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Après «Intouchables», «Samba»: une comédie romantique à voir avec Charlotte Gainsbourg et Omar Sy
Crédit: © David Koskas © Quad / TF1 Productions / Gaumont

Pour les réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache, le pari à relever était vertigineux: faire suite au succès monstre d’Intouchables (2011), qui s’est mérité le titre de production de langue non anglaise à avoir connu le plus grand succès de tous les temps sur le marché international. (!!) Cette histoire d’un aide à domicile d’origine sénégalaise (Omar Sy, devenu star internationale) qui vient en aide à un milliardaire tétraplégique avait même déjà fait l’objet de remakes argentin, chinois et indien. Bref, les attentes étaient énormes. Avec Samba, leur cinquième long métrage, Toledano et Nakache replongent dans un sujet qui les tenait à cœur: celui de gens quittant leur pays dans l’espoir de se trouver du travail et de la thune à l’étranger. 
 
Inspiré du livre Samba pour la France de Delphine Coulin, les réalisateurs en tirent un feel-good movie fidèle à leur cinéma. Samba aborde des rapports sociaux pouvant s’avérer complexes – l’héros éponyme est un sans-papiers sénégalais timide (Omar Sy) qui se lie d’amitié avec une assistante juridique en plein burn-out (Charlotte Gainsbourg) – par le prisme de la comédie, de la légèreté, de l’amour. Comme avec Intouchables, Samba met en scène une confrontation entre deux mondes: ceux qui souffrent en bas de l’échelle (les personnages d’Omar Sy et de Tahar Rahim, un sans-papiers brésilien) et ceux qui se morfondent plus près du sommet (Gainsbourg).   

«Le véritable tour de force du film, c’est justement que l’histoire soit universelle», nous disait un Tahar Rahim débordant d’enthousiasme lors du TIFF l’automne dernier. «Des gens qui viennent de milieux précaires et un peu en marge existent dans tous les pays. Des gens un peu bourgeois existent dans tous les pays. Il y a aussi une situation de clandestinité qui existe un peu partout dans le monde occidental. »

  
Oui, le propos de Samba est très light et romancé, mais on doit saluer le tandem à la réalisation pour avoir habilement évité la caricature grossière ou la lourdeur de la thématique abordée. À en discuter avec Toledano, on comprend que ce point de vue social à propos de ceux qu’il considère comme «les damnés de la société» fut l’élément déclencheur. «La société française traverse une crise économique assez dure, et le corollaire de cette crise est que les gens se crispent un peu et commencent à se regarder différemment. On a vécu plusieurs séquences assez dures ces dernières années, tantôt contre les homosexuels, tantôt contre les Noirs avec la Ministre de la Justice qu’on a traitée de guenon… L’ambiance est mauvaise et les gens ne réagissent pas beaucoup. Donc, après Intouchables, qui était un message de réconciliation, on a senti que les gens avaient encore besoin d’espoir, de quelque chose de réconciliant.»
 
Le pari des co-réalisateurs est réussi, surtout grâce à leur casting irréprochable. Le charme opère dès les premiers soupçons de cette romance que tissent avec énormément de prudence et de politesse les personnages un peu maladroits d’Omar Sy et de Charlotte Gainsbourg. Les fans de l’actrice fétiche de Lars von Trier, qui se livre sans pudeur aucune dans toutes sortes d'explorations casse-gueule de la détresse humaine (voir: Melancholia, Antichrist, Nymphomaniac) se réjouiront de retrouver ici une Charlotte qui sourit souvent, dont le personnage ne s'apprête pas à s'infliger une souffrance quelconque. «On savait qu’elle pouvait être bonne là-dedans, mais ça faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas fait », soulignait Toledano. «Elle avait fait un film qui s’appelle Prête-moi ta main. On savait qu’elle était capable de faire les deux!»
 
Samba
En salles dès le 6 février

Omar Sy, Charlotte Gainsbourg et Izïa Higelin dans Samba

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