Aller au contenu
Et si les stations de métro à Montréal étaient commanditées?
Crédit: Olivier Boisvert-Magnen

On apprenait ce matin, dans le 24 heures, que la Société de transport de Montréal (STM) projetait possiblement de «faire commanditer le nom des stations et des lignes de métro afin d’augmenter ses revenus». Déjà, les réactions sont nombreuses.

Par l’entremise d’un sondage dirigé par la firme Léger Marketing, le partenaire de la STM, Métrocom, veut connaître l’intérêt que les usagers porteraient à la commandite partielle d’une ligne, d’une station ou, même, de diverses composantes, telles qu’un ascenseur par exemple. Même si la porte-parole Améli Régis a précisé que l’idée n’était qu’embryonnaire pour l’instant, le débat mérite toutefois qu’on s’y attarde.

Si on peut effectivement remettre en cause l’idée d’une incursion aussi importante du privé dans un bien public aussi essentiel que le métro de Montréal, on doit en revanche considérer les impacts positifs que cela pourrait amener à divers niveaux, notamment en ce qui a trait au transport des personnes à mobilité réduite. En ce moment, la STM n’a que huit stations équipées d’un ascenseur, ce qui fait piètre figure face à une ville voisine comme Toronto par exemple.

«Ça réglerait un problème urgent»

Militant de longue date pour les personnes à mobilité réduite, Kéven Breton a une position mitigée par rapport à ce dossier complexe : «Y'a toute une question de désengagement qui en ressort. Est-ce que les droits et libertés seront maintenant prodigués par des fonds privés ? Ça pose un certain malaise, c'est vrai», souligne-t-il, par courriel. «En même temps, d'un point de vue pratique, ça réglerait un problème urgent. Moi, personnellement, c'est sûr que je préfère avoir un ascenseur peinturé vert et blanc Desjardins que pas d'ascenseur du tout.»

L’important, du moins, c’est qu’il y ait une réflexion éclairée en lien avec toutes ces questions. «Je suis content que la STM évalue cette possibilité», admet Kéven Breton. «Ça démontre qu'elle est proactive dans la recherche de solutions, mais je ne suis pas convaincu… À Stockholm, par exemple, tout le réseau est 100% accessible pour tous, avec 0 publicité.»

Vos impressions ?