Presse qui a d’ailleurs beaucoup interpellé Luc Ferrandez.

Le problème est donc large. D’un côté, la mesure coercitive, qui punit monétairement les propriétaires, et de l’autre, la mesure stimulante (?), qui encourage les propriétaires à revamper leurs vitrines pour attirer les nouveaux acheteurs.

Difficile de trancher entre les deux idées, mais chose certaine : on parle enfin de solutions pour la Main, plutôt que d’en chercher les travers comme on le fait depuis un nombre incalculable de décennies. La question méritera ensuite d’être débattue de concert avec tous les autres maires d'arrondissements pour faire de Montréal une ville moins défraîchie et, par conséquent, plus dynamique.

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